Billets qui ont '2016-01-23' comme date.

Stage

J'avais répondu trop tard pour une inscription pour un stage d'aviron dans le Jura: il vient d'y avoir un désistement et on m'a proposé la place. Yess!!! (Maintenant, il faut que je retrouve les dates. Trois jours à ramer dans le froid, il faut être fou. Je suis contente.)

Et sinon, nous allons avoir un jardinier cette année. Si nous voulons revendre cette maison à moyen terme, il faut commencer à la remettre d'aplomb. C'est dommage de faire des travaux pour partir…

Réunion parents-profs

La dernière, là encore. Le prof d'informatique nous a posé un lapin, ce qui m'a agacée car nous aurions pu avoir un RER plus tôt.

O.: élève intelligent, ouvert, curieux, «qui lit beaucoup» (ôÔ ?? il a surpris le prof d'histoire parce qu'il connaissait les trois lois de la robotique d'Asimov. Cela ne me paraît pourtant pas un grand titre de gloire… (cours d'éducation civique, sujet "l'homme transhumaniste"), qui se laisse vivre, aux résultats moyens…

Je suis ennuyée. Je suis ennuyée parce que H. veut que O. aille en math sup, et ça m'ennuie que ce soit son père qui décide ça à sa place, d'un autre côté, c'est sans doute ce qu'aurait choisi spontanément O. (mais dans ce cas, je devrais être ravie et pas ennuyée: ce n'est pas logique. C'est que j'ai un doute: comment savoir vraiment ce que veut O.? Mais veut-il quelque chose? sans doute pas. Je lui ai conseillé, s'il ne savait pas "ce qu'il voulait faire" (entre guillemets, car cette expression m'a toujours paru stupide et effrayante dans son déterminime et sa fermeture), de déterminer au moins ce qu'il ne voulait pas faire, ce qui est plus facile et très important).


Le film d'hier me court dans la tête. Finalement, c'est la version américaine de L'Idiot. C'est sans doute la métaphore de la construction qui s'écroule (les hypothèques pourries vendues dans des produits notés triple A) qui a facilité le rapprochement, mais le film russe démontre la corruption, le film américain la fraude et la collusion entre ceux qui s'en mettent plein les poches. Et le "petit peuple", les gens de base, sans doute pas bien malins ni très recommandables mais néanmoins des êtres humains, paient les pots cassés.
Huit cents personnes dans l'immeuble russe.
«Vous venez de parier contre l'économie américaine. Un point de chômage en plus représente quarante mille morts.» Pour l'Amérique.
Ajoutons la Chine, l'Islande, les "PIGS" comme s'appellent eux-mêmes les Grecs (Portugal, Italie, Grèce, Spain), etc.

Dernière réunion de rentrée

Réunion de terminale pour le benjamin: ce soir se clôture le cycle des réunions inaugurées il y a bien longtemps avec une rencontre entre équipe et parents à la crèche d'Aubervilliers.
A-C m'a dit qu'elle était à Paris et prenait un train à Montparnasse, je l'ai invitée à venir: après tout O. est son filleul, et elle a un fils qui sera en terminale dans deux ans: cela pouvait l'intéresser (elle est restée une partie de la réunion).

Avouons que je viens surtout pour le speech du directeur, sa voix, son phrasé, sa façon de trouver une façon intéressante de dire ce qu'il dit chaque année, douze à quinze fois puisqu'il y a une telle réunion pour chaque niveau, de la maternelle à la terminale (mais peut-être n'assiste-t-il pas à celles de maternelle).

Le grand sujet cette année, bien sûr, c'est le bac et surtout ce qui vient après, et donc "l'APB", l'admission post-bac. C'est une procédure en ligne qui consiste à donner ses choix entres diverses écoles, universités et formations, en les classant. Il est possible de donner jusqu'à vingt-quatre choix (pour sept cent à huit cent mille inscrits chaque année: vive l'informatique et bonjour la salade), dont six dans des filières "non sélectives" et un dans une filière non-limitée en places (genre le malgache ou l'histoire juive (??!!), il y aurait toujours de la place (je ne suis pas sûre d'avoir compris, je suis quasi-sûre de ne pas avoir compris)).

Il faut donc faire des choix et les classer.
Le directeur nous raconte une étude intéressante: dans un restaurant, quand quelqu'un hésite fortement entre deux plats, finit par en choisir un et que l'on revient de cuisine en disant qu'il n'y en a plus, le plus souvent il ne prendra pas l'autre plat avec lequel il avait hésité. La déception a été trop grande, l'investissement émotionnel trop fort.
C'est pourquoi il invite les élèves à penser en terme de préférences et non de choix. Il s'agit de classer, hiérarchiser, les lycées et formations possibles, et plus de quatre-vingt pour cent des élèves ont un de leur trois premiers choix.

Réunion de crèche

Je place ceci le 8 octobre: naissance le 1er juin: dix semaines de congés maternité, quatre pour allaitement, quelques congés payants : ce doit être à peu près la bonne période. Cela permet de faire un compte rond avec la réunion de rentrée de terminale de O. le 8 octobre 2015, vingt-trois ans plus tard.

Cette réunion parents-assistantes maternelles avait été assez agaçante car je croyais peu au "projet pédagogique" avec des enfants de trois mois à trois ans. (Et l'odeur entêtante des couches et du désinfectant hante mes rêves. Je détestais cela, je détestais entrer dans les locaux, je détestais les jouets baveux, j'avais horreur de laisser mon bébé là-dedans. Tous ces crève-cœurs silencieux que je n'avais pas le droit de dire. Je pensais à Zola et à la mine pour me dire que cela aurait pu être pire. Piètre consolation. Je crois que je m'en veux encore de ne pas l'avoir sorti de là, ne pas avoir pris un congé parental. J'avais la tête farcie "d'une loyauté due à l'employeur" qui vingt ans plus tard me paraît infiniment ridicule: vingt ans plus tard, je sais que mon bébé est allé en crèche par loyauté envers une entreprise qui ne sait même pas que j'ai existé. Quel manque de justesse dans l'évaluation de l'essentiel.)

Les employées de la crèche étaient gentilles (je crois que celle qui s'occupait de Clément s'appelait Sylvie, je me souvient de sa silhouette et de sa tête), la directrice était une maîtresse femme qui boîtait à cause de la polio. Je ne l'aimais pas. Elle savait toujours tout mieux que nous («votre enfant a faim», m'a-t-elle dit un jour. Mais après que j'eus expliqué que je l'allaitais encore, elle était satisfaite: et pourtant, si mon enfant avait faim, que je l'allaite ou pas ne changeait rien, si? Soit il avait faim, soit il n'avait pas faim, c'était indépendant de ce que je pouvais expliquer. Mais allaiter, c'était bien, moralement irréprochable. Quelle hypocrisie, quelle manque de logique.)
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