Billets qui ont 'Yerres' comme ville.

Traces du temps - 3

Du 16 au 22 novembre entre neuf et dix heures du matin, hors jeudi 19.

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Dernier train pour Busan. Une histoire de zombie pendant que je blogue. La Corée du sud ne porte pas les traders dans leur cœur. Sacrifice pour les autres ou chacun pour soi: les périodes de crise dévoilent les pulsions habituellement dissimulées — même s'il y a des indices même en périodes calmes.

Le Marginal. Ce que je préfère, ce sont les voitures et les rues de Paris.
L'héritier (Netflix enchaîne). Rien compris. Mais je fais autre chose en même temps.
Peur sur la ville.

Traces du temps - 2

Du 9 au 15 novembre entre neuf et dix heures du matin, hors samedi 14. Les variations de couleurs en fonction de la lumière sont impressionnantes.
Entre le 9 et le 10 il y a eu beaucoup de vent et le grand arbre de l'arrière-plan a perdu toutes ses feuilles en une nuit.
Le 11 novembre il faisait un temps de 11 novembre.

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Passé la journée sur mon devoir wordpress. Je ne suis pas arrivée au bout, j'ai abandonné vers minuit. Demain je demanderai un délai jusqu'à mercredi.

Traces du temps

Du premier au sept novembre. J'ai oublié mercredi. La première est plus terne parce qu'il n'y avait pas de soleil.

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J'espère ne pas oublier les semaines à venir. Dernières photos.

Mis à jour la version de PHP sur OVH toute seule comme une grande. (Il faut dire que d'habitude je me repose sur H.)

Si vous voulez vous amuser, vous pouvez passer ce test, plus large qu'un test de personnalité. Attention, soyez au calme, la dernière partie porte sur de la logique. Le tout doit faire entre vingt et trente minutes.

Foyer

Apparemment des animateurs de centre aéré ont été testés positif deux jours avant la rentrée (ne pouvait-on penser à les tester plus tôt?), ce qui fait qu'une école sera ou ne sera pas fermée.

Sur ordre de la mairie, quatre-vingt-onze enfants devaient être testés lundi, mais la mairie n'avait pas prévenu le labo… qui n'avait pas assez de tests.

******


PS : le crépi est en train de sécher, il blanchit. Il paraît qu'il foncera à chaque pluie pendant quelques mois car le produit est hydrofuge.

Une décision soudaine et irrévocable

Une amie d'AC devait venir la chercher vers onze heures. En attendant nous avons longuement papoté sur la terrasse, essentiellement API (Application Programming Interface : H. a fait une sorte de formation-imprégnation en une demi-heure), management et conduite de projet.

Tard dans l'après-midi (pour éviter la chaleur) nous avons commencé à monter la tonnelle pour supporter le rosier.



Je ne sais plus exactement ce qui s'est passé. Est-ce pendant le repas que nous avons décidé de déménager? le coup de poignard dans le dos du voisin, après la réelection de Clodong (aussi méchant que NDA mais dans le genre insidieux), le RER D insupportable, le futur Leclerc de la gare qui va tuer définitivement la ville, la meulière éventrée en face de chez nous dont les travaux ne reprennent pas qui laisse présager une revente en catastrophe à un promoteur immobilier, les enfants devenus invisibles, la nécessité de changer de club d'aviron parce que l'actuel ne mènera à rien, le déménagement de P., potentiel futur associé de H., dans le sud de l'Essonne…
Je crois que c'est H. qui a posé la question. J'ai répondu oui comme une évidence. Cette certitude immédiate, sans hésitation, qu'il fallait partir est la preuve que nous avons atteint les limites de l'exaspération. C'est comme un dégoût; il faut fuir, recommencer ailleurs, même si nous sommes trop âgés pour ne pas savoir que nous partons avec nous-mêmes — dont nous ne savons pas si nous sommes le problème ou la solution.

Alors après le repas, sur un coup de tête, nous sommes partis à Coudray-Montceaux: H. voulait voir les bords de Seine qui m'avaient tant plu lors des Culs gelés.

A vrai dire Coudray-Montceaux est très laid, à l'image de ces villages "relais de postes" dans Alexandre Dumas, maisons anciennes alignées le long de la route vers Paris, lotissements construits au fur à mesure qu'à l'inverse Paris déborde. Il n'y a que les bords de Seine qui soient beaux — mais très beaux.
Je lui montre dans la nuit la maison aux volets verts qui me poursuit dans mes rêves.

