Billets qui ont 'boire' comme mot-clé.

A la vôtre !

Ce matin à la buvette de la gare, Toufik me rend la monnaie: une pièce de deux euros de Monaco avec le prince Albert.

A 6 heures 52 (c'est-à-dire au départ du train), j'envoie une photo à mes parents (pour qui, afin de ramener la collection complète des pièces, nous avons écumé les pots à pourboire dans les pays baltes) avec le commentaire: «Monaco à la buvette de la gare».

La réponse de ma mère (à 7h14) m'a laissée pantoise: «En ouvrant sans voir la photo j’ai cru que tu buvais un monaco au buffet de la gare. La photo m’a rassurée 😂 bonne journée 🥰.»

Cocktail entre amies

Ayant désormais abandonné l'idée de fêter un jour nos noces de perle, il ne nous reste plus qu'à boire les arrhes que nous avions versées. Nous avons donc prévu d'inviter nos amis par petits groupes.
Le premier était les rameuses du huit mais toutes n'ont pas pu se libérer. Nous étions donc quatre ce soir pour un cours de cocktail, dont j'ai retenu qu'il faut deux doses d'alcool pour une dose de sucre et une d'acidité. Un mojito n'est jamais qu'un daïkiri allongé d'eau gazeuse. (Je goûterais bien un daïkiri).

Concours de préparation de cocktails, gagné haut la main par Clarisse et Caroline.



Nous avons ri et papoté. La fille de Caroline a eu le covid récemment et Caroline m'a donné une adresse pour O. qui n'arrive pas à se faire tester. Anne qui a une grande famille bretonne nous a raconté des mariages hallucinants: «mais la belle-famille n'avait pas assez d'argent et nous étions trois cents. Or la tente ne contenait que cent cinquante places, nous avons donc joué aux chaises musicales entre chaque plat…»

Chose appréciable et curieuse, ces cocktails ne donnent pas mal à la tête. Sans doute une question d'équilibre.

Sagesse un peu pénible

Très mal dormi encore. J'arrive à l'âge où les conseils pour bien dormir (pas d'alcool pas de thé pas de café pas de nourriture riche) ne sont plus des conseils de santé mais des choix de vie: dans quel état souhaité-je être le lendemain, qu'est-ce qui compte le plus pour moi?
On pourrait arguer que c'est toujours le cas, mais si c'est vrai objectivement, cela ne l'est pas subjectivement. Plus tôt, on ne se projette pas le lendemain, on a moins le souci d'une économie générale de ses forces dans le but de les consacrer à ce qui compte vraiment (soit désormais pour moi commencer la journée dans une certaine allégresse et non complètement abattue par une nuit de combat dans les cauchemars et contre le chat) ou peut-être que ce qui compte vraiment s'est transformé (le plaisir ponctuel d'un spritz contre le plaisir allègre de la plénitude de ses moyens). Est-ce l'âge ou l'aviron qui a changé la donne?

(Ce billet plaintif et moralisateur parce que j'ai bu un spritz hier soir et mal dormi cette nuit).

Boire, ça détend

En arrivant au bureau, je suis harponnée par Luc, le responsable de l'association sportive: «Venez voir, il y a une dizaine de bouteilles de whisky dans la benne à papier.»

Il faut expliquer que la mutuelle, l'association sportive et l'assistante sociale sont installées dans un monde parallèle: il faut pousser une porte à partir des couloirs principaux, arriver dans un couloir inattendu dont un un bras mort s'interrompt à la photocopieuse et les casiers du courrier tandis que le bras principal, lui aussi en impasse, permet d'accéder à chacune de ses extrémités à l'association et à la mutuelle (l'assistante sociale est entre les deux).

C'est donc un lieu relativement à l'écart (le plus drôle sont les gens qui n'arrivent plus à retrouver la porte pour sortir du couloir) et inconnu. Une benne à papier, — un chariot—, y a été entreposée car l'assistante sociale part à la retraite et vide ses armoires.

