Billets qui ont 'blues' comme mot-clé.

Tits up

— Ne soyez pas défaitiste, ma chère, ça fait très classe moyenne.

La comtesse douairière, Downton Abbey, S2E8

Les marins ont leurs raisons de faire des phrases

Journée de m** comme je n'en avais pas eu depuis longtemps, à commencer par m'être trompée de jour et être restée en télétravail alors que je devais former quelqu'un au boulot.

Bon bref, je vous mets quelque chose trouvée sur Twitter.
Dans la Marine, un enseigne de vaisseau est appelé Lieutenant.
Il peut commander une petite unité. Dans ce cas, on l'appelle commandant.
Après on a le Lieutenant de vaisseau, qu'on appelle capitaine.
Quand il commande une unité, on l'appelle aussi commandant.

Après, le capitaine de corvette. On l'appelle commandant. Même s'il ne commande pas. On peut avoir plusieurs commandants sur un même navire mais un seul qui commande tout le navire.

Puis le capitaine de frégate. Lui aussi est appelé commandant.
Il peut commander un navire mais pas une frégate. Pour commander une frégate, il faut être capitaine de vaisseau. Alors qu'il n'y a pas de vaisseaux dans la Marine, c'est un terme générique.

Enfin on a les contre-amiraux, les vice-amiraux, les vice amiraux d'escadre et les amiraux, que l'on appelle tous "amiral".
Parce que .....
Ben parce que c'était déjà assez compliqué comme ça.

Dans le prochain fil, nous verrons l'appellation des navires modernes, et pourquoi nos frégates ont un "D" sur la coque qui veut dire Destroyer, alors que certaines sont des croiseurs.
Comme l'a commenté quelqu'un, le plus simple est de saluer tout gradé par «commandant» (et j'ai appris qu'on ne dit pas «mon» dans la Marine).

vocabulaire-marin


Je m'ennuie

Il faut bien le reconnaître, je m'ennuie. Plus de littérature, plus de cruchons, plus de Daniel Ferrer; plus de théologie (qui malgré mon espoir n'a jamais réussi à remplacer la littérature); bien moins d'aviron (mais l'ergo me tuait); un boulot qui consiste globalement à repeindre et remettre en ordre le salon du Titanic avant qu'il ne coule…

Je ne sais pas quoi faire de ma peau.
L'impression des Bourreaux de Staline ne s'effaçant pas, j'ai sorti Pour une juste cause de la bibliothèque. Pause dans la lecture de Balzac.
J'ai commencé Vigil (Arte) en faisant la vaisselle. Ça paraît prometteur.

Le cinquième lit

Je suis déprimée. C'est bizarre, ce second confinement est pourtant plus simple car je sais ce qu'il faut éviter (trop manger, ne pas travailler régulièrement mais par à-coups), mais il m'affecte. J'avais l'impression que nous nous étions tant appliqués, entre la distance conservée avec tous, enfants, parents, le masque, et la discipline de consommer local et français, pour aider les commerçants et les hôteliers. Tout bien du mieux de nos possibilités.

«Ce n'est pas parce que vous êtes végétarien que le taureau ne vous chargera pas.»
Rapporté par l'évêque d'Oran qui fut décapité.

Hier nous avons acheté un lit — notre cinquième lit 1: le premier (d'un mètre vingt) en 1989, le deuxième en 1996 pour une largeur d'un mètre quarante, le troisième en 2017.
Trois lits depuis 2017, c'est incroyable. Je ne me suis jamais habituée à celui à mémoire de forme; le suivant, l'actuel, est très bien — nous lui devons sans doute notre excellent confinement du printemps; le troisième, eh bien nous verrons, nous l'avons commandé hier: H. a décidé après cet été et quelques nuits à l'hôtel qu'il nous fallait un lit d'un mètre soixante de large. (Il y a longtemps que tous les lits de la maison mesurent deux mètres de long).

Avec optimisme nous avons demandé une livraison en janvier à Moret (cela arrangeait la vendeuse que nous ne soyons pas pressés: il paraît qu'ils croûlent sous les commandes et les délais sont longs. Heureusement, si le magasin est fermé au public à partir de vendredi, cette fois-ci les livraisons restent autorisées durant le confinement).
Ce pari sur l'avenir m'inquiète un peu: en mars dernier, cela ne nous a pas réussi d'essayer d'organiser notre anniversaire de mariage.
Bast, nous verrons bien.
Ce qui m'impressionne le plus, c'est notre opulence qui nous permet de commander deux lits la même année.



Note
1 : Soyons exact : le troisième et le quatrième n'étaient que des matelas. Pour le deuxième et le cinquième nous avons changé de sommier, évidemment.

Suite (ou le début de la fin?)

Et maintenant repassage en regardant Better call Saul S2.

Pas le moral. Ça n'était pas arrivé jusque là. Le déconfinement ? La perspective de retourner à la vie normale?

