Lever à six heures, une heure et demie sur les fichiers Excel pour envoyer du boulot à mon équipe qui va être désespérée de s'apercevoir que je pense encore à elle.

En retard, en retard. H. va chercher les croissants, commence à ranger la farine, la balance, le batteur à œufs… j'ai honte, j'ai tout laissé en plan hier.
Quand je descends je fais la vaisselle du gâteau de la veille, il fait bon sur la terrasse, on annonce enfin des températures estivales (zut, juste pour le stage, moi qui espérais un petit 21°) mais la table est trempée de rosée, impossible de petit déjeuner dehors. Café, croissants, je suis prête.

Axelle passe me chercher, direction Le Creusot. Nous repérons un restaurant à Ecuisses le long du canal — fermé, nous déjeunons dans un restaurant de viande quelconque. Arrivées à deux heures pour le café, nous avons fait bande à part, le reste des rameurs a préféré un "repas tiré du sac".

pique-nique sur la terrasse du club d'aviron du Creusot


Le bassin est une déception: un lac de deux kilomètres de long. Pourquoi ne pas avoir fait cela à Fontainebleau, avec nos vingt kilomètres? C'est uniquement une affaire de team building, la nécessité psychologique de sortir les individus de leurs habitudes pour les obliger à se concentrer sur l'instant présent.

Nous remontons les bateaux sous un soleil brûlant et nous sortons aussitôt car nous devons être au gîte à sept heures et il y a trois quart d'heures de route (un gîte pour vingt-deux, ce n'est pas si simple à trouver).

Quatre de pointe (dit «quatre sans») de filles (Clarisse, Sybille, Nathalie, moi). Onze kilomètres, ça tangue, ce n'est pas trop inconfortable mais pas du tout au point. Bref, beaucoup de travail en perspective.

Papillons au noir sur le ponton au retour, à plusieurs reprises j'ai peur de tomber, j'ai pris un coup de chaud. Dans le fond, ce qui me fait peur, ce serait de me donner en spectacle et que le groupe dût s'occuper de moi. Je vais m'allonger sur les tapis de la salle de sport.
Cinq ou six se baignent dans le lac, nous voyons partir en combinaison trois triathlètes, le ciel se couvre, nous rentrons tous les bateaux dans les hangars: il paraît qu'il ne faut rien laisser dehors la nuit.

Le gîte est au Mont-St-Vincent, belle campagne française, vaches et vallons, nuages noirs, éclairs à l'horizon et soleil à travail des voiles de pluie.

Chambre de quatre (deux lits superposés), installation, qui ronfle, qui a besoin de la fenêtre, dîner, c'est sympa mais c'est long, je ne tiens pas assise. Bonne nouvelle, il y a du wifi.