J'avais assisté à une représentation en 1997, dans la salle du bas (petite, voûtée, merveilleuse) de la Maison de la poésie. J'en conserve un souvenir ébloui.

Alors, quand j'ai vu que Le Gars (re)passait ce soir, je n'ai pas voulu manquer ça. Malgré la maladie qui rôde (cette terreur et cette tristesse à l'idée d'être porteur sain, à l'idée d'être un danger pour les autres), j'ai pris la voiture et j'y suis allée (note: cela signifie que je ne me suis pas arrêtée sur mon chemin du retour boulot-maison, mais que je suis allée expressément à Paris pour cela, ce qui prouve ma motivation.)

J'ai été extrêmement déçue. D'abord une femme (Francesca Isidori m'apprend Internet) a parlé longuement. J'ai recueilli des informations, j'ai compris en particulier pourquoi ce texte m'avait tant plu, par son rythme, sa cadence, sa diction: il a été écrit (traduit adapté) directement en français par Tsétaïeva qui pratiquait l'averbisme (je n'avais jamais entendu le terme). Elle enlevait les verbes, mais aussi les articles, les pronoms, etc. Elle n'a jamais réussi à faire publier son texte: «trop nouveau».

Ce discours m'impatientait. Mais j'ai alors appris que nous n'allions pas entendre toute la pièce mais seulement une partie: pour connaître la fin il faudrait… acheter le livre (aux éditions Des Femmes)!

Enfin Anna Mouglalis a lu son texte, alors qu'Edith Scob le jouait, le scandait, le mimait.

Bref, déception. J'aurais dû m'en douter. A l'époque où nous fréquentions beaucoup la maison de la poésie, nous avions adopté une règle: uniquement les spectacles dans la petite salle.