Reçu hier un mail de mon coiffeur: nous pouvons commencer à prendre rendez-vous. Zut alors, la teinture rose abricot genre manga (dans mon idée cela devrait ne donner que des reflets) que j'ai commandée va arriver trop tard, je n'aurai pas le temps de l'utiliser avant le 11 mai, ou alors il faudra que je me reteigne dans la semaine. Too bad.

Il pleut et il fait froid.

Le huit part en sucette

Les entraînements ne reprennent pas. Depuis que trois rameuses se sont détachées du lot en avril dernier (pendant mon arrêt maladie) pour préparer les championnat de France en double et en quatre, les entraînements n'ont jamais repris sérieusement. Entre celles qui rament en couple pour ménager leur conjoint et celles qui rament en couple pour se trouver un conjoint, il ne reste plus personne pour sortir en huit.

Ce soir ça m'a vraiment déprimée. J'ai renoncé à sortir en skiff, je me suis mise sur un ergo, j'ai arrêté au bout de dix minutes avec une envie de pleurer. (Mais qu'est-ce qui m'arrive? c'est quoi, ces déprimes express?)

Si ça ne décolle pas, je changerai de club. Je veux faire du huit, un huit de filles, courir la coupe des dames.

Double effet Kisscool

Ce soir, A. nous envoie une photo d'elle en toge, sourire jusqu'aux oreilles.

Qu'est-ce que c'est que ça? Elle a pourtant échoué aux épreuves et doit repasser en septembre?

J'appelle. Elle a eu mention bien à son mémoire soutenu le matin-même. Le directeur l'a croisée et l'a autorisée à se mettre en toge avec les autres — même non diplômée.

Je suis furieuse de frustration. Donc d'une part notre fille n'a pas son diplôme, d'autre part elle a eu droit à la remise de diplôme en notre absence. Quelle est la fonction d'une remise de diplôme si ce n'est de permettre à l'ensemble de la famille et des amis de se réjouir?
Donc elle n'a pas eu son diplôme et elle a eu le cérémonial de diplôme, mais en notre absence. Quelle sorte de directeur et de direction est-ce donc?
(Avouons que je me demande si ma requête mardi de rencontrer le directeur n'est pas à l'origine de cette soudaine mansuétude. Un moment j'avais pensé que cela lui ferait suffisamment peur pour qu'il accorde son diplôme à A.: eh non. Pas tout à fait mais presque).)


Et elle, en toute innocence, de nous envoyer la photo.
J'ai appelé pour comprendre. Et j'ai pêté un cable. Quand devant ma frustration elle a dit qu'elle n'y était pour rien, j'ai fait la liste de ce que nous avions à lui reprocher: quatre ans à ne rien faire, l'année dernière au mois de mai un mail pour nous dire qu'elle allait peut-être redoubler, depuis l'été un marquage à la culotte pour qu'elle effectue ses stages (avec un arrêt de ses efforts chaque fois que nous arrêtions la surveillance), le lapin adopté sans nous en avertir alors que nous lui avions repris son chat justement pour qu'elle puisse se consacrer à son travail et son intérieur, l'appartement dans un tel état qu'un de ses frères et son père ne veulent plus lui parler…

Hervé envisage qu'à partir de la rentrée, l'argent ne soit plus donné, mais prêté: «Il n'y a que ça qui compte, ça va peut-être la motiver».
Ça me paraît brutal, mais c'est peut-être juste.

Kairos

Double avec Gwenaëlle, encore. Que cela fait du bien, les arbres et la Seine. Je regrette tant de ne pas avoir ramer en septembre. Temps volé, perdu, enfui à jamais. Je m'entraîne à ne plus jamais souhaiter qu'on soit plus tard (vivement le 2 vivement le 6, vivement Noël, vivement le printemps) : non non non, rien de ce qui précipite vers la fin.
Et dans le même temps, grande envie que tout s'arrête, de ne plus être obligée de vivre laborieusement les secondes qui restent. Une paresse monumentale (acédie), juste envie de disparaîttre, là, sur place, tout de suite.
Je rentre, tout le monde dort encore. On mange je ne sais quoi, sans aller faire le marché.

Ça ne tourne pas rond

Lundi dernier, j'ai oublié le livre indispensable à mon cours de philo (le prof mène une lecture commentée, j'écris directement dans les marges).
Vendredi, j'ai oublié mes lunettes (H. qui avait rendez-vous sur les Champs me les a amenées à midi : je ne plus travailler sans).
Ce soir j'ai oublié mon ordinateur portable au bureau.

Je ne vais pas très fort, un petit moral.

Accablement

La prof de latin s'est entichée de moi comme il arrive régulièrement qu'un prof s'entiche de moi. Je me demande bien pourquoi, je suis nulle en latin.
J'ai compris l'heure suivante pourquoi Lumen Gentium suivait "naturellement" l'ordre des mots et pensées en français: cette constitution a été rédigée par un Belge, Gérard Philips.