Tirée au sort

J'ai reçu un courrier de la mairie m'informant que j'avais été présélectionnée pour être jurée d'assises. Il y aura un deuxième tirage. Comme demandé, j'ai téléphoné à la mairie pour préciser ma profession. Si j'avais une raison légitime de ne pas pouvoir être juré (pour les indépendants c'est souvent compliqué), je devais le signaler avant le 9 juin. J'ai fait remarquer que c'était difficile de signaler quelque chose avant le 9 juin quand on recevait la lettre le 10.

— La poste ne va pas vite en ce moment.
— Oui, enfin bon, la lettre est datée du 29 mai, c'est posté de Draveil, on se demande pourquoi, et le cachet de la poste date du 6 juin.
— C'est qu'il faut le temps que le maire signe, il n'a pas que ça à faire.
— N'empêche que vous m'avez privée d'un droit constitutionnel.


C'est faux, ce n'est pas un droit constitutionnel. Mais je n'aime pas cette mairie d'extrême-droite, même si la personne au bout du fil, je le reconnais, n'y est pour rien.

Accélération

Et ce soir une amie (une rameuse — vous vous souvenez, tout mon réseau passe par les vestiaires) nous envoie ça. C'est un message d'une amie à elle qui lui fait suivre le sms reçu par un professeur de Necker.1
Voici Les dernières infos du chef de clinique à Necker en médecine interne.
Paris sera en confinement absolu demain soir.
Les trains vont être progressivement réduits.

Voici un mail qu’il a reçu en interne de l’hôpital (sms suivant)

Bonjour à tous,

Comme vous le savez l’évolution de l’épidémie de COVID est particulièrement inquiétante.
Les nouvelles données de modélisation sont très robustes et les projections sont parfaitement cohérentes et bien pires encore que nos scénarios pessimistes.
Il est devenu déraisonnable de prendre les transports publics et nos déplacements doivent être réduits au strict minimum. Le télétravail et l'annulation de toute réunion est obligatoire. Le confinement est donc la règle sauf pour ceux dont la présence physique au travail est indispensable (ce qui est exceptionnel au sein du CRESS).

L'hypothèse actuelle est qu’en l’absence de confinement, 30 millions de personnes seront atteintes en France avec un pic dans 50 jours. Seule une mobilisation citoyenne massive (avec au moins 50 % de l’ensemble de la population française en confinement strict à trés court terme) permettra de réduire le pic de l’épidémie. Les chinois ont réussi ce confinement drastique mais leurs décisions ont été plus précoces et plus autoritaires.

Il est de notre responsabilité d’acteurs de santé Publique de :
1) respecter ce confinement,
2) de faire prendre conscience à nos proches de cette impérieuse nécessité,
3) de porter ce message au quotidien (distance de sécurité , etc) car nos compatriotes n’ont pas encore compris la gravité de la situation.

Le système de santé sera bien sur extrêmement sollicité et ne peut qu'être très largement débordé ce qui est déjà le cas dans le grand Est. Les messages selon lesquels seules les personnes agées et ou ayant des comorbidités sévères ont des syndromes de détresse respiratoire sont faux. Nous partons sur une durée de crise en mois et d'une gravité sans précédent. Vous devez bien sur rester en contact avec vos responsables d’équipes et avec xx ou moi-même si nécéssaire.

signature xxxx
Centre de Recherche Épidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité (CRESS-UMR1153)
Inserm / Université Paris Descartes
Centre d'épidémiologie clinique

Par ailleurs, je songe à cet échange avec Gv lundi très tôt. Gv habite Hong-Kong:
Ça va être une cata en Europe.
Les gouvernements sont trop faibles plus pas de masques plus pas de discipline.
Les services de santé vont s'écrouler.




Note
1: certains me disent que c'est un hoax. Tant pis. Je ne peux pas le vérifier et ce ne sera sans doute jamais vérifié. Le message est le bon.

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Il fait magnifiquement beau. En venant voter, O. m'a apporté un cadeau d'anniversaire de la part de C.: des Calvin et Hobbes. J'ai passé ma journée à me promener entre trois bureaux de vote. Nous avons perdu, pas de second tour, mais grignoté encore : 72% contre 77% la dernière fois.
Si le deuxième tour est reporté comme il est quasi certain, tout le monde devrait revoter, et non pas seulement les villes où il y a un second tour.
Allons, il y a, il y aura, encore du travail.

