J'ai fini Le nazi et le barbier. Je ne sais pas trop qu'en penser. Il faudrait que je trouve le temps et le courage d'écrire quelques mots sur VS.

Scié le tronc du rosier grimpant (quatre centimètres de diamètre) mort depuis deux ans (c'est un tel crève-cœur) puis continué à ôter le bois mort des autres rosiers en écoutant la suite de Céleste Albaret. Cela ne sert à rien concernant la lecture de Proust, mais c'est plaisant, curieux. Elle est drôle dans sa défense de Proust et dans sa description du tyran. Il a vraiment eu de la chance de trouver ainsi quelqu'un qui a pu sans difficulté apparente s'adapter à une vie nocture et inverser le cycle circadien. On dirait presque qu'elle devient un membre de Proust, une main ou deux jambes supplémentaires.

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Dans la série souvenirs de famille:
Je téléphone à ma tante, lui parle des Américains qui viennent, du ménage à faire. Nous plaisantons, elle me raconte un collègue à elle qui était allé chercher un chiffon et du lave-vitre et l'avait tendu à un invité qui se moquait de ses vitres: «tiens, vas-y, ne te gêne pas.».

Evoquant les personnes maniaques à l'intérieur impeccablement tenu, elle continue:
«Mais ça vaut pas la tante Germaine. Jamais sa belle-fille n'a dormi chez elle, parce qu'ils avaient un chien et que Germaine avait peur des poils. Je me souviens, elle se plaignait toujours qu'on n'allait pas la voir. Alors un jour la maman nous a emmenées toutes les trois. C'était toute une affaire, j'avais peut-être huit ans, Maryse sept et ta mère trois ans. Et puis ensuite, à l'arrêt du bus, il fallait encore marcher, et c'était loin, avec ta mère et ses petites jambes. Eh bien, quand on est arrivé, Germaine était en train de faire le ménage: jamais elle nous a laissé entrer. Il a fallu qu'on fasse demi-tour! Après, il paraît que ta mère, elle a dormi trois jours!» (Elle rit.)