Le prof de sociologie étant absent, le responsable de l'année a proposé à ceux qui le souhaitaient de venir pour quelques conseils sur la dissertation d'ecclésiologie.
C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à une dizaine pour présenter le sujet de dissertation que nous avions choisi afin que Thibault puisse nous donner des indications bibliographiques.

Simplement, je n'avais pas choisi. J'ai choisi pendant les deux heures, tandis que les autres parlaient, étonnée de voir que le sujet que j'avais choisi au départ (Jurgen Moltmann écrit : « À la tendance protestante de dissoudre l’ecclésiologie dans la christologie, correspond du côté catholique la tendance opposée » (L’Église dans la force de l’Esprit, p. 101). Après avoir situé cette citation dans le propos général de l’auteur, vous proposerez une lecture critique de ce constat qui ouvrira à une réflexion sur l’articulation entre l’Église et le Christ) et que le professeur m'avait déconseillé de prendre (il avait souhaité qu'aux inter-cours nous venions lui dire ce que nous avions choisi, afin de nous proposer des pistes. Devant ce sujet, il avait dit: «c'est trop lourd, c'est plutôt un sujet de licence») était choisi par deux camarades (je suppose qu'eux ne sont pas allés voir le professeur à l'inter-cours!)

J'écoute chacun qui paraît comprendre ce qu'il dit, savoir ce qu'il fait et où il va. Je me sens nulle, perdue. Je pense à Rémi, «il ne faut pas se laisser impressionner», me disait-il. J'y pense souvent. Je m'applique. Je suis très impressionnée mais je ne le montre pas.

Cette année je me sens tellement dépassée que je me dis que si ça continue ainsi, je vais devoir laisser tomber, «je ne vais pas y arriver». Puis j'imagine ce que seraient mes journées et mes soirées, le champ connu les livres à lire, le thé chaud devant les DVD, le cinéma avant de rentrer, les blogs paresseusement poursuivis, le confort, la farniente… et rien que d'y penser j'ai peur et j'ai envie de m'échapper : il faut me rendre à l'évidence, je redoute la routine et le confort. Je me demande si ça va s'inverser un jour, avec l'âge.

Découragement

Pas le moral, entre les garçons non fiables (Olivier qui ne tient pas ses engagements), la fille à qui on ne peut rien expliquer (qui refuse toute explication), le travail qui commence à m'ennuyer (je crois que j'ai fait le tour et je ne vois pas comment ça va pouvoir évoluer), RC qui a fermé tout espoir de reconnaissance, les amis dont je ne sais s'ils sont des amis ni même si je tiens à avoir des amis, la moindre action dont on se dit qu'elle pollue, fait disparaître des énergies fossiles, la moindre nourriture dont on se dit qu'elle a provoqué la torture d'animaux ou la dispersion de pesticide, le "projet de Dieu pour le monde" dont on se dit que finalement c'est sans doute une vaste fumisterie quand on voit l'état du dit monde et l'absence de tout progrès depuis deux mille ans (et l'on entend l'ensemble de son entourage en train de s'exclamer: «mais c'est maintenant que tu t'en aperçois?!! Mais c'était évident!! Mais la foi c'est comme l'amour, ça ne tient compte ni du visible ni de l'évident)…

J'ai tout le temps envie de pleurer.

Particularité fluviale

Quand je n'ai pas le moral j'ai froid et je n'ai pas envie d'aller ramer, même si je sais que ramer me réchauffera et me redonnera un peu le moral (tout au moins du courage (as opposed to découragement) ce qui n'est pas à négliger pour terminer la journée).

Hier je ne suis donc pas allée ramer; aujourd'hui je m'y suis forcée. Dix kilomètres autour de l'île de la Jatte en double canoë.

Il se produit un phénomène curieux avec le courant: en amont du club (qui est sur une île, l'île de Neuilly), le bras (dit "petit bras", tandis que les péniches circulent sur le grand bras) est fermé par un barrage de retenue. Quand il n'y a pas de courant, c'est très calme, mais dès qu'il y en a, le débit est très rapide, beaucoup plus rapide qu'à Melun par exemple (de l'influence de la section du tuyau sur la vitesse de l'eau).
Au bout de l'île de Neuilly commence l'île de la Jatte, et tout le courant du petit bras de l'île de Neuilly va se jeter dans le grand bras de l'île de la Jatte, tandis que le courant dans le petit bras de celle-ci reste très calme en toute saison et quoi qu'il arrive.

En d'autres termes, le courant se partage en amont de l'île de Neuilly pour ensuite rejoindre un seul bras (ou quasi) en amont de l'île de la Jatte.

Cette année, sans doute dans l'éventualité d'un hiver aussi difficile que l'année dernière, Vincent nous fait privilégier "la Jatte" sur "le barrage". Le problème, ce sont les péniches que nous devons apprendre à croiser (on n'imagine pas le danger que représentent les vagues qu'elles soulèvent pour des embarcations aussi frêles que les nôtres. Moby Dick).

