Alice du fromage

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Billets pour la catégorie 2009 :

vendredi 30 octobre 2009

L'heure où les carreaux passent de la transparence au reflet

Phrase fétiche de Passage, phrase que j'aime beaucoup, évoquant l'arrivée de la nuit sans parler ni de la nuit ni du jour.

Chaque jour j'assiste à l'inverse des fenêtres de mon bureau.

Ville imaginaire, tremblante comme de l'eau, dans les carreaux le matin :






Cases illuminées dans la nuit, comme autant de tiroirs:






(Et toujours mes photos minables de téléphone. Désolée pour vous, je les aime ainsi.)

rue Saint-Guillaume

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Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz

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Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz
Jean-Yves Pranchère, L'autorité contre les Lumières
Gershom Scholem, Leo Stauss, Cabale et philosophie

jeudi 29 octobre 2009

Mystère

Je quitte la maison le matin à 7 heures (période scolaire: sinon ça tend à déraper nettement).
Je rentre au mieux à 19 heures (si j'arrive à partir du bureau. Non que je croule sous le boulot, mais je déteste tant les transports que je n'arrive jamais à partir).

Mettons six heures de sommeil (on compensera le week-end — si on peut).

Donc entre sept ou huit heures du soir et minuit, il faut faire tenir un repas, la vaisselle, souvent une machine à étendre, un peu de "family relationship" (tout de même), deux ou trois blogs à alimenter, les blogs des amis à lire, à commenter (pas souvent), FB, à lire, à alimenter, les mails à lire, répondre aux plus urgents/importants, écrire aux amis, twitteur à "vider" dans delicious...
Ça ne tient pas.
On voit tout de suite que mathématiquement ça ne tient pas.
Et pourtant ça se poursuit, cahin-caha, comme ça peut... Il vaut mieux éviter de détailler, pour éviter de se faire peur.
Toutes les méthodes de gestion du temps recommandent de décomposer ou lister les tâches. Si je fais ça, je suis morte. Je ne m'en sors que parce que les tâches s'interpénètrent, se fondent les unes dans les autres, je ne sais trop comment.
C'est un peu comme nos finances, en somme: mathématiquement ça ne devrait pas "passer". Et pourtant, si.

Pourvou que ça doure...

mercredi 28 octobre 2009

Quai 234

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Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz

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Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz
Jean-Paul Goujon, Dossier secret Pierre Louÿs-Marie de Régnier, éclaboussé de quelques gouttes de bière
Jean Starobinski, Les mots sous les mots

lundi 26 octobre 2009

Les jeunes ont encore du vocabulaire

A : — Mais t'es à poil !
B : — Non, j'ai un slip.
A : — Hum, il reste encore du poil.
C : — T'as le persil qui dépasse du cabas ?

dimanche 25 octobre 2009

Bois-le-Roi

En retard.

Je respire la forêt, les arbres et la terre, et je constate que tout cela m'est devenu étranger. Incapable de me partager. Soit entièrement la terre, les arbres, la forêt, soit la vitesse, la ville, internet.
Seuls les livres peuvent appartenir aux deux mondes.

samedi 24 octobre 2009

La contrepétrie du week-end

Patins à roulettes.

vendredi 23 octobre 2009

Formule

Troisième décès dans mon entreprise depuis septembre. (Maladies, pas suicides).
Lundi, la comm interne a mis en ligne un message sur l'intranet. Il se termine ainsi :

L'ensemble des collaborateurs de *** assurent son épouse et son fils de leurs plus amicales condoléances.

Amicales?
C'est possible, ça, des condoléances "amicales", dans le cadre professionnel, adressées à la famille d'un des dirigeants de la société?

J'aurais volontiers écrit "navrées". (Est-ce possible?)
Ce que je pense, c'est "impuissantes".

mercredi 21 octobre 2009

Arrrggghhh !!

Relecture de rapport de stage : «Deborah et Marc sont venu(e)s... »

— Mais enfin, non! Le masculin l'emporte! Tu as déjà vu des textes avec un "e" entre parenthèses?
— Oui, sur les papiers administratifs.

mardi 20 octobre 2009

La montre de ma grand-mère

La montre de ma grand-mère date des années 30. Elle se remonte tous les soirs, à l'ancienne. Je suis bien heureuse de l'avoir récupérée (si c'est le mot), ma grand-mère s'étant persuadée que je ne voudrais pas d'une montre mécanique.
Elle n'a qu'une idée vague de mon amour des objets qui ont une histoire.

Le problème de la montre de ma grand-mère, c'est qu'elle retarde. Elle retarde beaucoup. Le matin, je l'avance d'une demi-heure, elle est à l'heure vers une heure de l'après-midi. Elle a environ vingt minutes de retard en début de soirée.

