Départ à huit heures pour Mâcon. Les autres ne le savent pas, mais ce sera mes deux derniers jours d'aviron, mes dernières courses. Huit de filles aujourd'hui, huit mixte demain. J'espère vaguement une médaille en huit de filles, mais nous sommes à la limite supérieure de la tranche d'âge, ce qui veut dire que nous allons concourir contre des filles qui auront dix ans de moins que nous.

Il fait très beau. L'ambiance est désagréable, nous sommes six filles et deux stars qui visiblement n'ont pas envie de ramer avec nous. Elles restent ensemble, parlent ensemble, ne nous adressent pas la parole. Elles ont même trouvé le moyen de s'habiller différemment, en portant leur collant par dessus leur combinaison d'aviron, tout en nous accusant d'être vieux jeu et ne pas nous habiller comme les jeunes. Mais les jeunes que nous croisons portent leur collant sous leur combinaison. Fleur et Sybille font un double avec six filles de façon à atteindre un huit. Ce n'est pas un équipage de huit.
S. est très déçue, elle rêvait de la même chose que moi, en plus romantique encore, avec discours de motivation à l'américaine de la part de notre entraîneur.
Nous n'aurons rien de tout ça. J'essaie de la réconforter, de maintenir de l'humour ou de l'ironie.

Montage des bateaux, pique-nique chacun pour soi, transport des bateaux et mise à l'eau de façon périlleuse car la Saône est basse, le ponton est trente centimètre au-dessus de l'eau.



Nous terminons septième. Sybille repart aussitôt chez ses parents au Creusot.
Une partie des rameurs a loué des chambres à l'hôtel, cinq autres ont loué suivant un gîte, ce qui scinde les rameurs selon d'autres lignes encore. Nous dînons à l'hôtel entre rameurs présents.