Dans la benne, des cartons de rame de papier A4, cartons idéaux pour ranger des livres en cas de déménagement, ce qui est le cas de Luc: il a voulu en récupérer et s'est rendu compte que chaque carton contenait une enveloppe en papier kraft contenant une bouteille de whisky.

Je déballe tout, expose tout. J'essaie d'imaginer ce qui s'est passé, quelqu'un qui part et a vidé ses armoires? Est-ce la consommation d'un seul ou d'un groupe? Pendant quelle durée, un mois, trois ans? (Le dernier déménagement date de 2013, je suppose que les bouteilles ne sont pas antérieures. Ce qui me frappe, c'est l'absurdité du procédé: il suffisait d'en sortir deux le midi, deux le soir, et en trois jours les bouteilles étaient évacuées. Pourquoi avoir pris ce risque puéril?

Luc est inquiet: «on va jaser». Cela me paraît absurde. Ma question est plutôt: prévenir la RH ou pas? Le fait d'exposer les bouteilles devraient nous prémunir contre une récidive. Est-il utile de provoquer du remue-ménage si cela reste une exception?


Chez Aline

J'ai fini sa bouteille de whisky, j'ai bu la canette de Guinness qu'elle avait prévue pour moi, j'ai caressé le chat et j'ai emporté ses livres.

Merci Aline!

La gare de Vigneux

J'ai un souvenir de la gare de Vigneux, celui de ma dernière cuite (en date), ma deuxième, donc, la première datant de 1989 — je venais de trouver du travail, c'était un soir de chili con carne et de tequila rapido, août ou septembre 1989 à Talence.

Décembre 2004, sans doute le 6, la saint Nicolas. J'avais dîné avec R., peut-être à la Coupole ou à l'une des brasseries proches. Nous avions bu une bouteille, il pleurait un ami qui s'était suicidé en septembre, et moi une amie morte en novembre.
Je me souviens avoir refusé un dessert mais demandé une autre bouteille de vin.
Et je me souviens l'avoir bue pratiquement seule et très vite, trop vite, le temps qu'il mange son dessert.

Sans doute m'a-t-il raccompagnée en taxi à la gare de Lyon, je ne m'en souviens pas mais c'était le genre de choses qu'il faisait.

J'étais ivre morte. Bizarrement je ne me souviens de rien et j'ai des souvenirs très précis par flash. Je sais que je suis tombée de tout mon long, parce que je me souviens du ciment froid contre ma joue, mais cette image, je ne l'ai reconstituée que le lendemain en tâtant des zones douloureuses — pommette, genou,… — et la sensation du ciment froid sur ma joue.

Je suis montée dans le train, je me suis endormie, mon téléphone a sonné, H. s'inquiétait, il était aux alentours de minuit. Je l'ai rassuré, j'arrivais (à l'époque nous n'avions qu'une seule voiture, il devait venir me chercher à la gare). Je me suis rendormie, réveillée quand le train s'arrêtait — à Vigneux.
Je m'étais trompée de train.

Je suis descendue du train, j'ai appelé H., très ennuyée. Et je l'ai attendu. J'avais un grand manteau bleu ciel, tricoté main, j'étais assise sur les marches, je pleurais comme un veau: «elle est moooorrrte». Il faisait très froid, un jeune grand noir tout désemparé tentait de me consoler: «faut pas pleurer, Madame». «—Qu'est-ce que tu fais là? Tu ne rentres pas chez toi? —Je dors dans la rue, Madame, mais faut pas pleurer». Et je le regardais sans rien dire, il ajoutait encore à ma désolation, avec sa gentillesse et la perspective qu'il passe la nuit dehors par ce froid.

H. est arrivé, nous sommes partis, à un feu rouge j'ai ouvert la portière et j'ai vomi la bouteille de vin.
Nous sommes rentrés, H. ne me fit pas un seul reproche et n'en reparla jamais.

Il y eut un soir et il y eut un matin.

Couchée 23h, achevée par le champagne.