Boîtage

Action consistant à déposer des tracts ou de la pub dans les boîtes à lettres. En l'occurrence, il s'agissait dans notre perpétuelle lutte contre Dupont-Aignan et ses marionnettes de déposer notre programme pour les municipales.

Boîtage en fin de matinée en écoutant Bénédicte Savoy sur une recommandation de Philippe. C'est le récit de l'histoire des objets, les déplacements, les achats, les pillages. A qui appartient un objet, selon quels critères? C'est une recherche transverse, entre histoire internationale, relations juridiques, lecture des journaux, visionnage de films contemporains. C'est aussi ou peut-être surtout une histoire des mentalités.

Je boîte, sys-té-ma-ti-que-ment, en suivant une méthode mathématique: boîter le périmètre (attention, le trottoir d'en face n'est ni dans la même ville ni dans le même département) puis prendre un trottoir vers le centre et toujours rester sur ce trottoir aux intersections, ne traverser la rue et changer de trottoir qu'en arrivant au périmètre déjà boîté (cela ne fonctionne que si les rues sont à peu près à angle droit. Si non, des îlots triangulaires restent isolés sans contact avec les autres trottoirs).

Il fait gris, il pleuviote. Un haut-parleur déverse les résultats d'une compétition lointaine. Des bandes d'étourneaux sont perchées sur les fils. Je regarde les maisons, les façades, les volets clos, les lumières qui percent, les chantiers. Plutôt des pavillons des années 70, quelques architectures plus tourmentées, deux ou trois friches. J'aime bien.

Calvin et Hobbes.
Concernant la to-do-list, il reste le courrier et la table du salon (mais la table du salon, c'est une tâche effrayante).
Invitation envoyée pour les noces de perle.

Divers

Recherche sur les débaptisations. Ça augmente à partir de 2009, partout en Occident (Espagne, Italie, Argentine, Belgique, France, Pays-Bas, Angleterre,…)

Davantage de RER.
Le parking de Boissy, que je n'avais pas utilisé depuis quatre ou cinq ans, est défoncé comme j'ai rarement vu un parking défoncé: de vraies baignoires. Une carcasse de voiture calcinée, deux ou trois places au bitume fondu: mais que se passe-t-il ici?

Rédigé à l'intention des commissaires aux comptes dans le but d'un audit une typologie des anomalies rencontrées l'année dernière avec notre prestataire. Exercice fun.

Une somme importante (l'équivalent d'un salaire) est en cours de virement sur le compte joint. Qu'est-ce que c'est? Les impôts? Si oui, nous aurons beaucoup gagné au prélèvement à la source. On verra demain. (Quoi qu'il en soit, ça tombe à pic: ça rembourse les billets de train inutilisés en décembre.)

J'écris d'une oreille en assistant à une réunion de préparation aux municipales. (Hier, j'ai reçu une invitation aux vœux de «notre» député (NDA pour ceux qui l'ignorent) timbrée par l'Assemblée nationale… façon de soutenir le maire sortant sans débourser un centime — et de rappeler que voter pour un autre maire, c'est perdre le soutien de ce député.)

La communauté d'agglomération Val d'Yerres Val de Seine

Dans la perspective des municipales de 2020, j'étudie la communauté d'agglo. Ce n'est guère brillant. Huit communes : par ordre de taille de population, Vigneux-sur-Seine, Draveil, Yerres, Brunoy, Montgeron, Épinay-sous-Sénart, Quincy-sous-Sénart, Crosne, Boussy-Saint-Antoine.

Le maire de Draveil, Georges Tron, est actuellement jugé suite à des accusations de harcèlement et de viol, celui de Vigneux, Serge Poinsot, a fait de la prison préventive avant de passer en jugement pour blanchiment et favoritisme dans l'attribution des marchés publics (il a démissionné en octobre).
A Epinay, des adjointes ont fait une grève de la faim pour protester contre le maire (elles avaient sans doute accordé leur confiance politique un peu vite avant de découvrir que leur chef de liste ne leur convenait pas).
A Yerres, Nicolas Dupont-Aignan (qui depuis a laissé sa place pour être député) s'est rapproché de Marine le Pen en avril 2017.

Heureusement que Boussy remonte le niveau, avec Romain Colas devenu directeur de cabinet du premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure.