Attaque brutale de chagrin

Je discute avec une ou deux personnes que je ne connais pas et qui ne connaissent personne, afin qu'elles ne se sentent pas isolées. P. et moi les raccompagnons à leurs voitures. Elles partent.

C'est alors que je me rends compte que je suis seule. Philippe, Tlön, Skot, blogueurs des premières heures qui ne sont ici que parce que je les ai présentés à P., et JY avec qui j'ai porté plainte contre JA et supporté un certain nombre de difficultés, tous sont partis à la cathédrale sans me prévenir, sans venir me chercher, sans que je compte le moins du monde.

Je m'effondre intérieurement. Il est toujours difficile d'être ramenée à la vieille malédiction, car on a beau savoir qu'on n'échappe pas à une malédiction («car à ceux condamnés à cent ans de solitude, il n'est pas donné de seconde chance»), il se trouve toujours des périodes où l'on pense l'avoir dépassée, l'avoir exagérée, que ce n'était pas une malédiction, que ce n'était qu'un concours de circonstances qui ne se reproduira plus. Et toujours la tentation de cette vieille question à laquelle je sais désormais qu'il ne faut pas vouloir répondre, qu'il faut juste la balayer de ses pensées: «C'est eux ou c'est moi?»

Je m'endors sur un canapé du salon, après m'être sans doute évanouie quelques secondes dans les WC (évanouissement ou sommeil flash? Comment savoir? Quelle est la différence?)
Plus tard, ils reviendront puis s'entasseront à cinq dans une voiture pour rentrer à Paris, me laissant seule dans la mienne.

Plus tard encore, découvrant que Skot m'a envoyé vers 15h le téléphone d'une amie, nous aurons l'échange de SMS suivant:
— ??
— C'était le téléphone de X. (commentaire off: oui, ça j'avais compris. Mais pourquoi?) Sinon ça va? Tu semblais fâchée, on n'a pas compris…
— Fâchée? (Je décide de donner mon point de vue, même si c'est pitoyable. Juste pour voir, comme au poker: voyons ce que je vais avoir comme réponse. Je m'applique à utiliser des termes sans ambiguité. (Sachant que c'est un peu injuste que cela tombe sur Skot qui est le plus à même de culpabiliser)) En larmes d'avoir été larguée comme une vieille chaussette. J'aurais préféré que vs pensiez à moi avant plutôt que vs vs inquiétiez après (Vs êtes vraiment bizarres).
— Terrible malentendu! Je t'ai appelée plusieurs fois au moment de partir et P. nous a dit que tu suivais.
— Il ne m'en a rien dit.
— Il devait être occupé avec ses autres invités Désolés mais on n'a pas tt de suite compris que tu souhaitais venir et on a pensé que tu nous rejoindrais avec d'autres convives.
— Tant pis. […]

Je sais déjà que je ne saurai jamais ce qui s'est passé. Je n'ai rien entendu, mais comme je ne faisais pas attention, cela ne veut rien dire; P. ne m'a jamais dit que nous pouvions les rejoindre, se bornant à répéter en boucle «ils vont revenir» (Mais qu'est-ce que ça peut me faire qu'ils reviennent puisque ma présence leur est indifférente? Quelle importance désormais? Et pourquoi P. n'y est-il pas allé? Ce n'est pas si souvent qu'il croise JY, Tlön ou Skot. N'avait-il aucun désir de bavarder un peu, dégagé des soucis d'hôte de maison? J'ai le soupçon que cela lui plaisait que je reste, qu'il n'a rien fait pour que nous partions avec les autres.)


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Agenda
J'emmène la collection entière des Maigret et deux Rohmer.
Les trois ados installés dans le salon avec leurs portables ont fait fondre les fils électriques à force de jouer en ligne.

Déprime

A 8 heures au centre d'entraînements des trotteurs de Grosbois. A. en repart deux heures plus tard avec une convention de stage signée pour septembre. Elle s'est bien débrouillée.

A la recherche de Vivian Maier en famille. Je l'ai imposé, il me semblait qu'il n'était pas inutile que les aînés aient vu ça, et le plus jeune entre en première l'année prochaine.

Dispute à déjeuner. Que je culpabilise parce que nous allons voir mes parents trois jours par an et ne sommes même pas capables de leur envoyer (à leur demande) une photo souriante des trois enfants réunis a l'air incompréhensible à tous. Et m***!!!
Dans un état non ressenti depuis longtemps: cette envie de ne plus exister, et surtout de n'avoir jamais existé.