Après la recette du grog au whisky (irlandais) (un tiers de whisky, deux tiers d'eau chaude, citron, miel, clou de girofle), la recette champenoise de mes beaux-parents: faire chauffer un demi-litre de champagne, le boire et se coucher (méthode des vignerons).
(Non, non, pas de panique, je n'ai pas sacrifié de bon champagne, je l'ai bu "normalement". Mais le résultat a été le même: je suis allée me coucher.)

Ce matin je vais mieux.


En résumé, l'important est de faire transpirer. Pour les alcooliques anonymes, savoir qu'on obtient le même résultat avec une soupe phô bien épicée.

Cours

Un peu décroché au milieu des atomistes. Il est possible que le feuilleté à la saucisse de Meurteau et l'excellent verre de Bourgogne ingérés avant y aient une part de responsabilité.

Boire ou étudier. Dormir ou bloguer. Fumer ou ramer. Quelques choix parmi d'autres (et pendant ce temps, lire Hadot, la philosophie comme mode de vie (et non comme discours) et la sagesse comme idéal).

Le Mur de Jean-Paul Sartre

Moins en transit qu'en attente. L'un des premiers jours de beau temps. Villeneuve-Saint-Georges, sortie côté Seine.





Pour mémoire: passée dire au revoir aux informaticiens du projet de mon précédent poste (les macarons étaient pour eux, ils ont été formidables), rendez-vous l'après-midi à Paris pour un point (c'est facile, tout est urgent et nouveau, il faut que je revête mon masque sérieux, il est temps (ou que j'enlève celui de clown, en fait je ne sais plus lequel des deux est un masque)), deux Guinness + du vin espagnol (qui ne me fait pas mal à la tête; décidément il y a quelque chose dans le vin français). Basculement dans la santé de H.

La mélancolie de l'abstème

— Tu ne bois que de l'eau ? Tu sais que tu ne feras jamais carrière dans le groupe ?
— Je sais oui. Aucun espoir d'évolution. Un jour j'ai bu un verre de Salvétat, j'ai été augmenté d'un pouyem…

Finalement

Trois pintes de Guinness plus tard, une seule certitude : le cœur ne vieillit pas.

Les courses du samedi

J'aime beaucoup cette affichette à la caisse:





En lisant la première phrase je me demande ce qu'il en est des mineurs émancipés et des majeurs sous tutelle. Est-ce à eux que nous devons cette précision intriguante: les «mineurs de moins de 18 ans»?

La dernière phrase me fait plutôt penser aux questions que se posaient Locke dans De l'identité: peut-on réellement supposer que quelqu'un «en état d'ivresse manifeste» se rende compte
1/ qu'il est «en état d'ivresse manifeste»;
2/ qu'il est dans un lieu public?

Cela suppose donc que chacun soit suffisamment raisonnable et conscient pour quitter les lieux publics avant que son ivresse ne soit manifeste... donc non ivre... (non réellement ivre)... donc n'ayant aucune raison de quitter les lieux publics.

Retenue

J'ai songé à me mettre à poil dans le RER pour évaporer la fièvre mais malgré les trois verres de champagne je me suis dis que ça ferait désordre.
Je me suis abstenue.

Saccharine

Finalement je découvre que le cinéma pourrait constituer un substitut de choix au fait de se bourrer la gueule.

Abstinence

De L'Abécédaire de Deleuze regardé il y a quelques années en repassant, il me reste le souvenir de la tique… et celui de l'alcool: à un moment, il a fallu choisir entre travailler et boire.
Deleuze a choisi de travailler.
Choix simple, comme une évidence, adhésion à ce qui tient le plus à cœur.

Tautologies géométriques arrosées au cidre

— Un courbe, c'est une droite qui n'est pas droite.
— Oui, mais une droite, c'est une courbe droite.

Drôle d'occupation

Dans l'ascenseur d'une tour de la Défense appartenant à une grosse société, un groupe visiblement en-déplacement-pour-formation à Paris (valises diverses):

— Ils sont rentrés tard ?
— Je ne sais pas, après nous; ils avaient encore une girafe à finir.