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En fin d'après-midi, Bohemian Rhapsody aux Halles. Que je connaisse toutes les chansons prouve à quel point Queen était universel, car j'ai plus ou moins grandi dans une cave. J'ai de plus en plus souvent la nostalgie de mon enfance, non parce qu'elle aurait été idyllique, mais parce qu'il me semble que je comprends enfin dans quel monde, dans quel contexte je vivais, et que je saurais aujourd'hui en profiter.
(Je ne comprends pas comment quelqu'un qui a édité Dark side on the moon a pu hésiter devant Bohemian Rhapsody. Tout cela est une affaire de capacité à transmettre de l'énergie.)

Il se fait tard, la nuit vient

Messe. Les pélerins d'Emmaüs (je l'ai traduit en cours, je corrige mentalement la version liturgique que j'entends (la version liturgique gomme les aspérités de l'original, elle est plus facile à entendre, à comprendre): les stades traduits en heures de marche, l'espace traduit en temps…).
Il n'y aura strictement aucune allusion à la situation actuelle, à l'entre-deux tours, mais au moment de l'envoi, le prêtre sud-américain conclura de façon très solemnelle par «je vous invite cette semaine à méditer cette parole de l'Evangile d'aujourd'hui: "reste avec nous Seigneur, car il se fait tard, la nuit vient"».


A trois heures je participe à la première manifestation de ma vie, devant la mairie, à Yerres. Dupont-Aignan, qui s'est allié à Marine Le Pen, a qualifié les Yerrois d'idiots utiles.



Divers

Le plus important : l'escalier du quai central du RER à Yerres est rouvert. (Si, c'est important). Et il est plus large que le précédent : incroyable, ils ont PENSÉ à NOUS.

J'ai appris que César parlait grec, spontanément (il aurait prononcé ses derniers mots en grec, ai-je bien compris mon voisin?). Plutarque rapporte «Elton, eidon, enikésa», en précisant que cela rend mieux en latin: «Veni, vidi, vici»).
Moi qui croyais dur comme fer à Astérix, j'en suis toute retournée.

Hier, je ne me suis pas contentée de me battre avec mon ipod pendant que j'attendais Olivier au conservatoire. J'ai également appelé ma mère. J'ai eu droit à l'une des nouvelles qu'elle adore, celle de la catégorie (quasi)-people-qu'on-connaît. En général ça commence par «Tu te rappelles de …? Eh bien il …». A cela près que cela tombe souvent à plat car je ne me souviens pas de grand monde. Il y a eu le fils du pharmacien d'Agadir cité parmi les responsables d'un scandale financier; cette fois-ci il s'agit de mon parrain: «Tu sais son fils? Eh bien, il a eu une fille trisomique et il en a fait un livre.»
(Une recherche Google plus tard, il s'avère qu'il s'agit en fait d'une BD.)

Cela fait combien de temps que je n'ai pas revu mon parrain? 1993: nous étions descendu à Talence pour un prêt bancaire, l'achat de notre premier appartement. Février 1993. Il habitait un château des Rotschild (l'un des membres de la famille, lequel?) divisé en quatre entre les deux étages et l'escalier. C'était fantastique, le salon allait d'une façade à l'autre, d'est en ouest, trouées des fenêtres ! C'était immense et inlogeable, petites chambres et salles d'eau ajoutées dans les recoins. J'avais découvert qu'il était inutile d'acheter des meubles pour ces grands espaces vides, il suffisait de disposer adroitement de grandes plantes vertes. C'était très beau et très serein, je me souviens encore de la lumière du petit déjeuner sur la table ronde au pied taillé d'un bloc dans un chêne, table louée avec l'appartement car on ne pouvait la déplacer.
Il a divorcé, Hervé s'est offusqué (deuxième divorce, cinq enfants), nous l'avons perdu de vue. Je lui ai écrit une fois bien plus tard, quand j'ai trouvé son adresse mail sur internet (donc en 2001 ou 2002). Il n'a pas répondu. Mais je ne suis pas très douée pour ce genre de lettre.
(En 2008, j'avais trouvé la page de sa dernière fille sur FB.)
J'aimerais bien le revoir parce que j'ai découvert quelque chose qui m'intrigue: c'est mon parrain, il était présent à mon baptême. Or mon père n'y était pas, il n'a réintégré l'histoire familiale que quatre mois plus tard. Et pourtant, je pensais que mon parrain était un ami de mon père. Est-ce pour cela que ma mère l'a choisi? Ou est-ce par elle que mon père l'a connu? Je suppose que cela doit paraître sans importance, mais ça m'intrigue. Il faut dire par ailleurs que mon parrain détonait parmi les amis de mes parents. Pas les mêmes centres d'intérêt (je n'ai jamais entendu quelqu'un écouter autant de musique que lui) et pas le même niveau intellectuel.
Mais évidemment, il est délicat de reprendre contact à l'occasion de ce livre. Ce serait bizarre.

