Les films québecquois qui parviennent jusqu'en France sont bons.
Ou me plaisent, ce qui n'est pas la même chose mais est appréciable cependant.

Je suis en train de regarder Les invasions barbares.
«On n'arrive pas à comprendre le passé, comment tu veux prévoir l'avenir?»
«Vous savez, ici, tout le monde était catholique, comme en Irlande ou en Espagne. Et puis, à un moment très précis, en 1966, en quelques mois les églises se sont vidées. Personne n'a jamais pu expliquer ce qui s'était passé.»
«Je ne veux pas d'un être sensible à la queue molle. Moi je veux qu'on me saute fermement.»

Le spectacle de l'hôpital québecquois en 2003, c'est quelque chose. Il faut passer la frontière américaine pour avoir un scanner. Les couloirs de l'hôpital ressemblent à ceux de la Russie ou de la Chine pendant le Covid. Il faut payer des pots-de-vin aux syndicats pour faire repeindre une pièce dans un couloir de chambres vides.
Je me demande ce qu'il en est aujourd'hui.

Le malade est entouré de ses amis. Ils reviennent sur leurs engagements politiques:
— On a tout été, c'est invraissemblable. Séparatistes, indépendantistes, souverainistes, souverainistes-associationistes…
— Au début on avait commencé par être existentialistes.
— On avait lu Sartre, Camus.
— Après ça on a lu Frantz Fanon et on est devenu anti-colonialistes.
— Après ça on a lu Marcuse et on est devenu marxistes…
— marxistes-léninistes...
— troskistes...
— maoïstes...
— Après ça ben on a lu Soljenitsyne et on a changé d'idée on est devenu structuralistes...
— situationistes...
— féministes...
— déconstructionistes.
Et pour terminer Godard et Sollers sont cités.

Notons sans surprise, mais ici c'est étalé avec tant d'évidence que l'on essaie de l'oublier, qu'avoir de l'argent permet de trouver des solutions à tout (sauf à la mort, mais bon).