Pendant notre absence le couvreur a raccourci le toit de part et d'autre de la maison, sur chaque pignon. Il a coupé la partie de toit qui dépassait formant corniche car les soffites et les chevrons étaient pourris, pourris jusqu'à former des trous, ce qui fait que des merles avaient niché dans le mur deux ans de suite (c'était plaisant à entendre quand les oisillons grandissaient — mais peut-être pas très bon pour le mur).
J'aurais dû prendre une photo — je voulais en prendre une — j'ai oublié.

J'avais imaginé que le couvreur découvrirait le toit sur un mètre et remplacerait les chevrons (enfin, ferait un assemblage quelconque) avant de mettre des soffites neuves: eh bien pas du tout, il a coupé trente centimètres de toit de part et d'autres, posé des tuiles de rives et cloué du zinc sur le bout des poutres à nu.
Ce n'est pas franchement joli, mais je suis soulagée: cela fait quinze ans que je redoutais que le toit ne s'effondrât sur la tête des enfants — de préférence l'hiver et la nuit, bien sûr.
(Le danger était plus grand que je ne l'imaginais: pour une raison que je ne comprends pas, les dernières tuiles étaient solidarisées au toit par du ciment, ce qui signifie qu'un poids très lourd reposait sur du bois pourri… Parfois on a de la chance.)

Autre raccourcissement, extrême celui-là: le châtaignier. Il mourrait lentement depuis plusieurs années, aujourd'hui il a été coupé. C'est la dernière victime de la tempête d'août 2000 (une de ces tempêtes extrêmement localisées qui arrivent parfois): un chêne avait frôlé la maison en tombant, détruisant la cabane de jardin, un autre châtaignier avait été vrillé par le vent, tronc déchiqueté. Il était resté celui-ci, de plus en plus malade.



Cauchemar ce matin: je n'ai pas rendu des disserts, des TG, je ne comprends même pas de quels sujets il s'agit, je ne me souviens pas que j'avais cela à faire… Normal, c'était un rêve.