J’ai invité Jean et Jérôme, mes acolytes de la campagne il y a un an, à venir prendre le thé (cela sonne vieille dame anglaise, mais comment dire quand ce n’est ni le café postprandial, ni l’apéritif préprandial, mais bel et bien la pause du milieu d’après-midi?), et comme j’ai décidé brusquement de faire des petits gâteaux, je passe ma matinée à feuilleter des livres de recettes. Comme d’habitude je consulte un peu gay dans les coings, mais il y a trop d’ingrédients inconnus ou de recettes dont on se dit qu’il faudrait les tester avant de les présenter à des invités.

Je cuisine en écoutant un podcast sur le studio Ghibli. Je découvre l'importance de Paul Grimault et du Roi et l'oiseau dans leur inspiration.

Mes petits gâteaux seront plutôt réussis, ouf (je me souviens de précédents sablés incassables). Discussion à bâtons rompus sur la situation politique et l’organisation du parti. Classiquement, depuis que Jean est à la retraite, il est insaisissable, et Jérôme doit encore passer une floppée de partiels. Pas facile de planifier de futures réunions.

Jean part à six heures s’occuper de sa mère (cette contrainte a toujours rythmé nos sorties, cela me permettait de savoir que je ne serais pas en retard à la maison), Jérôme s’attarde, tant et si bien qu’H. propose: «Tu veux dîner à la maison?»
Jérôme a vingt-deux ans, il est en vacances depuis deux jours, il décompresse de ses examens, il a le temps. Il répond oui, nous papotons. A dix heures je finis par m’excuser: «je suis désolée, j’ai un compte-rendu à finir, je vous laisse». J’entends H. et lui débattre des réformes institutionnelles, des regroupements de communes, ils ne sont pas d’accord, ça compare le Portugal, les Etats-Unis, ça parle de Tocqueville.
Jérôme partira vers minuit.