De cette façon, je n'ai jamais l'heure, ou à un quart d'heure près.
Il est prévu que je la fasse réparer, mais ça m'inquiète un peu.

dimanche 18 octobre 2009

La blague du week-end

— Madame, vous êtes moche !
— Monsieur, vous êtes soûl !
— Oui, mais moi, demain, ce sera passé.

samedi 17 octobre 2009

Une table

11h. Café noisette au comptoir.

Une table de café carré, désertée.
Un présentoir de jeu de hasard, deux verres de rosé, un stylo bic posé sur un ticket de jeu, une écharpe mauve poilue, un petit livre carré (7x7 cm, j'ai mesuré du regard) intitulé Un petit livre pour ma femme. De l'autre côté de la table, un paquet de Winston, un flacon tel qu'en donnent les laboratoires pour les examens d'urine. Il contient deux gélules encore dans leur emballage d'aluminium. Le rouge du bouchon du flacon est assorti au rouge du paquet de cigarettes.

Plus tard, quand je me retournerai, ce sera l'homme qui sera assis du côté de l'écharpe et du livre.

L'heure du choix

Dans l'enfilade de la rue, au bout, on aperçoit le manège qui tourne sur la place.

Je croise un homme très grand tout en bleu qui tient par la main un petit garçon tout en rouge.
— Oh... On peut faire du manège ?
— Ah non, c'est orangina ou manège, pas les deux.
Silence.
— Orangina !

jeudi 15 octobre 2009

Le loir dans la théière

C'est devenu un peu trop couru. La prochaine fois, plutôt de la Guiness chez les Ecossais.


Sans compter qu'ils ne sont pas spécialement aimables : "portables interdits" ne signifie pas téléphones, mais ordinateurs interdits.
Et puis trop de femmes blondes.

mercredi 14 octobre 2009

Préjugé ou constat ?

— Les premières filles furent admises à Sciences Po l'année du Congrès de Tours. Il y avait eu des résistances, l'un des directeurs soutenait qu'une fille, c'était cinq garçons qui ne travaillaient pas.
— Il avait raison à double titre: si la fille est jolie, elle les déconcentre pour les raisons qu'on imagine, et si elle ne l'est pas, elle se lance dans l'agitation politique !

mardi 13 octobre 2009

Roxane

Roxanne en musique d'ambiance quand je descends du RER à la gare de Lyon.

J'ai connu une fille qui s'appelait Roxane, c'était au CE2, elle devait avoir huit ans. Plus tard quand j'ai découvert que ce que j'entendais "Rock scène" s'écrivait "Roxanne" j'ai pensé que son prénom devait provenir de là : mais je viens de vérifier, elle était née dix à onze ans avant la chanson (une légende s'écroule), il faut donc supposer des parents amoureux de Cyrano...

Je n'aimais pas beaucoup cette fille, elle était grande à cheveux lisses, un peu bécasse, j'imaginais qu'elle aurait joué une version châtaine de Ficelle dans Fantômette tout à fait acceptable.
Au CE2, et peut-être déjà au CE1, je remplissais un album d'images d'animaux sur le modèle des albums de joueurs de foot. Nous avions tous notre album, il contenait trois cent deux ou trois cent six images, nous passions nos récréations en négociations et trocs, nous fanstamions sur les cartes les plus rares, dont la dernière, une panthère noire.
Tout mon argent de poche y passait — un dirham par semaine.
Un jour, j'ai découpé et mis à la poubelle la dernière page qui permettait, en ultime recours, de commander à la maison-mère les images manquantes. Je ne voulais pas tricher. J'aurais toutes les images par achats et échanges — sans tricher.
En découvrant que je m'étais fermée cette porte, ma mère m'a grondée.

Je me souviens du jour où j'ai trouvé la dernière image qui me manquait — pas la plus rare, un guépard.
Rituel, chacun arrive avec son paquet de cartes, le tend à l'autre, chacun regarde le paquet de l'autre, sélectionne les cartes qu'il voudrait récupérer... puis nous passons à l'échange, quelles cartes pour quelles cartes, et celles que nous refusons, arbitrairement, sans raison ou pour des raisons perverses, d'échanger.
Poker-face en apercevant cette dernière carte qui me manquait, cœur battant, que personne ne remarque à quel point je la voulais, à quel point il me la fallait... Déjà je savais que montrer un trop grand désir était un moyen assez sûr de ne pas obtenir satisfaction (et quand je lis Proust, le narrateur désirant si fort être présenté à Mme Swann et le montrant, grave erreur, à M. de Norpois — c'est ce moment qui affleure aussitôt).