(A me relire, je corrige: j'aimerais bien le revoir parce que je l'aimais beaucoup.)

Pensée inavouable

Les travaux continuent. L'accès au quai à l'extrémité de la rue, si pratique, est fermé depuis lundi pour installer un ascenseur.

Et tandis que, ma voiture garée, je passe devant la porte condamnée pour aller prendre l'autre accès deux à trois cents mètres plus loin, je me dis qu'il va en falloir, des accidents de voiture pour produire tous les handicapés nécessaires à l'amortissement de ces travaux !


Pardonnez-moi, je suis assureur, c'est pour ça.



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Agenda
Ce matin, retard dû selon le conducteur "à un accident grave de voyageur", selon le panneau gare de Lyon "à une personne sur les voies" (pas de photo).
Ça sent le corps retrouvé au petit matin.

Je dîne gare de Lyon avec Hervé qui revient d'Avignon (Hodgson de Supertramp sur écran géant dans la brasserie) et nous rentrons ensemble.

Samba

Voir Samba à Yerres me donne envie de me lever dans la salle pour gueuler: «Vous ne voulez pas de ces Noirs chez nous? Votez Dupont-Aignan!»

Mais je me retiens. Et puis ceux qui sont venus voir Samba sont probablement ceux qui ne votent pas Dupont Aignan…

L'histoire est gentille, Charlotte Gainsbourg terreuse à faire peur (à mon avis ça ne tient pas debout trois secondes, impossible qu'elle retrouve son poste dans une boîte où elle a fracassé un portable sur la tête d'un mec), il y a quelques bonnes répliques.

Mais si l'on ne s'attache ni à l'intrigue, ni aux côtés ripolinés du film (qu'ils sont propres et peu regardants, ces pauvres, prêts à perdre une paire de pompes ou un manteau (je lis Le Quinconce, absolument sordide dans sa description de la misère)), le côté documentaire est terrifiant, de la plonge aux travaux de BTP (pas étonnant que les travaux de carrelage ou de maçonnerie soient toujours mal faits!) en passant par les centres de tris de déchets (un côté Wall-e)… Le film montre bien l'hypocrisie du système, entre les employeurs qui trouvent là une main d'œuvre corvéable à la journée, sans contrat, et l'administration qui délivre des OQTF (obligation de quitter le territoire français) en ouvrant le portail du centre de rétention…

Premier TG d'ecclésiologie

Je prends le RER plutôt que la voiture, afin d'avoir le temps de terminer ma préparation de TG dans le train.
Du quai, je contemple les wagons arrêtés sur la voie en face (et qui de ce fait la condamnent pour la journée). Beaucoup de travaux prévus dans les semaines à venir.





La composition du groupe se spécialise: une religieuse, une ex-religieuse, une future religieuse. Deux médecins, une infirmière (un ingénieur, un imprimeur à qui je recommande Le cave se rebiffe).

Matinée sur Troeltsch. Finalement "l'Eglise-mystique" serait le ferment qui travaille l'Eglise (chrétienne) de l'intérieur.

Apéritif. J'entends tandis que je sirote un verre de kir devant St Joseph-des-Carmes:
— Nous fuyons ce qui nous est important.



Rentrer me prend des heures car je tente l'expérience, pour pallier le manque de trains s'arrêtant à Yerres, de prendre le bus B à Créteil-Pompadour. Las! je ne parviens à trouver l'arrêt de bus que bien après qu'il soit passé.
Je vais alors jusqu'à Villeneuve-Saint-Georges et en attendant mon train qui tarde, emm**, par pure malice, pour m'occuper, (le pauvre) un black petit qui fait des sondages sur notre satisfaction: nom de Zeus, il ne faut pas avoir honte!

En arrivant à Yerres, je photographie les travaux vus de l'autre quai. Il fait très beau.

Se comprendre à travers la barrière du langage

Je décris notre maire à Lisa. Comme je le fais en allemand, je trouve des exemples représentatifs, c'est plus facile pour dépeindre l'homme : «il veut retourner au franc.»

Il a également promis de doubler le nombre de caméras dans la ville. Commentaire sobre de H. :
— S'il le fait, nous aurons plus de caméras que la ville de Lyon.

Je crois que Lisa a compris.

Il existe un terme pour "milieu défavorisé": bildungfern. Loin de tout appui pédagogique?

