J'ai pu écourter ma période de préavis sous réserve de revenir une ou deux journées pour fiabiliser la clôture des comptes.

J'ai donc passé la journée à Nanterre pour former J. sur certains tableaux et revoir les traitements fiscaux.

J'ai des remords de ne pas lui avoir montré tout cela il y a des siècles.
Il faut que je me souvienne que cela ne fait que cinq semaines que nous (H. et moi) avons décidé de pousser sa candidature pour qu'elle me succède. (Oui, c'est un complot mené de notre salle à manger. J'ai poussé des pions avant de partir, je continue maintenant).

Le trésorier est passé devant le bureau pendant que J. et moi travaillions ensemble (hasard incroyable quand on considère qu'il n'est venu dans ce bureau qu'une fois en quinze mois). Ce qui m'a étonnée c'est qu'il ne m'a posé aucune question sur mon nouveau poste. Avait-il oublié que je ne travaillais plus là? Ou avait-il peur de ce que je pouvais répondre? Ou s'en fiche-t-il totalement? (pourtant il est d'un naturel curieux).

J'en discute avec H.:
— Tu crois qu'il est timide? Mais même timide, il aurait pu me demander si tout se passait bien. Ou c'est moi qui m'étonne pour rien?
— Tu es quand même tombé sur des drôles de zozos.

A la fin de la journée j'étais pleine de courbatures tant je m'étais concentrée et crispée devant les tableaux Excel en accumulant les détails et les recommandations, de plus en plus effondrée intérieurement de tout ce que j'aurais dû transmettre plus tôt.

Je m'en fais trop. J. est solide et va très bien s'en sortir.