Billets qui ont '2019-12-03' comme date.

Pessimisme ecclésial

Il paraît que je suis pessimiste.
C'est la conclusion de mes camarades d'atelier de rédaction de mémoire de théologie (cinq «de» : record battu). (Principe: nous lisons nos travaux réciproques et apportons nos commentaires, conseils, incompréhension…)

Je le confesse. Entre les catholiques très respectueux des normes qui ne supportent pas qu'on touche à quoi que ce soit (le pompon revient aux évèques américains qui traitent le pape François d'hérétique — mais la plupart d'entre vous auront en tête la Manif pour tous); les catholiques qui pensent qu'il faudrait s'attacher plus à l'esprit qu'à la lettre, c'est-à-dire davantage aux pauvres et aux étrangers qu'aux pratiques sexuelles de chacun dans et hors mariage (les scandales sexuels de l'Eglise se présentant dans ce contexte comme une hypocrisie insupportable); et les autres, croyants, athées, bouffeurs de curés, qui regardent l'Eglise avec ahurissement (au mieux) ou haine (hélas), j'ai l'impression que l'Eglise est dans le même état de tension et de crise qu'en 1960, avant Vatican II.

J'ai présenté une ébauche de plan, trop détaillée et pas assez articulée pour être vraiment un plan. Ce qui m'a frappée, c'est que le diacre qui anime l'atelier m'a dit quelque chose comme «Pas la peine de parler de ce qui va mal, inutile d'insister», mais à mi-voix, en passant, et je ne sais pas s'il voulait parler des scandales sexuels. (J'ai été si surprise (car par ailleurs l'ICP organise des soirées et débats sur le sujet) que le temps que je réagisse et pense à demander des précisions, nous étions passés à autre chose.)
Je ne vois pas de quoi d'autre il pouvait s'agir. Mais pourquoi ne faudrait-il pas en parler? Pourquoi avoir peur de ce qui est vrai, avéré? N'est-ce pas à la condition d'avoir un discours vrai sur ce sujet qu'il sera possible de restaurer une certaine crédibilité de l'Eglise? Ou en creux, refuser d'avoir un discours vrai sur ce sujet, n'est-ce pas se condamner à perdre toute crédibilité sur tous les autres sujets?


J'ai repéré ce livre pour mettre un peu d'optimisme dans ma conclusion.

Le nid vide

Nous n'étions que quatre ce matin (donc trois tours d'île de la Jatte dans l'Hydre de L'Herne (peut-être Lerne. Mais bien sûr je pense aux cahiers)). Vincent a eu la gentillesse de me remonter le moral (je savais bien que mon coup de blues après le test d'hier allait lui être rapporté).

Rendez-vous près de Denfert où H. et O. ont fait deux allers-retours pour amener les cartons de vaisselle et de linge, quelques meubles et surtout l'écran et les ordinateurs. Tout le quartier est bouclé autour de la rue Daguerre: zone piétonne le week-end. Je découvre la chambre d'O. avec curiosité: dix-neuf mètres carrés en rez de chaussée, très haute de plafond comme il l'avait décrite. Le propriétaire exagère, il ne doit jamais faire de travaux, elle est dans son jus des années 70 : moquette moutarde très tachée, hautes fenêtres en simple vitrage laissant passer le froid. Ce sera sans doute très agréable l'été, avec les plantes de la cour. En hiver, c'est sombre, en toute logique pour un rez de chaussée, même orienté au sud.

Nous déjeunons rue Daguerre dans un restaurant qui sert des oreilles de cochon et du parmentier de lièvre (le patron me fait rire car il s'assure que je sais ce que sont les oreilles quand j'en commande. Je suppose que certains renvoient le plat en cuisine.)
Dans la rue, la vitrine du Léopard masqué est éclairée.

Dans la grande tradition des sous-doués des clés, H. a égaré le trousseau de secours confié par le propriétaire. Il les a testées, puis les a mises quelque part. Mais où?

Ce soir nous sommes sans enfant. Vingt-sept ans plus tard. Orphelins, célibataires, veufs d'enfants?

Aspasie (philologie)

« La copine de Périclès s'appelait Bisou. »
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