Billets qui ont '2016-08-25' comme date.

Chaud

J'aime bien, malgré les suées dans les transports tandis que des andouilles sur les voies bloquent la circulation des trains.

Un déménagement se confirme: Nanterre Préfecture en avril ou mai prochain. Cela devient n'importe quoi.
Je devrais changer de boulot, chercher vers Melun. Mais j'aime bien celui-ci, j'aime bien m'occuper des gens même s'ils me font râler. Et je m'entends bien avec ma collègue, ce qui n'a pas de prix. Trop d'inconnues pour changer maintenant: le système d'assurance de la branche flageolant qui met en péril la survie de la mutuelle, un supérieur hiérarchique compétent qui aura soixante-cinq ans en 2017, O. qui commence ses études (et donc va les terminer), H. qui ouvre la possibilité de déménager à Tours ou à l'étranger… Je n'ai pas envie de changer maintenant pour tout quitter dans deux ou trois ans.
Ce qui m'ennuie le plus, c'est de m'éloigner de la Seine.

Skiff par 38° à l'ombre (pas d'ombre sur la Seine). Cinq kilomètres, pas plus. Vraiment trop chaud. Il faudrait y aller le soir, mais cela me fait rentrer à neuf heures.

J'ai perdu une des boucles d'oreilles achetées à Mycènes et cela me fait de la peine. En rentrant, l'émission sur le linéaire B avait évoqué Schliemann, l'un de mes héros depuis que j'ai découvert un peu par hasard sa biographie dans un livre France-Loisirs durant mes années de lycée (Des Dieux, des tombeaux, des savants. Le roman vrai de l'archéologie de CW Ceram. La libraire de Mollat qui l'avait lu (parce que vendeuse je le conseillais et vendais beaucoup et cela l'intriguait) avait fait la moue: vulgarisation de bas étage, rien d'extraordinaire, avait-elle jugé. Mais moi ça m'avait fait et me fait encore rêver).

Arrivée

Petites routes du Vercors. Temps radieux. Que j'aime la France.

O. voulait du nougat, nous nous arrêtons à Montélimar. Un peu par hasard (c'est le lieu qui m'a plu, la place contre l'église) nous déjeunons à la nap'monde tenue par une ancienne Parisienne venue des îles. Elle me plaît, on dirait Bouche dorée.

Nous lui demandons quel est le meilleur nougat de Montélimar. Réponse catégorique: le nougat Soubeyran, un peu en dehors de la ville. Nous y apprendrons que deux choses ont contribué à la renommée de Montélimar: Emile Loubet et les bouchons de la nationale 7. Les fabricants de nougat avaient engagés des vendeurs ambulants qui vendaient du nougat aux automobilistes coincés des heures…

J'avais demandé à voir Grignan. Les appréciations sont partagées. C'est un beau château — de la fin du XIXe siècle, voire du XXe siècle. Mes compagnons de voyage n'ont pas aimé; pour ma part il m'a davantage fait songer à Proust (Castellane, Montesquiou, Noailles,…) qu'à Madame de Sévigné.
A dire vrai, l'extérieur du château suffit: la vue panoramique qu'on a des terrasses, l'isolement, sa domination sur le paysage aujourd'hui encore… Comme cela devait être terrible (au sens de formidable, effrayant) l'hiver au XVIIIe siècle. Madame de Grignan aimait-elle ce lieu? Il me semble que cela devait demander un fort caractère, l'amour des chevaux, des chiens ou des bonnes œuvres (le problème étant toujours de s'occuper).

Nous arrivons à St-Rémy-de-Provence où j'ai loué un gîte (c'était une surprise). Impossible d'y entrer, c'est la féria, tout le centre est bloqué. Impossible de se garer. Nous transportons les valises à dos d'homme. Présentation du gîte, mignon, en plein centre (c'était l'intérêt, dans mon idée). Une fois notre hôtesse partie, nous nous regardons avec désolation: quel bruit, quelles vacances, quelle horreur. Tristes auspices.
Nous allons dîner à Maussane, où le centre est également bloqué pour cinq jours. Consolation: Nice puis St-Etienne-du-Rouvray n'ont pas tout étouffé, les municipalités font la fête en bloquant les accès par des voitures, des camions, des buses de béton. Tant mieux.
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