Un peu embarrassée jeudi soir : voilà-t-y pas que je me retrouve à (plus ou moins) parler de politique avec Kozlika et Anita (de La pêche à la baleine). Hum, je n'aime pas parler politique (chacun pense ce qu'il veut, je demande juste qu'on s'abstienne de me juger en trois coups de cuillères à pot en me collant une étiquette), et encore moins avec des gens que je ne connais pas (le risque de contresens est trop grand, et de toute façon je suis toujours au mauvais endroit pour mes interlocuteurs (je ne m'en plains pas, au contraire, je trouve ça rassurant)).

— Pfou, moi ça m'est égal, qu'on laisse les gens travailler tranquilles, et ça me va bien.
— Rien que ça, ça sonne déjà très sarkozyste.... [1]

Travailler... Est-ce que j'aurais dû dire "vivre"? Quel est le contraire de travailler, pour moi? Pas se reposer. Se reposer, c'est quand on est épuisé, un état qui pour moi approche la maladie et ne ressortit pas à l'état normal de la vie: il n'y a aucune raison de "se reposer" (dormir quelques heures de plus suite à une semaine fatigante, c'est "récupérer"). S'amuser? Mais s'amuser consiste à exercer avec joie et facilité une activité qu'on maîtrise parfaitement. Et pour maîtriser quoi que ce soit parfaitement, que ce soit pêcher à la ligne ou faire des photocopies, il faut apprendre, faire des expériences, se tromper, recommencer. Il faut travailler.

En fait il n'existe que deux activités, pour moi: travailler (apprendre, découvrir, connaître, savoir, s'améliorer) pour tout ce qui m'intéresse, ou servir (à quelqu'un ou quelque chose) pour tout ce qui ne m'intéresse pas. Le pire qui puisse m'arriver, c'est de perdre mon temps: ne servir à rien dans une activité qui m'ennuie.

Je crois que je vais arrêter de me servir du mot "travailler". Personne ne peut comprendre spontanément ce que je veux dire, et c'est bien normal.

Notes

[1] ce qui intéressera peut-être celui qui a eu l'idée de me traiter d'anti-sarkozyste primaire il y a peu. Quand je disais que...