Yannick

Il y a quelques années, entre 1996 et 2003, j'ai fait de l'assistance à la maîtrise d'ouvrage en informatique, dite MOA. L'entreprise était petite, trente personnes, j'avais les informaticiens en interlocuteurs directs et cela se passait plutôt bien, compte tenu de mon caractère angoissé et soupe-au-lait. Un jour cependant, impossible de me souvenir pourquoi (démission d'une informaticienne ou montée en charge de l'activité? je ne sais plus), le responsable informatique recruta un prestataire de services qui devait me servir d'interlocuteur unique, lui se chargeant des relations avec les informaticiens. Cela avait l'inconvénient de me couper de cette équipe avec laquelle je m'entendais bien, mais l'avantage de confier le poste à une personne possédant les compétences informatiques que je n'avais pas.

Ce garçon était très grand et portait les cheveux très courts, il avait mon âge et deux petites filles. Il s'appellait Yannick. Je le formais à ses futures fonctions et m'aperçus qu'il avait une étrange haleine: il sentait le vin rouge dès neuf heures du matin. Peu après il m'expliqua qu'il avait une rare maladie génétique du foie, et je mis son haleine sur le compte de la maladie.
Il apparut assez vite qu'il était incompétent. C'était un excellent archiviste qui constituait de superbes dossiers sur lesquels il veillait avec un soin maniaque, à tel point que je ne les consultais qu'en cachette après son départ du bureau. Il rendait toutes les tâches plus longues à accomplir car il fallait attendre qu'il n'ait pas fait son travail pour le faire à sa place et pouvoir ensuite faire le mien.
Un jour en rentrant d'une réunion avec des fournisseurs à laquelle il avait assisté avec Yannick, mon chef me regarda avec embarras et me demanda, entre question et affirmation: — Yannick boit? — Oui. Je n'osais pas te le dire, mais oui.

Malgré cela, et bien qu'on ait prévenu le responsable informatique, il fut embauché en contrat indéterminé.
Ma vie devint doucement un enfer, il fallait faire son travail, le mien, et réparer ses bourdes. Je me rappellerai longtemps du matin où il a oublié les manipulations indispensables entre deux programmes de correction de bugs, programmes que nous avions longuement testés ("recettés") en environnement de développement avant de les basculer en production, et où il me dit pour toute excuse: «Ça arrive à tout le monde de trop arroser un dîner entre amis». (Les programmes générèrent d'autres bugs qui s'ajoutèrent aux précédents, m'obligeant à un ou deux mois de tâches fastidieuses et délicates que je ne pouvais lui confier tant j'avais peur qu'il ne les baclât elles aussi en attendant que les informaticiens écrivissent un autre programme de correction et de rattrapage).
C'est sans doute suite à cette histoire que je lui expliquai ma pensée dans la minuscule cuisine de l'étage, en particulier que je souhaitais qu'il se mît au travail et qu'il arrêtât de boire (je crois qu'exaspérée je me préparais un thé en essayant de l'éviter, redoutant ma propre colère, et que cet inconscient voulut me parler pour justifier l'injustifiable). Je dus parler un peu fort car on me regarda bizarrement quand je sortis de cette cuisine, une collègue moralisatrice me dit qu'«elle n'aimait pas quand je parlais comme ça» (et j'eus l'amère satisfaction de constater que la seule fois où elle travailla avec Yannick, elle alla pleurer auprès de son supérieur dès l'apparition du premier problème).

Peu à peu je ne parlai plus que de Yannick, au bureau, à la maison, il devenait mon obsession, je ne savais plus que faire; je fis une mise au point avec ses collègues de bureau, un bureau d'hommes qui la jouait très «nous les hommes», en leur disant que c'était bien beau de parler cul et foot mais que la véritable solidarité «entre hommes» consistait en l'occurrence à surveiller Yannick; il disparaissait des après-midis au café, la hiérarchie était au courant mais trop lâche ou trop généreuse ou trop indifférente pour agir, sachant que cela aurait consisté à le licencier et donc qu'à aggraver son problème.

