Saute-nuages
Par Alice, dimanche 8 juin 2025 à 22:24 :: 2025
J'arrive au terrain à onze heures moins le quart. La salle pilote est vide; il y a deux K21 et un duo devant le hangar; P. s'exclame: «voilà Alice!»
— Il n'y a personne?
— Ils sont déjà tous en piste, c'est une journée à faire un 500 (km).
Je comprends que je suis terriblement en retard.
Repas, en piste, VI (vol d'initiation) pour quatre personnes. Tenir les ailes pour «mettre en l'air», aller chercher les planeurs pour les ramener en piste en attendant mon tour.
Nous ne sommes que deux élèves. Etrange par une telle météo. Roland-Garros?
Comme le temps est prometteur, Manu a décidé de nous faire faire de la campagne, c'est-à -dire sortir du local (local en finesse 10 pour les élèves, soit 100 m de gain d'altitude pour s'éloigner d'un kilomètre. Comme nous sommes dans une zone où nous n'avons pas le droit de dépasser 2000 m à cause d'Orly (FL065, 6500 pieds, ça varie chaque jour en fonction de la pression), et qu'on compte 400 m pour le tour de piste (atterrissage), cela signifie qu'un élève ne peut s'éloigner de plus de seize kilomètres les très bons jours. En pratique, le plafond (le plancher des nuages ou le sommet des ascendances) est plutôt à 1200, 1400 mètres, ce qui fait donc dix kilomètres.
Faire de la campagne, c'est donc quitter le local de son terrain de départ. Le but était de faire Moret-Buno-Pithiviers, mais les conditions étant moins bonnes que prévu, nous sommes simplement partis pour Buno afin que je découvre le terrain (le but plus général est d'apprendre à repérer les pistes d'aérodrome: vu du ciel, ce sont des bandes jaunies, plus claires, difficiles à distinguer des champs environnants quand on ne sait pas où elles se trouvent).
Duo discus + instructeur = autorisation de finesse 20. Distance à parcourir 28 km, donc pour être en finesse d'un terrain ou l'autre, 14 km (soit Buno, soit Moret); avec un fort vent d'ouest, donc le cône des distance se déplace, mettons 12km Buno, 16 km Moret, soit une altitude nécessaire de 1200 mètre (800m + 400m de tour de piste) pour être en sécurité à mi-parcours et être sûrs d'atteindre l'un ou l'autre aérodrome.
Tout le planeur se résume à cela: atteindre le prochain nuage pour monter (ou ne pas descendre), conserver un terrain d'atterrissage à portée d'aile si on n'en trouve pas (de nuage), ce qui nécessite parfois d'être très haut en l'absence d'ascendance potentielle, au-dessus d'un col ou d'une forêt ou d'une étendue d'eau: pas de champ vachable) et de préférence atterrir sur un aérodrome plutôt que dans un champ, parce que c'est plus sûr pour le pilote et la machine et moins ennuyant pour les potes restés au club qui doivent venir vous chercher si les conditions ne permettent pas de vous remettre en l'air.
Nous avons joué à saute-nuages pendant trois heures et nous sommes rentrés les derniers.
— Il n'y a personne?
— Ils sont déjà tous en piste, c'est une journée à faire un 500 (km).
Je comprends que je suis terriblement en retard.
Repas, en piste, VI (vol d'initiation) pour quatre personnes. Tenir les ailes pour «mettre en l'air», aller chercher les planeurs pour les ramener en piste en attendant mon tour.
Nous ne sommes que deux élèves. Etrange par une telle météo. Roland-Garros?
Comme le temps est prometteur, Manu a décidé de nous faire faire de la campagne, c'est-à -dire sortir du local (local en finesse 10 pour les élèves, soit 100 m de gain d'altitude pour s'éloigner d'un kilomètre. Comme nous sommes dans une zone où nous n'avons pas le droit de dépasser 2000 m à cause d'Orly (FL065, 6500 pieds, ça varie chaque jour en fonction de la pression), et qu'on compte 400 m pour le tour de piste (atterrissage), cela signifie qu'un élève ne peut s'éloigner de plus de seize kilomètres les très bons jours. En pratique, le plafond (le plancher des nuages ou le sommet des ascendances) est plutôt à 1200, 1400 mètres, ce qui fait donc dix kilomètres.
Faire de la campagne, c'est donc quitter le local de son terrain de départ. Le but était de faire Moret-Buno-Pithiviers, mais les conditions étant moins bonnes que prévu, nous sommes simplement partis pour Buno afin que je découvre le terrain (le but plus général est d'apprendre à repérer les pistes d'aérodrome: vu du ciel, ce sont des bandes jaunies, plus claires, difficiles à distinguer des champs environnants quand on ne sait pas où elles se trouvent).
Duo discus + instructeur = autorisation de finesse 20. Distance à parcourir 28 km, donc pour être en finesse d'un terrain ou l'autre, 14 km (soit Buno, soit Moret); avec un fort vent d'ouest, donc le cône des distance se déplace, mettons 12km Buno, 16 km Moret, soit une altitude nécessaire de 1200 mètre (800m + 400m de tour de piste) pour être en sécurité à mi-parcours et être sûrs d'atteindre l'un ou l'autre aérodrome.
Tout le planeur se résume à cela: atteindre le prochain nuage pour monter (ou ne pas descendre), conserver un terrain d'atterrissage à portée d'aile si on n'en trouve pas (de nuage), ce qui nécessite parfois d'être très haut en l'absence d'ascendance potentielle, au-dessus d'un col ou d'une forêt ou d'une étendue d'eau: pas de champ vachable) et de préférence atterrir sur un aérodrome plutôt que dans un champ, parce que c'est plus sûr pour le pilote et la machine et moins ennuyant pour les potes restés au club qui doivent venir vous chercher si les conditions ne permettent pas de vous remettre en l'air.
Nous avons joué à saute-nuages pendant trois heures et nous sommes rentrés les derniers.