Tout est perdu, fors l'honneur

Maire réélu au premier tour avec 77% (mieux que Balkany), sans doute un siège pour "notre" tête de liste.

Je vous donne une idée de l'ambiance dans le bureau de vote (où toutes les règles ont été scrupuleusement respectées: le résultat n'a rien de frauduleux, il correspond réellement à ce que veulent les habitants): conversation entre l'un des assesseurs titulaires (l'autre c'était moi) et la présidente du bureau :
— Il va y avoir de l'abstention, c'est sûr. Un ami (un très bon ami, c'était mon témoin à mon mariage) m'a dit qu'il ne voterait pas parce qu'il n'y avait pas de liste FN.

(Plus tard, cet homme m'a accusée de froideur: il n'y avait aucune discussion possible avec moi (remarquant Les Fables de La Fontaine à portée de ma main, il m'a dit tout à trac (tellement à trac que je n'ai pas compris tout de suite qu'il me parlait): «moi ce que je préfère, c'est "Le Laboureur et ses enfants"». Je lui ai lancé un regard vide et étonné: euh… oui, pourquoi pas, je suis censée répondre quelque chose à ça? (pensant que je n'avais pas de fable préférée, que ma préférée était celle que je lisais pour la première fois).
Mais de quoi voulait-il que l'on parle, franchement? (En revanche, je peux vous écrire les grandes lignes de sa vie, il nous a raconté ses études, ses enfants, ses lectures (que de la littérature contemporaine, Rouaud,…, mais c'est bien, la lecture, ça détend), son (absence de) régime (mais il a de la chance il ne grossit pas) et sa détestation du sport.))


Toutes les villes alentour semblent connaître le même sort, une droitisation inquiétante (quand on n'est pas d'accord: sinon, une merveilleuse unanimité, bien entendu).


J'ai eu très froid et je n'arrive pas à me réchauffer.

Agenda

Début de journée par une distribution de tracts (il y a peu d'occasions où l'on se sente aussi exposé au regard que lorsqu'on tracte). Je donne un coup de main par amitié, mais aussi parce que quelque chose m'échappe: qu'est-ce qui peu bien pousser notre maire, le bien connu Dupont-Aignan, à vouloir installer un centre Leclerc à la gare de Yerres, alors que pendant toutes ces années il a travaillé à transformer la ville en Neuilly de l'est? Soudain, il veut ce centre commercial, qui outre des problèmes de délinquance (maires, écoutez: ne jamais mettre un centre commercial trop près d'une gare, c'est statistiquement prouvé) et de circulation, va tuer tous les commerces du centre (les commerces non alimentaires ont déjà du mal à survivre à Yerres qui possèdent une dimension de ville dortoir non négligeable)?
Pourquoi diable fait-il cela? Qu'est-ce que cela cache? Est-il en train de se dire "après moi le déluge" en songeant au futur non-cumul de mandat, quand il restera député et abandonnera son siège de maire? (je songe à la fin d'Après la guerre des chocolats, mais comme personne ne connaît, mon allusion va tomber à plat).
Je serai (sans s) désolée de voir toutes les boutiques du centre devenir des agences immobilières et des cabinets d'assurance.

Journée à régler des problèmes d'intendance au dernier moment, à me dire (une fois de plus) «Mais pourquoi tu ne t'y es pas mis plus tôt?» (réponse: parce que j'avais peur de ne pas y arriver (évidemment, ça devient beaucoup plus facile en attendant que l'échéance soit à peine tenable)) et à constater avec toujours le même étonnement et la même gratitude qu'il y a des gens prêts à me trouver des solutions (c'est leur métier? oui, et alors? il y a des gens qui font très mal leur métier tout en étant mal aimables).

Le soir Oulipo. J'arrive très en retard à cause d'un appel de la CAC au moment où je partais (eh zut, je vais devoir revoir le rapport de contrôle interne) et le vigile refuse de me laisser entrer. «C'était pas mal» (rires), paraît-il.

Retour à notre pizzeria qui n'est plus une pizzeria. (J'étais absente la dernière fois, mais il paraît que le restaurant à côté du MK2 est catastrophique). Défaut: la musique. Pour le reste, c'est correct, mais je regrette l'ancien patron. Je pense à Baudelaire: «la forme d'une ville…»

(Et surtout, pas d'accent à Perec !)