Mercredi morose

Comme prévu hélas, la proposition d'aller voir une exposition sur les cathédrales à Rouen se heurte à un refus catégorique: les cathédrales non merci, Rouen trop loin, préavis trop court (cette histoire de préavis me paraît particulièrement absurde: une journée est une journée, que ce soit maintenant ou dans deux semaines. C'est ainsi qu'il est compliqué d'aller au concert: «Je ne peux pas m'engager à l'avance». Oui, mais au dernier moment il n'y a plus de place, et si j'y vais seule, il est malheureux. La vie de couple est vraiment compliquée. J'ai appris ces dernières années à passer outre la mauvaise humeur que provoque l'annonce de mes absences: cette mauvaise humeur est passagère, alors que le regret de n'être pas allée ici ou là-bas est durable. Cela demande cependant du courage car il n'est jamais si simple de faire de la peine — même si cette peine nous paraît illogique puisqu'elle serait simple à éviter en venant avec nous. C'est ici que l'affirmation «je veux être avec toi» montre sa duplicité: non, pas "être avec toi", mais "que tu restes avec moi", ce qui n'est pas tout à fait la même chose, et consiste peu ou prou à enfermer l'autre au prétexte d'attachement — qui n'a jamais si bien porté son nom. Je ne peux m'empêcher d'y voir une forme de caprice — puisque la peine serait évitable en m'accompagnant — si vraiment l'important était d'être avec moi.)

Je pars au marché un peu démoralisée. Je passe à la librairie, erre longuement, des titres m'intéressent mais chaque fois que j'ouvre un livre l'écriture me paraît pitoyable, sans force. A l'étage m'attend une mauvaise surprise: le rayon de poches a été réduit au quart pour laisser la place à des mangas et un présentoir de CD Hamonia Mundi. Ce rayon de poches était le seul intérêt de cette librairie. D'un autre côté, je n'ai aucune raison de me plaindre puisque je n'achète pratiquement rien ici. Je pars avec La fin de l'homme rouge et un Pouy, Samedi 14, en présentoir à la caisse, achat d'impulsion pour vérifier ce que je pense de Pouy.

Je le lis dans la journée. Décidément ce n'est pas mon genre. Seule idée intéressante, les scandales politiques à répétition actuels comme nouveau mode d'action anarchiste.

Le soir Les canons de Navarone pour revoir la Grèce. C'est exactement cela, paysages et visages. «Pourquoi moi? — Parce que vous avez de la chance.»
C'est effectivement important.

Conjonction astrale, vous dis-je

Saisi au vol en passant à huit heures devant le Relais H de la station Esplanade de la Défense:

— En ce moment, qu'est-ce qui marche ? … Rien !

Mauvaise journée

- Je consulte mes mails perso en arrivant au boulot. Je découvre que l'aîné n'a pas tenu des engagements pour lesquels il avait eu des mails de rappel le 11 septembre (il est si peu fiable que je suis en copie) et pour lesquels il m'avait assuré avoir fait le nécessaire une semaine plus tard quand j'avais posé la question. La date d'échéance est demain… Je sais qu'il va m'assurer qu'il ne peut ABSOLUMENT pas se dégager aujourd'hui pour faire ce qu'il avait promis de faire il y a deux semaines. Mensonges et fuite une fois de plus. Que les autres se débrouillent. Et le plus honteux, c'est que les autres finissent par si bien anticiper ses lâchages qu'ils se sont déjà débrouillés, devant son silence pendant quinze jours ils ont déjà fait le travail, sans attendre de découvrir son manque de parole (je l'apprends par SMS un peu plus tard). Il n'y a plus guère que moi pour encore vouloir y croire. Je suis très profondément démoralisée.

- Période des lettres recommandées pour les mauvais payeurs. Les gens sont étonnants, plutôt que payer et se taire, ou ne pas payer en attendant la résiliation, ils téléphonent pour expliquer qu'ils n'ont pas payé, mais que c'est de notre faute (ils ont raison: si nous ne leur réclamions pas d'argent, ils ne nous en devraient pas).

- Appel de la RH pour obtenir une liste de retraités. Comme j'avais refusé de la donner au CE (c'est pour supprimer des avantages à des retraités au prétexte que leur société d'origine a été vendue), celui-ci est passé par la RH. Je descends expliquer mon point de vue (je n'ai pas de fichier des retraités, je n'ai qu'un fichier des retraités ayant adhéré à la mutuelle, nuance; c'est donc ceux qui ont fidèlement adhéré à la mutuelle de leur ex-entreprise qui vont être pénalisés, et non ceux qui sont partis sans se retourner. Paradoxe et injustice), mais je sais que je vais devoir céder. Et le pire, c'est que je ne peux même pas dire au CE ce que je pense de leur attitude parce que cela sera pris comme l'opinion de la direction et non la mienne propre, et cela provoquera des tensions syndicales.

- Je dois aller chercher une freebox chez un chocolatier de Puteaux (oui, oui). Je découvre en arrivant devant le magasin qu'il est fermé entre treize et seize heures. Je rentre bredouille.

