Billets qui ont '2021-07-22' comme date.

Un huit ça casse

«Un huit ne se retourne pas, ça casse»: c'est ce que nous avait dit un jour une compétitrice à Melun, alors que nous préparions à quitter le ponton.

Belle sortie ce soir, dans le soleil déclinant entre six et huit heures. Il fait chaud de façon supportable.


Le bateau n'est pas plat, à chaque coup il nous berce de babord à tribord, de tribord à babord. Cela traduit de multiples fautes de main, de changement dans les hauteurs de main sur le retour (durant la passée dans l'air, le moment le plus délicat).
La difficulté pour se corriger, c'est que chacun dépend des autres. Comme en plus de nos défauts nous compensons chacun plus ou moins consciemment les défauts des autres, si un rameur essaie de se corriger tandis que les autres ne sont pas prévenus, les compensations devenues inutiles aggravent le déséquilibre. C'est pour cela que pour corriger un défaut il faut de la patience les uns envers les autres et l'acceptation que toute correction commencera par rendre les choses pires.

Retour. Exercices. Nous croisons deux péniches montantes qui paraissent très pressées: veulent-elles arriver à l'écluse avant la fermeture? Les vagues sont énormes mais nous leur sommes parfaitement parallèles et nous n'embarquons aucune eau: fluctuat nec mergitur.

Sauf que nous, à l'arrière (je suis au six), nous entendons un dialogue confus qui parle de bateau fissuré. Un huit se découpe en deux parties pour être transportable en remorque (un tiers deux tiers ou moitié moitié); suite à la force des vagues le nôtre prend l'eau au niveau de la jointure. Nous entendons les ordres de JP: «Desserrez vos chaussures. Préparez vous psychologiquement à passer à l'eau.»

Nous rentrons lentement en demi coulisse.
Nous croisons deux autres péniches.
Nous n'avons pas coulé.

Du matin au soir

Boitage dans les rues de Moret à partir de 5 h du matin. Le jour se lève. Merles, hirondelles. Trois kilomètres le long du centre historique. C’est vraiment petit Moret. Je fais mal la différence entre les maisons historiques et le néo-médiéval.

Je lis les plaques. Le donjon, reste d’une demeure de Louis VI puis Louis VII, qui aima beaucoup Moret. Une maîtresse d’Henri IV en prit soin, Marie Lezinska y passa la nuit la veille de son mariage à Fontainebleau. Un particulier (il faudrait connaître son nom) le restaura au début du XXe siècle. Il ajouta sur la façade une rosace récupérée dans une église.

J’ai pris mon ordinateur pour bloguer dans le train. En effet, je n’y arrive ni le matin ni le soir. Ce n'est pas concluant car sur la plupart de mon trajet il n'y a pas de réseau (plaine de Brie et forêt de Fontainebleau).

Le soir nous mangeons sur la terrasse, je vérifie l’humidité de mes cinq pots, verveine, ciboulette, azalée, menthe douce, basilic grand vert, je me demande comment faire croire à mon azalée qu’elle vit sur une pente tibétaine. Je déplace les pots pour que la glycine leur fasse de l’ombre la nuit malgré le réverbère. Je plains en mon cœur les plantes qui ne peuvent se mettre à l’abri de cette lumière perpétuelle. Je me mets au lit et je m’endors (puis me réveille trois heures plus tard. Insomnie. C’est une autre histoire).

Cette fois-ci peut-être

Bonjour madame

L’amendement tant attendu est passé donc nous pouvons reprendre les vaccinations. A moins que vous ayez été vaccinée depuis la dernière visite, nous pouvons programmer ce vaccin dès la semaine prochaine. Pouvez-vous me dire ce qui serait pratique pour vous?
Nous pouvons nous appeler demain pour en parler plus précisément. Il y aura à nouveau des signatures et des prélèvements…
Vous vous rappelez j'espère qu'il était possible de se faire vacciner Janssen… mais pas dans le cadre de l'étude de l'étude.

Rendez-vous le 21 juin. Croisons les doigts.
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