Il fait très doux. Je barre le huit. A cinq cent mètres du club, le bateau heurte un bloc destiné à mettre en place des barrières de chantier, un bloc de 80x30x13 cm percé de trous pour mettre les pieds des barrières. L'étonnant est que ce bloc ne coule pas, il flotte à fleur d'eau, invisible.
Le bateau le heurte exactement dans l'axe et on entend le bloc passer tout le long de la coque. Question: la barre est-elle touchée?
Nous ramons, je fais des tests, la barre réagit. Cela prend du temps, comme toujours en huit. La difficulté est qu'il faut redresser avant que le huit ait pris la direction souhaitée. Je tire vers babord, je compte trois coups de rame puis je redresse avant même que le bateau ait pris la direction de babord. Il vire alors vers babord au quatrième ou cinquième coups de rame.

La sortie se passe ainsi, avec un coup de chaud lorsqu'une péniche apparaît face à nous alors que le bateau est au centre de la Seine. «On appuie à tribord, un coup», je tire sur la barre, le bateau dévie, c'est bon, nous sommes passés. La péniche fait des vagues, nous remplissons un peu.

J'ai tellement tiré sur la barre qu'à quelques mètres du ponton le câble en a rompu brutalement.

Une fois le bateau retourné sur les tréteaux, nous avons découvert que la dérive était partie. Il ne restait que la partie mobile de la barre, un aileron de quelques centimètres carré. Pas étonnant que le bateau réagissait lentement.

*****

Le soir O et Cy viennent dîner. Encore un gueuleton. L'indigestion est proche. Ça fait plaisir de les voir, ils sont cool et joyeux.
O. m'a offert les deux derniers Akira dans l'édition dans laquelle j'ai les quatre premiers. J'aurais au moins appris cela à mes enfants: la cohérence des éditions.