Et voilà, elle était à moi, j'avais fini mon album — et la dernière carte, bien sûr, m'était venue de Roxane.

lundi 12 octobre 2009

Les mots de la famille

Evêque, évêché, épiscopal.
Chanoine, chapitre, canonial.

C'est presque aussi fascinant que les noms d'animaux, ou les mots désignant les animaux :
- cerf, biche, faon ;
- lièvre, hase, levraut ;
- sanglier, laie, marcassin ;
- verrat, truie, porcelet ;
- coq, poule, poussin ;
- cheval, jument, poulain ;
- bouc, chèvre, chevreau ;
- bélier, brebis, agneau ;
- etc.

vendredi 9 octobre 2009

Enfin du pipole

Sur les murs du château de Cerisy, on voit une photo de Mme Heidegger accompagnant son mari.

Mme Heidegger ressemble à Ruth Fisher (même allure, mêmes chaussures, même jupe, même chignon).


jeudi 8 octobre 2009

Cucurbitacées

Pourquoi des courges peintes sur le plafond de la bibliothèque du château de Cerisy?

Des intervenants suédois ont émis l'hypothèse que la courge était le seul légume présent sur le fumier de Job, ce qui correspondrait bien à l'austérité protestante des bâtisseurs.

mercredi 7 octobre 2009

le plus riche fonds documentaire constitué autour du Mont Saint-Michel

«Le monde entier rêve du Mont Saint-Michel, nous, on l'a!» (commentaire enthousiaste du directeur des archives départementales de la Manche, un peu dépité du peu de cas que semble faire le Conseil général de la Manche de l'exposition organisée à Saint-Lô dans les locaux des archives départementales : «13 siècles d'histoire, 13 histoires du Mont Saint-Michel».

Un peu de publicité donc: jusqu'au 31 décembre, l'exposition présente le Mont Saint-Michel sous différents aspects.
Vu la passion que déploient les responsables de la-dite exposition, je ne peux qu'imaginer qu'elle est plus qu'intéressante.

mardi 6 octobre 2009

Qu'on la privatise!

sur l'air de «Qu'on leur coupe la tête!»

Ne m'envoyez pas de pétition pour la sauvegarde de la poste. Il est trop tard, bien trop tard, dans mon esprit.

A quoi sert une poste qui ne vend plus de timbres (véridique, vécu au 4 temps de la Défense: «Je n'ai pas de timbre à 0,90 centimes, utilisez les automates» (Mais je ne veux pas de leur hideuse vignette bleue, moi, qu'est-ce que c'est que cette poste?)) et où poster le moindre CD ou livre de poche coûte plus de cinq euros, en colissimo, car il n'existe plus de tarif économique pour les paquets («Vous comprenez, c'est pour tracer les paquets.»: mais je me moque du traçage, moi, je veux juste que ça arrive, et ça n'arrivait pas si mal, avant le collissimo. J'ai reçu des livres du monde entier et ils arrivaient. Et s'il y a des vols, pourquoi devrais-je payer pour un suivi? Double peine.)

Et j'ai trop râlé contre ces facteurs qui ne sonnaient pas à la porte mais mettaient directement l'avis de passage dans la boîte aux lettres — et quand on élève une protestation formelle (par écrit), on reçoit en réponse que cela ne dépend pas de la poste, qu'il s'agit d'une filiale (oui, il aurait fallu protester il y a des années, nous avons manqué de vigilance).

Qu'on en finisse. Arrêtons l'agonie, abrégeons les souffrances. Mettons-la à mort, ça ira plus vite.

Et installons des automates un peu partout, dans les gares et les bureaux de tabac, puisque nous ne pouvons plus avoir de timbres.



Bonus : projet pour les P.T.T. en 1953

dimanche 4 octobre 2009

Constat

Le feu flambe. J'appuie mes pieds contre le pare-feu : «Tiens, je vais faire sécher mes chaussons.»
Je me plonge dans mon livre.

Quand je relève la tête, je constate qu'un mince filet de fumée s'échappe du chausson droit. Je le retire précipitemment de la grille, l'enlève, le retourne. Le tissu a l'odeur de brûlé moite qui sélève de certains repassages à fer trop chaud.
— Mais la semelle brûle! Et en plus il n'a même pas séché!
— Décidément, ta vie est un échec.

vendredi 2 octobre 2009

Le petit Broc

*aller
Gide - Louÿs - Valéry, Correspondances à trois voix

* retour
Laure Adler, Marguerite Duras pour J.
quatre tomes du Journal de Charles Du Bos
Paul Valéry - André Gide, Correspondance
Gide - Louÿs - Valéry, Correspondances à trois voix


jeudi 1 octobre 2009

Noisy: dragons dans le matin gris

Hier matin tôt, Noisy-Mont d'Est.


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