Des perturbations dans la force

Dîner avec R, mais pas en tête à tête. Finalement cela aura moins duré que je ne pensais. Ce n'est pas de la réconciliation mais de l'observation prudente. Prudence dans le choix des mots, conversation minée. La question que je me pose, entièrement théorique, est de savoir si je compte autant pour lui que lui pour moi.
Mais cela ne lui donne pas le droit de faire n'importe quoi.
Au contraire.

Je rentre pour apprendre qu'en gare de Yerres, une adolescente en a poussé une autre sous un train. Je n'aurai pas eu l'occasion de m'inquiéter, je suis rentrée trop tard.
J'apprends aussi que nous avons été déboutés en appel dans l'affaire des métabalises. Cela ne m'étonne pas. J'avais oublié que le délibéré était rendu aujourd'hui. Je n'y pense plus très souvent. Il faudra que je cherche pourquoi.

Une journée de perdue en perspective

(Je ne suis pas très sûre du "e" à "perdue".)

Assesseur, titulaire et suppléant (c'est bizarre mais c'est comme ça). Tout ça pour payer notre remords de n'avoir pas aidé D. dans sa campagne. Seule consolation, je vais boire beaucoup de mauvais café aujourd'hui (je n'en bois presque plus au bureau). Et peut-être tricoter, ça dépendra de l'abstention. Je n'ose pas emmener cet ordinateur, je ne voudrais pas être cause que les élections soient annulées dans un bureau. (Je ne suis pas tout à fait sûre de pouvoir lire RC après ses prises de positions officielles. Quoi qu'il en soit, je vais couvrir le livre que j'emmène.)

8h-22h, au mieux.


commentaire du soir
Il est 22 heures 10, je suis rentrée depuis vingt minutes, nous avons fait vite.
J'étais assesseur, donc, et j'avais demandé à l'être dans le même bureau que celui de 2008, car j'avais remarqué que le bureau où je vote est bien moins intéressant: tout le monde semble né dans la commune d'à côté. Or ce que j'aime, ce sont les lieux de naissance qui me font rêver, la variété d'une page à l'autre.
Malheureusement, j'ai découvert que le bureau auquel j'avais été affectée à ma demande avait été divisé en deux, et que la population que j'aime dépendait du nouveau bureau.
Il restait dans le mien la rue habitée par mon maire, candidat aux présidentielles, d'où le plaisir relatif de voir le bureau envahi par des caméras une demi-heure en fin de matinée. Flux et reflux. (Pour tout dire, et peut-être à tort, j'ai pensé à Tlön. Je me suis dit que c'était le genre de chose qui lui plairait (pas forcément de passer à la télé, mais au moins de m'y voir: ça le ferait rire). (Ah, et j'ai aussi pensé que si l'abominable homme des blogs l'apprenait, il allait se f** de ma gueule, et qu'il serait intéressant de voir la forme que cela prendrait cette fois-ci). Et je me suis dit que je n'avais pas la télé. Mais qu'il y avait Youtube. Mais que c'était assez vain.
J'avais oublié FB.

Feuilleton

Je tiens un concept, .

Cette fois-ci, nous avons appris une minute avant l'arrivée de la rame qu'il n'y aurait plus de métro en direction des Halles pour une durée indéterminée suite à un voyageur malade dans une voiture.
Ressortir de la station Saint-Placide, remonter la rue Notre-Dame-des-Champs, prendre la station du même nom ligne 12, descendre à Madeleine, prendre la ligne 14, il est 23h02, je n'aurai pas le RER de 23h08.
En arrivant gare de Lyon, je constate que le RER est de retour sur son quai habituel (et non au départ sur les grandes lignes). Il est 23h12, pour une raison incompréhensible, un RER est annoncé à 21 (au lieu de 38: est-ce que le 08 aurait été annulé?) Quand le RER arrive, il stationne cinq à dix minutes (31 au lieu de 38, c'est toujours ça).
Je m'endors si profondément que lorsque j'ouvre un œil au premier arrêt, le voyageur en diagonale sur les sièges d'en face m'informe charitablement: «Villeneuve-Saint-George. Vous allez où? Je vous réveillerai.» (Détail curieux, avec un look un peu SDF (moins l'odeur), il transporte dans un de ces grands sacs de course réutilisables toute une collection de cassettes vidéos enregistrées de films de Gene Kelly. Les tranches sont annotées avec soin, des photocopies en noir et blanc des affiches sont collées sur les cassettes.)
Dernière anomalie: le train ne s'arrête pas sur le quai habituel en gare de Yerres.

(Vous aurez compris que ce qui m'intéresse, c'est la variation).

