Billets qui ont 'bar' comme autre lieu.

Ulysses taché

Mon Ulysses porte la date du 11 septembre 1998.
A cette époque-là, le Bouillon Racine servait des tartines de banane écrasée avec du beurre salé.
Je commandais une tartine, une tasse de chocolat, et je lisais.
Ce jour-là, j'ai commencé Ulysses. Et j'ai éternué.
Mon Ulysses est taché de chocolat, une grosse tache sur la tranche, des petites taches sur les pages 4 et 5 .

Invité surprise

J'ai essayé d'être à l'heure au Raspail vert pour Philippe[s] qui nous avait prévenus devoir partir tôt.
Quand je suis arrivée, RC était là.
Je finis par ne plus très bien savoir comment séparer mes vies entre FB, Alice et VS (c'est plutôt bon signe, je pense). Je vais garder le plus technique pour VS et raconter ici toujours cette légère détresse de savoir que je parle trop que combat une sorte de détermination à ne rien changer quand "il" est là parce qu'il n'y a pas de raison.

Deuxième partie de soirée, après le repas, plus calme, commentaires de RC qui parle doucement, amenant une sorte d'apaisement dans la palpitation des explications qui échappent, insaisissables.

La Palatine (« Pas le couvent ! », c'était la Palatine, merci Laurent!), Theilhard de Chardin, Péguy, tout ce qui unit élève, des rires, Camus et Drouet échangés contre Madame Royale… « Mais c'est une imposture, vous n'êtes pas du tout sérieux! ? Nous l'avons toujours dit! »

Cruchons III : une vraie question

toujours Sidoine

James Joyce considérait que son œuvre n'était pas immorale, mais celle de D.H. Lawrence, oui; Lawrence pensait exactement l'inverse.

Cruchons II : charade

due à Sidoine (Evidemment pour nous c'était un peu plus facile puisque cela venait dans le courant de la conversation. Indice: nous parlions du décorum des dîners à Sainte-Hélène) :

Mon premier est un mode d'éclairage;
mo second est une ville du sud de la France;
mon troisième est un gaz;

mon tout est un événement survenu en 1821.

Cruchons I : Ramsès II

Il manquera à ce billet la truculence de Laurent nous racontant l'anecdote vendredi dernier, au Petit Broc.

Tout humain, même à l'état de dépouille, de cadavre, de restes mortuaires, circulant sur le territoire français doit posséder un passeport. C'est ainsi qu'on établit un passeport égyptien à Ramsès II lorsque sa momie vint en France à des fins d'analyses scientifiques.
A la rubrique profession il fut noté : «Roi», et à ce titre il lui fut rendu les honneurs militaires à l'aéroport de Villacoublay à son arrivée comme à son départ.

A l'époque, Mme Desroches Noblecourt était encore conservatrice des musées, et elle avait dans l'idée que Ramsès devait absolument revoir "son" obélisque. Valéry Giscard d'Estaing décida donc que le convoi ramenant la momie à Villacoublay ferait une ou deux fois le tour de la Concorde.

Il est bien certain qu'avec de telles attentions nous sommes dans la délicatesse chère à Barthes.

Bilan bizarre

Année objectivement réussie (changement de métier (pour faire quinze ou vingt ans plus tard celui que j'ai appris à l'école (no comment)), première intervention en colloque littéraire, reprise de l'aviron (ça me fait vraiment plaisir), réunion mensuelle des "cruchons" qui dure et perdure (et c'est un beau cadeau)), subjectivement décevante et émotionnellement fatigante.


L'une de mes photos préférées de cette année: elle s'attache à des amis chers, à un moment précieux, et dans le même temps j'y trouve quelque chose d'absurde, de démesuré: il y a quinze ans, dix ans, cela n'aurait pas été possible, aujourd'hui c'est tout simple, à portée de tous, et j'en reste émerveillée.

Lecture de L'Amour l'Automne dans un café parisien en novembre: Paris la nuit à travers les vitres, Auckland le jour dans l'écran.


Les billets et commentaires du blog Alice du fromage sont utilisables sous licence Creatives Commons : citation de la source, pas d'utilisation commerciale ni de modification.