Billets qui ont '2020-08-20' comme date.

Retour de vacances

Marché. Trois ou quatre commerçants, au plus.
Curage des canalisations évacuant l'eau de la cuisine. (Il y a eu un dégât des eaux pendant notre absence, le lave-vaisselle a refoulé, le plancher est légèrement gondolé. Zut.)
Trois lessives, dont deux de draps.
O. est revenu. Il était à St Tropez (ma chère), il nous raconte le festival du château de la Moutte où il travaillait à la comm et à la logistique. Il repart ce week-end pour Valloire. J'espère qu'il ne pleuvra pas demain, il faut laver du linge.

Il fait chaud et lourd.

Des coques au chorizo

L'idée était de travailler le matin (on a tous les trois du travail en retard — pour moi il s'agissait de "travail" qui n'a rien à voir avec le "boulot") et que j'apprenne des rudiments de voile l'après-midi.

En réalité le matin nous avons beaucoup papoté (notre ami nous raconte le syndic de copro Foncia qui n'avait toujours pas ouvert la piscine au 15 juillet et distribue les procurations à ses amis lors des assemblées générales. Pouvoir de quelques barons locaux. C'est un montage compliqué, des syndics pour une centaine de maisonnettes puis un syndic de syndics. Je ne vais pas en dire plus, mais c'est politique, financier, spécial).

L'après-midi il n'y avait pas assez de vent pour faire de la voile et nous nous sommes baignés (elle est froaaade).

Le soir nous avons sortis la table derrière la maison; deux voisins en ont fait autant et nous avons partagé le repas. Nous avons beaucoup ri entre des Montargois (pas si loin de Moret) et des Anglais qui viennent ici depuis trente ans.

Nous parlons de notre prochain déménagement. La Montargoise, mère de deux adolescents, questionne:
— Ce n'est pas trop dur de laisser la maison où les enfants ont grandi?
Je balbutie je ne sais quoi. Comment expliquer que ce qui paraissait impossible il y a deux mois est maintenant une évidence?

Les Anglais avaient une lampe de camping géniale (je le note ici comme pense-bête) hélas en rupture de stock pour le moment.
Au loin (très loin puisqu'on n'entendait pas le tonnerre) se dessinaient des éclairs roses et oranges.
Je suis rentrée me coucher la première: j'avais un peu froid et j'étais ivre de fatigue (la baignade?)

De Chinon à Brétignolles

Deuxième petit déjeuner au Novotel de Blois.
Je me demande comment ils font en absence de covid: la circulation des clients est-elle fluide? En temps de virus c'est la cata: l'espace buffet (avec frigo, plaques réfrigérantes ou chauffantes, machines à café, etc) est dans une petite pièce à l'entrée resserrée, nous sommes censés n'entrer qu'un par un en respectant le sens de circulation (ce qui n'arrive jamais, car nous avons toujours oublié quelque chose), ça bouchonne, les deux serveuses n'arrivent pas à apporter assez vite de nouvelles assiettes/tasses/œufs brouillés/crêpes, la queue déborde sur la salle à manger comble (et peu spacieuse), les clients qui attendent leur tour stagnent donc devant ceux attablés au petit déjeuner.
Bref, le bordel, malgré (ou à cause de) la bonne volonté.

Tout le monde paraît être descendu encore plus tôt qu'hier. Huit heures un dimanche de vacances. Sans doute à la recherche de fraîcheur. Je reste fascinée par tous les couples avec enfants entre quatre et onze ans qui paraissent «faire la Loire à vélo». Mais c'est surtout une insolation qu'ils vont faire!

Passage par la maison pour récupérer une trousse de médicaments conservée au frigo et en route, direction Chinon.
Visite (avec masque) du château de Chinon que je n'ai jamais vu. J'avais oublié que c'était ici que Jeanne d'Arc avait reconnu Louis VII dissimulé parmi les courtisans. Appli(cation) sur tablette vidéo qui permet de voir le château reconstitué (il faut bien avouer qu'il n'en reste pas grand chose). H. regarde de près, fait quelques tests et juge qu'elle est très bien faite («financée par le conseil régional: ça a dû coûter un bras»). Vue sur la Vienne. Impossible de me souvenir si j'ai ramé ici (en compétition le week-end). Derrière les arbres, dans l'enceinte du château, un peu à l'écart, il y a un café-buvette. Nous y déjeunons très agréablement loin de l'affluence.

Parking. Nous décapotons. Un petit garçon de quatre ou cinq ans est en admiration: «Regarde maman!» Je lui propose de monter derrière le volant. Il n'ose pas. Nous partons.

Il fait vraiment très chaud. Campagne française. Jardin de Maulévrier.



Trace de l'exposition coloniale de 1900. Toujours la visite d'un jardin évoque l'urgence d'y revenir en une autre saison. Il faudra que nous le fassions, un jour. Prévoir, anticiper. Tout ce que nous ne faisons pas concernant nos vacances.
Salon de thé sur les hauteurs (le récit des vacances comme une tournée des points de restauration). Nous admirons la diligence des serveurs dans la canicule. Thé et diabolo menthe. Quelques cartes postales.

Cholet laid (zone industrielle). J'ai passé ici une semaine de stage d'aviron en 1981 (peut-être 1981).
Nous nous arrêtons pour nous dégoudir les jambes le long d'un cours d'eau. Quelques pas le long du chemin, et nous arrivons au bord d'un étrange bâtiment, un cube noir de béton posé sur l'eau, accessible par une passerelle. Je traverse, pousse les portes lourdes.
Ce n'est pas religieux, mais presque. C'est un mémorial, le mémorial du massacre des Lucs-sur-Boulogne (dont je n'ai jamais entendu parler, mais vu la date, février 1794, pas difficile de comprendre de quoi il s'agit). Je traverse les quatre salles sombres, dépouillées. Sur le seuil de l'entrée principale, une plaque de l'inauguration porte les noms de Villiers et … Soljenitsyne.

Brétignoles. Nous sommes invités quelques jours par un ami d'H. dans sa maisonnette près de la mer, dans un lotissement de neuf cents maisons construits dans les années 70. C'est joli tout plein.



Deux pièces, une devant, le salon, une derrière, la chambre. Au milieu le coin cuisine, salle de bain. Une mezzanine pour liliputiens, un mètre vingt au plus haut.
Pizza dans le patio.
Pas de moustique.
J'évoque le mémorial vu cet après-midi. A ma grande surprise, notre hôte se révèle un fervent Vendéen, défenseur de l'œuvre de Villiers («pas de ses idées, mais il a fait des choses fantastiques pour la Vendée. Il n'est pas Vendéen, c'est sa femme. Par exemple, il voulait que le TGV aille aux Sables, pendant des années il a fait atteler une loco au frais du Conseil général, jusqu'à ce que la SNCF amène le TGV aux Sables. Et le Puy-du-Fou, il râfle tous les prix internationaux, même aux Etats-Unis. J'y vais tous les ans,…» (etc, etc)).
Je ne m'attendais pas à un tel chauvinisme.
Je trouve cela sympathique, mille fois plus que ma copine briochine qui passe son temps à médire de sa ville.

Nuit. Nous devons dormir sur la mezzanine, juste sous les tuiles chauffées à 38° toute la journée. H. craque et va dormir à la belle étoile sur une chaise longue du patio.
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