Sur ma voiture un peu de poussière blanche, un désir de neige. Et un PV, placé sur la carte annuelle d'autorisation de stationnement de 2009 collée contre le pare-brise.

Vie quotidienne #resistance

Prendre des photos, c'est maintenir à distance, c'est éviter de se laisser envahir.

Histoire contemporaine

A l'occasion de la soirée organisée pour fêter les quarante ans de Marie-Mère, j'apprends que Régis Debray a été otage trois ans en Bolivie. Comme Ingrid Betancourt en Colombie alors? Ah bon.

Panneau Passage




Ce panneau est au bord d'un passage clouté qui traverse la rue Louis Delacarte en contrebas de la gare de Yerres. (Cependant il faudrait avoir de très bons yeux pour réussir à lire le texte du quai.)

Je le recopie ici pour le plus grand bénéfice de Google:

Le Passage par FUSION

Le passage est une intervention artistique qui vient renforcer la fonction de cette signalisation: Passage piéton protégé.
Par un effet visuel de trompe-l'?il, c'est un pont qui enjambe deux rives. Dans un court instant, pendant la traversée du passage, tout peut arriver si le promeneur ne fait pas attention.
C'est aussi une métaphore de la vie: nous naissons, premier pas sur le passage, nous vivons, traversée et puis nous mourons, arrivée sur l'autre rive.
Cette intervention n'est pleinement lisible qu'à la place d'une personne qui se trouve sur le quai en partance pour Paris, vue en plongée. Ce point de vue met en évidence le côté théâtral de l'intervention. Le spectateur qui regarde "Le passage" est un témoin de ce qui peut s'y passer.

Cette réalisation donne lieu à une extension interactive sur le site Internet:

www.noscouleurs.com partie FUSION, rubrique "Le Passage".

Yerres, juin 2003

Après- midi de tarot

« Everything is under control : le bateau coule normalement. »

Notre future maison

Il y a quelques temps H. discutait avec son coiffeur:
— Nous voudrions acheter une maison. Toi qui croises plein de monde, tu ne connaîtrais pas quelqu'un qui vend, par hasard?
— Si, moi.

Hervé connaît cette maison pour y être allé plusieurs fois dépanner l'ordinateur. Mais pas moi. Visite aujourd'hui. Il fait magnifiquement beau.

Le jardin est très grand, mais en fait nous n'en n'achèterons qu'une partie: le fond va être loti pour construction et le côté, sans clôture qui indique une limite, n'appartient pas au coiffeur. Il en a l'usage mais son propriétaire devrait lui aussi vendre la parcelle. Encore plus loin sur le côté un terrain clos et boisé est lui intouchable, sauf modification du POS.

La porte ouvre sur un couloir lambrissé. C'est très joli tout ce bois. L'escalier est en revanche très abîmé, presque blanc au niveau le plus usé des marches. Une pièce du rez-ce chaussée comporte une étagère, plutôt des casiers, sur tout le mur. Elle ou ils est remplie de 33 tours de jazz, c'est impressionnant.

A l'étage il n'y a que deux chambres, ce qui m'ennuie pour nos trois enfants. Dans celle du garçon (des propriétaires actuels) se trouve une cabane en bois fixée au mur, ce qui me ravit.
Le magnifique, c'est la baignoire monumentale en arc de cercle de la "suite parentale" sur fond de carreaux provençaux. C'est beau, cela fait envie (si je retrouve une photo, je la mettrai en ligne).
Cette pièce n'a de plafond que sur la moitié qui correspond au plancher d'une mezzanine, l'autre moitié monte jusqu'à la charpente, ce qui donne une hauteur de plafond appréciable (pour moi les plafonds sont toujours trop bas). Une porte sur la mezzanine permet d'accéder à un grenier sur le côté, au-dessus de la chambre des enfants.

C'est grand, c'est aéré. H. est enthousiaste. Il n'y a que deux chambres pour les enfants (plus la pièce des disques en bas, mais elle est en bas et la porte est vitrée), pas de garage. Surtout c'est toujours aussi loin de Paris. J'aurais préféré un appartement à Vincennes, quelque chose qui me permette d'aller travailler en vélo en cas de problèmes de transport (je suis obnubilée par la grève de 1995).
Mais H. est enthousiaste, il ne veut pas d'appartement plus petit plus près de Paris, il veut de la place, un jardin.
Bon, OK.

Ce n'est pas pour tout de suite: le coiffeur, Philippe, prévoit de déménager en juin 99. Nous allons signer une promesse d'achat et mettre notre appartement en vente.
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