La même impression que les jours de rentrée au collège. Tout est à découvrir, les autres élèves, les profs, l'emploi du temps. Après, ce sera la routine.

J'ai créé la surprise en souhaitant rencontrer individuellement chaque personne de mon équipe. Cela me paraissait pourtant aller de soi.

Ils sont détendus, ils rient beaucoup. Il a fallu leur imposer le télétravail deux jours par semaine: ils souhaitent venir, ils n'en peuvent plus de ne voir personne. Les six fonctionnaires (détachés de la fonction publique) sont à quelques années de la retraite, mais ils ne sont pas pressés d'arrêter, visant soixante-cinq et même soixante-sept ans, avec la pêche et le sourire. Quelle différence avec le lieu d'où je viens, où tous sont amorphes dès cinquante-huit ans, espérant une mise en invalidité pour quitter les murs mortifères.

Je ne m'étais pas rendu compte à quel point c'était minuscule. C'est étonnant. Il y a quelques années cela m'aurait effrayée. Aujourd'hui cela attise ma curiosité: est-ce que cette structure va pouvoir survivre, être suffisamment vive et inventive pour survivre?
Sinon elle sera absorbée par un concurrent. Cela va se décider dans les cinq à dix années à venir. C'est étrange d'avoir l'impression que je peux faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre.