Bernadette, S., N., moi. Je ne sais pas comment nous nous sommes retrouvées avec le quatre de pointe: les deux quatre de couple ont été squattés avant que nous ayons le temps de réagir et nous nous sommes retrouvées avec ce bateau présenté comme un cadeau, mais en réalité un cadeau empoisonné.

Nous avons échoué.
Il y a une grande amitié et beaucoup de respect entre nous. Nous venons de faire l'expérience que cela ne suffit pas et peut même être contre-productif, dans la mesure où cela nous a empêché d'oser, empêché d'insister quand nous nous sommes aperçu qu'il n'y avait pas d'équilibre.

Nous avons fait une première erreur qui a été de mettre Bernadette à la nage alors qu'elle n'en avait pas envie, qu'elle ne se sentait pas à l'aise (mais cela paraissait naturel: «la plus âgée dans le grade le plus élevé», celle qui a fait le plus de compétition). Nous sommes revenues au ponton et N. a pris sa place. Nous avons laissé S. au quatre car elle tenait la barre de façon très fluide.

Mais cela ne fonctionnait pas davantage. Plus tard j'ai regretté de ne pas avoir pris la nage. Certes je n'ai pas fait beaucoup de pointe, mais j'ai l'expérience de la nage et surtout, je m'en fiche que ce ne soit pas parfait, je sais qu'il faut des kilomètres et des kilomètres pour que ce soit parfait. Il faut ramer, se taire, progresser.

Nous avions un désir trop grand d'un bateau trop parfait, un désir trop grand d'une osmose immédiate.
Le miracle n'a pas eu lieu.