Sybille n'ayant pas de voiture, je l'emmène au club. Elle n'assume pas tout à fait la décapotable rouge. Nous avons le projet de faire un quatre, mais Sylvain n'arrive pas. Jean-Paul et Sybille partent en deux de couple, je sors en skiff. Je peine mais je suis plutôt contente de ne pas me faire rattrapper par le huit de couple (que j'ai remonté pendant qu'il était à l'arrêt). Relativisons, c'est un huit qui aurait dû former deux yolettes, c'est une très mauvaise idée de faire du huit sans le niveau technique requis, c'est un bateau difficile.

Il y a peu de «rameurs d'hiver», beaucoup de nouvelles têtes en ce premier jour sans masque depuis que je suis arrivée au club en août. Les habitués me manquent.

Nous rentrons. Je passe à Fontainebleau pour récupérer le traditionnel repas japonais.
Fatalitas, un homme est passé prendre ma commande! Incompréhensible.
Le restaurant me propose d'en préparer une autre, je ramène Serena à Moret pour ne pas la faire attendre et reviens.

En voiture Sybille me propose soudain: «Nous avons pensé à un 4 Master avec Jean-Paul, Sylvain et moi. Tu serais partante?»
Je réponds oui, avec naturel.
Intérieurement c'est comme un matin de Noël à quatre ans, je n'ose y croire.
— Pourquoi pas Fleur ? (jeune femme récemment arrivée au club, ancienne compétitrice.)
— Elle a 27 ans, elle nous tire vers le bas.
— J'ai 54 ans.
— Jean-Paul 62, Sylvain 58 (incroyable) et moi 46.

Bon, si ça se concrétise, ce sera un vrai coup de bonheur. Je n'y crois pas totalement, ce qui est un tort, car ne pas croire empêche d'advenir.