— Ce qui m'a un peu déçue, c'est qu'AC ne m'a pas demandé l'adresse de "mon" site quand je lui ai dit que j'en avais monté un de A à Z.
— C'est qu'elle s'en fiche.
— Je sais. C'est bizarre. Moi ça m'aurait intéressée si elle m'avait dit ça.
— Les gens s'en fichent en général.
— Je sais. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi elle a beaucoup d'amis alors qu'elle s'en fiche, et que moi je n'en ai pas alors que je ne m'en fiche pas.
— C'est qu'elle est charmante.
— Et pas moi?
— Non.

Les gens préfèrent les gens charmants aux gens attentifs. Cela me déçoit toujours un peu, un peu pour moi, davantage pour eux: cela ne donne pas une bonne image d'eux, de préférer le paraître à l'être (ce qui me les rend indifférents, à vrai dire: comme le monde est bien fait).


Coup de fil: «Allô, M. X? — Non, je suis sa fille. — Ah oui, je vois que votre numéro est celui de la personne à prévenir en cas d'urgence. Votre père a perdu son portefeuille dans la galerie marchande de xxx.»
Gens charmants et attentifs.
Cela m'a permis d'apprendre que j'étais la personne à contacter en cas d'urgence.


— Et toi, tu veux donner tes organes ? Tu veux être débranché ?
— Après un an sans signe d'activité cérébrale, on peut me débrancher. Mais sinon, il y a des gens qui se réveillent au bout de trente ans…
— Certes. Mais si tu te réveilles dans trente ans, tu en auras plus de quatre-vingts…
— C'est sûr que vu comme ça…

(Rééducation musculaire à quatre-vingts ans après trente ans d'immobilité… je me demande si c'est même possible.)

*****


Fini Dark, série allemande sur Netflix. Une série nietzschéenne sur l'éternel retour (les retours perpétuels, en boucle) et l'impossibilité d'y échapper à cause de nos désirs (souhaits, rêves, aspirations) les plus profonds.
Si noir que cela finit par en être agaçant.