- Deux heures. Coup de fil de la responsable du groupe scout qui veut savoir pourquoi O. ne se réinscrit pas. Je tombe des nues: «Comment? Mais il n'en a jamais été question, il a beaucoup aimé le camp». Et comme c'est envers les scouts que l'aîné n'a pas tenu ses engagements, j'en suis quitte pour boire la honte de trouver des excuses à un dadais de vingt-et-un ans (rien à faire, je me sentirai toujours responsable). Il ne pourrait pas être orphelin, que je me repose?

- Morceau de bleu dans cette journée grise: le type qui doit nous installer une nouvelle version de logiciel comptable depuis le 5 juillet passe enfin. (J'ai découvert avec retard qu'il fallait systématiquement mettre sa chef en copie pour qu'il réponde et travaille). Il vient en traînant des pieds, nous explique que "ce n'est pas son travail". Quand il repart, j'enregistre notre licence sur le site adéquat, ce qui me permet de découvrir qu'il y a une mise à jour à télécharger depuis le 24 juillet (donc il va falloir trouver quelqu'un dans le labyrinthe qui ait les droits administrateur pour nous l'installer, ou rappeler celui "dont ce n'est pas le travail").

- Au moment de partir je passe à la machine à café et décide, pour me détendre de cette journée de m***, de m'installer de l'autre côté du paravent, sur les tables hautes, plutôt que boire mon gobelet à mon bureau. Fatalitas, je croise l'un des représentants du CE présent lors des conseils d'administration de la mutuelle.
— Il faudra que je vienne vous voir, j'ai des problèmes de remboursements de pharmacie qui concernent mars, il s'agit de quelques euros mais c'est pour le principe.
Chaque fois que je le vois, je pense à l'URSS. Il me fait ressentir pourquoi ou comment l'URSS a été possible.

- Je repasse chez mon chocolatier. La freebox que je rapporte tenait dans une boîte à chaussures, celle que j'emporte est une lourde valise de 70x40x40. Je me traîne jusqu'au métro pour découvrir qu'il y a des problèmes de RER.

- Tard le soir, C. à qui j'avais demandé de passer remplir ses engagements coûte que coûte (c'était avant de savoir que d'autres avaient pallié sans heurt son incurie) téléphone pour demander si dans ces conditions, il est encore nécessaire qu'il rentre. Je fais répondre qu'il peut même ne plus rentrer du tout.

Carte de vœux

— Tu as raison de faire du grec, ça vaut mieux que prendre du Tranxène !

Mal à l'aise

Pété un boulon à la poste de La Défense (j'ai pris quelques photos pour Flickr mais pas réussi à les récupérer sur mon téléphone hier soir).
Chaque fois que j'y vais, quelqu'un est en train de se faire vendre un Chronopost vingt-trois euros sous prétexte que cela arrivera le lendemain (on ne leur dit pas qu'il faut que ce soit posté avant midi, onze heures, dix heures…) Avant, il suffisait d'un à deux francs cinquante, nous n'avions pas de promesse, mais cela arrivait le lendemain.
(Ce n'est pas pour cela que j'ai pété un boulon, mais parce que l'automate me demande, quand je veux acheter un timbre (une vignette), si "j'accepte les conditions générales de vente", et comme j'ai une enveloppe contenant deux livres qui s'est perdue, j'ai demandé à voir ces conditions (non seulement je paie pour des lettres qui n'arrivent pas, mais en plus on insinue que c'est de ma faute: je n'ai pas "respecté les conditions générales de vente". Manque de bol, le type derrière son comptoir panique, il ne les a pas, elles sont en ligne, il ne peut pas les imprimer, etc, etc.).
En face, sous le Cnit, tous les guichets sont fermés, un automate est en panne, une affiche m'annonce que la poste est à mon service (c'est ce que j'ai pris en photo. Mais tout marche si mal que ce sont des vidéos qu'il faudrait.)

Lu Une sale rumeur d'Anne Fine (parce que je suis allée rendre iWoz et Limonov). Je sais pourtant qu'il ne faut pas lire Fine, personne n'a une vision plus méchante, plus désespérante des rapports humains. Mais elle m'a fascinée autrefois en décrivant le divorce comme la dissolution du passé (la perte des souvenirs communs, l'absence de quelqu'un pour se souvenir ensemble) (dans les Confessions de Victoria Plum? Je ne sais plus) et je la lis chaque fois que je tombe sur un de ses livres.

