Reprise.
Entretien au siège à 17 heures.
Un pot à 18h45. JM est en train de faire le choix définitif de la théologie : il a démissionné d'un poste haut placé à la BNP pour son année de maîtrise. Il me cite la torah: «quand un homme a élevé ses enfants et a un toit, il a le droit de se consacrer à l'étude». (citation exacte à retrouver, me dit-il).
Concernant la dissertation de baccalauréat canonique (que lui a soutenue l'année dernière), je lui avoue que j'oscille entre des sujets qui me donnent l'impression d'être réglés en deux coups de cuillère à pot et des sujets qui exigeraient de lire tout Saussure, tout Benveniste, tout… (Nous parlons de Gunkel. Il ne connaît pas les formalistes russes. Je suis surprise.)
Il rit: «A priori c'est l'état normal des personnes normalement névrosées. Quand il te restera quatre mois, tu abonneras l'idée de faire le travail du siècle, tu prendras n'importe quoi et tu t'y mettras.»
Certes, réponds-je, mais paniquer doit faire partie du processus. Je crains que sans cela le mûrissement n'ait pas lieu.

Atelier. Je n'ai toujours pas de sujet. Je me sens très bête. A ma question ressassée "pourquoi faire de la théologie", une participante répond qu'elle ne comprend pas mon problème : c'est forcément pour parler de foi à des personnes croyantes.
Mais quel est l'intérêt de parler entre nous en étant tous d'accord ?