Hier soir, à partir de neuf heures, une dizaine de colistiers s'est retrouvée à la maison après le résultat des municipales. FG était très déçue, normal, c'était sa première campagne, moi ma troisième. C'est dur d'y croire à fond, de tout mettre en jeu, et de se retrouver avec rien ou pas grand chose.

J'ai essayé de la convaincre (moi je suis convaincue) que c'était une victoire: l'opposition avait un siège de plus (quatre au lieu de trois), Clodong avait cinq points de moins que Dupont-Aignan en 2014 (17,7%). A chaque municipale nous grignotons.
C'est difficile parce que les anti-fachos et ceux qui ne supportent pas la pression fiscale déménagent, et les pro-fachos emménagent. Donc structurellement ça devient de plus en plus difficile.

Très bonne soirée, nous avons un peu bu et beaucoup ri.
Je culpabilise : peut-être n'aurions-nous pas dû. Pourvu que personne ne soit malade. Un bol par personne, pour mettre les chips et les cacahuètes et ne pas mettre les mains dans le même plat. Du gel hydro-alcoolique (qui pue. — Mais pourquoi pue-t-il autant? Ça sentait bon d'habitude. — Peut-être pour donner l'impression d'être plus efficace?) dont une ou deux personnes ont dû se servir. Bières, ginger beer, vodka (pour moi: je me suis fait deux Moscow Mule) et deux bouteilles de la cuvée Assemblée Nationale. Ce fut une bonne soirée.

Comme promis, une photo de la table avant (la table effrayante) et la table après.




Pourvu que cela n'ait pas été une bêtise. C'était la dernière soirée avant six ou huit semaines.
J'ai le moral dans les chaussettes aujourd'hui. Gv me fait peur: «Vous allez morfler». Lui est loin d'ici. Il doit penser impuissant à sa famille.
J'ai peur de ne pas revoir tout le monde à la fin de cette période. Hier, quand les enfants sont partis sans être embrassés, avec les plaisanteries habituelles pour conjurer l'émotion de se quitter (ne jamais oublier que même en temps ordinaire je suis tracqueuse. Je pense que c'est dû à l'imagination — trop d'imagination: accident de la route, accident de toute sorte, tout ce qui peut faire que ce soit la dernière fois qu'on se voit. Déjà en temps normal. J'y pensais même le matin en les quittant à l'école), oui, hier j'avais le cœur gros.

J'envoie un mot aux infirmières de la famille. Il y en a cinq ou six, entre les cousines et les tantes.
Nous avons décalé l'invitation du 9 mai au 13 juin.