En rentrant, pris une photo de ce que je vois en franchissant le seuil de ma maison. Home sweet home, j'aperçois la moitié de la table de la cuisine, deux tasses, des fruits, tout exactement dans l'état où je l'ai laissé le matin (sachant que je mets les fruits en évidence sur la table pour qu'ils soient mangés: tout ce qui n'est pas sous leurs yeux est oublié (tout reste rangé dans le frigo est destiné à la poubelle au bout de quatre jours de purgatoire)). («Mais maman, pourquoi tu as toujours l'air exaspéré?»)
Ma fille a passé la journée ici. Elle est en peignoir (elle a quitté son pyjama à dix-sept heures, cafte son frère), le linge mouillé est dans la machine, elle n'a pas rangé la table (ah si, elle a mis le lave-vaisselle à tourner (mais sans le vider ensuite): effort de la journée, mettre de la lessive dans un compartiment et appuyer sur un bouton). Que me disait-elle hier qui m'a serré le cœur, car je sais qu'elle a raison? «Soit on s'engueule, soit tu es distante».
Oui, distante. Pour ne pas l'engueuler, c'est exact. On allume les pare-feux qu'on peut.

Plus tard, avant de monter, je dérange A. sur l'ordinateur: «Tiens, je t'ai pris Proust en poche au CE». Je vois ses épaules s'affesser, ça fait un an qu'elle proclame qu'elle veut lire Proust, elle l'a commencé dans la Pléiade en janvier (contre mon avis, c'est bien trop dur pour elle), ce qui lui a permis de ne rien lire d'autre pendant quatre mois. Elle n'est jamais venue à bout de Du côté de chez Swann, et j'ai apris mi-mai qu'en fait ce tome était une lecture imposée par la prof de français. Je lui ai conseillé vingt fois d'abandonner la Pléiade et de le prendre en poche, moins décourageant. Las.
Aujourd'hui je l'ai trouvé au CE, je le lui ai ramené. On ne sait jamais. (La fille des "on ne sait jamais". Ce n'est même pas une question d'espérer. Keep pushing, voilà tout. Faire sa partie. Est-ce que cela à un sens? (Je ne veux pas dire localement, au niveau de mon cas particulier, mais au niveau du principe? Ou est-ce juste bête, vaguement pathétique et stupide dans son obstination aveugle?)[1])

Je mange des céréales, me fais un thé, vide le lave-vaisselle en papotant aviron avec C., abandonne la cuisine. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, qu'ils mangent ce qu'ils veulent. Après tout, ils sont en vacances, et pas moi.



O. est parti en camp scout (il n'a pas plu, il n'a pas plu!) en oubliant ses tongs (les lui envoyer ou pas, telle est la question (ô la poste)), C. a testé le club d'aviron .

Notes

[1] Mais bien sûr, il n'y a pas que ça. C'est aussi minimiser les remords sur ce qui demande le moins d'efforts, tandis que courent ceux nés de la paresse et de l'égoïsme, tout ce qu'on aurait dû faire ou qu'on se demande si on aurait dû le faire et si on l'avait fait en serait-on là (qu'a-t-on raté? Mais on le sait, ce qu'on a raté, ou on croit le savoir, et l'on sait aussi qu'on referait la même chose (ou qu'on ne ferait toujours pas ce qu'on devrait faire (enfin qu'on devrait peut-être faire, qu'on aurait peut-être dû (car après tout, qu'est-ce que ça changerait, aurait changé?), par paresse, oui, ou découragement, à-quoi-bonisme. Mais malgré tout, on essaie encore un peu, par sursaut, par réflexe, parce qu'on ne sait jamais) (et on se dit qu'on est en train de réécrire les romans d'introspection psychologique du XIXe siècle et que… bah…))).

kiné

Deuxième séance de kiné pour mon doigt. A l'opposé de ce que j'attendais: tout en détente et en étirements, avant tout ne pas faire mal.

C'est drôle d'avoir quelqu'un qui fait attention à vous, qui n'est là que pour ça, qui est payé pour ça. Soudain je me dis que payer une pute ne doit pas être très différent.

(Je suis embarrassée qu'il soit plus jeune que moi. Cette phrase a-t-elle ou non un rapport avec la précédente? Je crois que je suis lasse et un peu malheureuse. Faire simplement attention à ne devenir ni amère, ni aigrie.)

Fascination

Je ne comprends pas la fascination (fascination-contemplation, non fascination-adhésion) de certains pour le spectacle de la méchanceté et de la bêtise à l'œuvre. Sadisme par procuration, masochisme de sentir le malfaisant appartenir à notre commune humanité, et donc nous lui ressembler, ou lui nous ressembler?

Bizarre

En parcourant mes billets mis en ligne en revenant de Venise, je me rends compte qu'ils ne permettent absolument pas de savoir ce que j'y ai fait, ils ne rendent rien de la chair des jours.
Bien sûr c'est volontaire, mais tout de même, c'est étonnant de tenir quotidiennement quelque chose qui n'est pas un journal de faits, mais un journal de pensée, ou même pas (car cela supposerait qu'il y ait "pensée" et continuité dans le fait de la noter), juste des lignes, en fonction des envies et de la volonté, de la volonté de cacher le plus souvent. Pourquoi écrire tous les jours avec la volonté de cacher?
Disons que ce n'est pas une volonté initiale, c'est plutôt une volonté résultante, résultant de ne pas trop montrer les mauvais moments, une volonté de glisser. RC prétend que c'est justement quand tout va mal qu'il faut tenir son journal. Peut-être, mais un blog n'est pas un journal, il est en ligne, il est lu, ou susceptible de l'être.