Puis notre société fut rachetée par un grand groupe, Yannick partit dans une filiale et moi dans une autre. Son alcoolisme était désormais connu, un collègue qui choisit la même filiale que lui se chargea de le surveiller et de l'aider, la rumeur voulait que sa femme, de guerre lasse, l'ait quitté.

Il y a une semaine j'ai été invitée au pot de départ d'un ancien collègue dans mon ancien service (j'ai été accueillie par un chaleureux «Tiens, ça faisait longtemps qu'on ne t'avait pas vue un verre à la main!».)
J'ai appris que Yannick était mort.

Réflexions en passant sur les vacances

Je pars en vacances samedi. L'avion part à midi, je crois.

Je ne sais pas comment je vais réussir à ranger mon bureau et finir mes travaux en cours, ranger la maison, faire le ménage (pour être tranquille en rentrant), repasser pour pouvoir préparer les valises. D'après mes calculs, il faudrait que je ne dorme pas les deux prochaines nuits, ce qui voudrait dire que je passerais les trois premiers jours de vacances à récupérer. Pas très rentable sur sept jours de vacances.

Pour profiter de ses vacances, il ne faut pas partir fatigué. Sinon il vaut mieux rester chez soi.

Bon, je vais aller repasser en regardant Oz. (Je préfère poster les billets très tôt que très tard, j'ai l'impression de prendre de l'avance. J'ai triché sur l'heure du précédent billet pour qu'il soit publié en date du quatre. En réalité je viens juste de le terminer). Et oui, j'ai déjà dormi, couché à neuf et demi ce soir, et si tout va bien je me recouche à quatre. Je vais être fraîche pour boire du Sauvignon à midi. (Cela n'est pas le moindre défaut du manque de sommeil: une furieuse envie de boire pour oublier tout ce qui ne m'intéresse pas, l'impossibilité de boire sous peine de dormir comme une bûche).

Et ne me dites pas que ce n'est pas raisonnable: je le sais, je crois même que cela m'amuse, sinon je ne l'écrirais pas ici, n'est-ce pas. (Mais pas si sûr, il y a aussi le côté défouloir du blog).

Billet bourrée

Ce matin, baguenaudant chez Zvedo, je lis ce billet qui voudrait que Gv ait traité de « pathétique » la tenue d'un blog. (Gv dément vigoureusement).

Rentrant de mon déjeuner hebdomadaire trop arrosé avec Paul Rivière (j'ai décidé finalement de lui donner un pseudo), j'écris cette note mélancolique qui vous fera comprendre
1/ que je ne tiens pas l'alcool
2/ pourquoi je ne voulais pas ouvrir de blog.

Tenir un blog est pathétique quand/si cela consiste à envoyer au monde entier une lettre qui ne devrait être destinée qu'à un seul, mais que ce « un seul », on ne l'a pas sous la main, ou plus triste encore, qu'on le connaît sans avoir jamais osé le lui avouer, ou encore plus triste, qu'on le connaît, mais qu'on doute (euphémisme pour : être sûr) que nos billets, ces lettres quotidiennes, pourraient faire autre chose que l'ennuyer: «notre âme à coté du papier»1 ne l'intéresse pas (laissons de côté le cas diabolique mais non moins douloureux où l'on en profite pour écrire à qui ne vous lirait pas autrement (la logique de l'épuisement des possibles sera ma perte)).
Alors on écrit un billet dans un blog, on envoie une bouteille à la mer, en se disant que peut-être, dans l'infini des possibles, une personne le lira et le comprendra, tant est longue notre solitude et non désespérable notre besoin de consolation2.

Entre pari de Pascal et nouvelle de Borges.

Je crée de ce pas une rubrique « Paul Rivière » et une rubrique « réflexions méta-bloguiennes », car il me semble que le blog, et internet en général, méritent bien que l'on s'arrête pour réfléchir au manque ou au besoin (et à l'apport) en jeu à cet endroit précis de la condition humaine.



1 : cf. Cyrano de Bergerac, cf Matoo.

2 : Stig Dagerman
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