Ne restent je l'espère que la fantaisie, le farfelu, le rire, quelques coups de gueule, un peu de publicité pour les spectacles ou les sites aimés. Et la bizarre constatation que deux ans plus tard on ne retrouve rien de ce qu'on aurait aimé avoir noté parce qu'on ne s'en souvient plus.
Tant pis.

Comment vas-tu ?

A. m'a appelée. Elle voulait des nouvelles, ma carte de vœux, sombre et morose, bizarre, l'avait inquiétée. Elle en avait parlé avec sa mère, à qui je présente également mes vœux, qui avait eu la même impression.
Interloquée, j'ai essayé de savoir quels mots, quelles phrases, avaient bien pu leur donner cette impression. Mais elle n'avait pas la carte sous les yeux et n'a pas pu me répondre.

Est-ce que sont les lieux ou les heures auxquels j'ai écrit qui ont transparu (ennui d'amphithéâtre, de convention professionnelle, fatigue des fins de journée quand je tâchais de terminer les cartes qui manquaient encore)?

Ou suis-je plus lasse que je ne le pense, l'écriture révélant au-delà de sa mise en scène (ne pas se plaindre, rester factuelle quand on raconte des événements tristes, se tourner légèrement en ridicule, introduire des anecdotes vraies et vivantes pour faire sourire) un mal-être dont j'aurais à peine conscience?

Je ne sais pas. Je sais que si j'ai du mal à écrire ici en ce moment, c'est justement parce que je sais qu'un lecteur peut lire plus de choses que je sais que je n'en écris, et que comme je ne sais pas ce que contient cette part involontaire, je n'ose pas me lancer dans des billets plus longs ou plus personnels.

Saccharine

Finalement je découvre que le cinéma pourrait constituer un substitut de choix au fait de se bourrer la gueule.

Fil de la plume

Pas de Louvre aujourd'hui, pas de Finnegans Wake demain.

Journée blanche. Plus le temps d'écrire. Comme chaque fois que j'ai longuement écrit mentalement sur un thème, je suis incapable d'en écrire une ligne. Tout me paraît sonner faux.
De même, je suis incapable de préparer des billets à l'avance. Je n'arrive pas à les poster, je les écrase (ie, j'écris par-dessus).
Ecrire sans réfléchir, vite; et publier, aussitôt.
Sinon je n'y arrive pas, j'ai trop peur de ce que j'écris. Parfois tandis que j'écris la grammaire se délite, des règles imprévues s'imposent, dans une logique différente, je ne comprends plus celles qui existent. Parfois les mots se défont au fur à mesure que j'avance.
Heureusement personne ne fait la différence avec mes fautes d'orthographe.
Plus exactement, si vous voyez une faute d'orthographe, il y a toutes les chances pour que ce soit une vraie faute (lorsque les mots commencent à se désagréger, je fais un effort et je les recolle).
Enfin bon.
Si je pouvais disposer de mon temps.
Journée pas passionnante.

Projet professionnel (et Clément)

Cette fois-ci, Clément a dépassé les bornes. Je laisse tomber. Qu'il se débrouille. Et si tout lui pète dans les mains, tant pis.

Encore un entretien, hier. Et tout ce qu'ils voient, c'est ma vacuité, mon manque de désir, la futilité de tout cela. Peuvent-ils réellement croire qu'on puisse être enthousiaste à l'idée de paramétrer des logiciels ou de faire de la comptabilité IFRS?

Je vais faire autrement. Je vais m'investir dans l'A*BS, et aller me promener dans le groupe pour faire de la formation : je me fixe un objectif d'une demi-journée par semaine. Il faut également que je lise la presse professionnelle (en documentation) et sans doute que je me forme un peu au web. Je pourrais peut-être trouver quelque chose au CNAM sur ce sujet.

J'ai ri

Paul, 87 ans :

— Ça ne m'était jamais arrivé, mais maintenant, je me demande certains jours ce que je fais sur terre.

Dépression

Nous sommes définitivement revenue en France en juin ou juillet 1975.
Dans mon souvenir, c'est une période très sombre: d'abord au sens littéral, puisque je découvre l'hiver, les jours qui raccourcissent et le froid; ensuite mes parents étaient déroutés de découvrir les cancres qui étaient leurs élèves (alors qu'au Maroc ils avaient les meilleurs); enfin à cause de la radio, du "second choc pétrolier" (syntagme figé, je ne me souviens pas avoir entendu parler du premier) et de la chasse au gaspi.
Tout était triste et noir.

En fait, rien ne s'est jamais arrangé par la suite (smiley rire aux larmes): graphique trouvé en avril 2019:


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