Billets qui ont 'drague' comme mot-clé.

Efficacité facebookienne

— Quoi? Deux semaines de pokes et elle vient coucher chez toi, de Lorient? Alors que moi ça fait un an et demi que je poke un mec à quatre rues de chez moi??!

Rame

Ramé pour la première fois depuis longtemps. Beaucoup de courant. Bruine. Les oiseaux vont par deux. Beaucoup de cormorans. Courbatures. La capsulite qui rôde dans l'épaule droite (version gentille, avec des répits (visiblement je fais beaucoup plus d'efforts le week-end, en semaine, ça va) n'est pas affectée par le mouvement d'aviron. Un peu décontenancée qu'un rameur de soixante ans dise à un rameur de trente à qui je viens de faire un compliment sur son dégagé «Tu te fais draguer». Est-ce bien raisonnable, est-ce vraiment la question? Rien à faire, cela n'arrive pas à me faire rire parce que c'est vraiment trop décalé par rapport au sujet, à l'ambiance, au sport, à ce qui m'intéresse, etc. Rien à faire, le cul perpétuel m'ennuie. Comment quelque chose de si prévisible réussit-elle à me surprendre à chaque fois?

Petit déjeuner vénitien

Dernier matin, je reprends le train ce soir. La journée sera perdue bêtement, comme chaque fois qu'on voudrait faire tant de choses et qu'on a la faiblesse de ne pas partir seule mais d'attendre que les autres soient 1/ prêts 2/ se décident. Tant pis. (Rageant tout de même de rater une visite de l'Arsenal. Zut alors.)

Je prends mon petit déjeuner avec Luisa, Danielle. Plus tard arrive Pascal, mince, élégant, souriant, hésitant. Il a entre quarante et cinquante ans, quelques cheveux grisonnants, c'est le diplomate de l'équipe, celui qui s'entend avec tout le monde, que tout le monde salue et invite (car il y a quelques frottements, entre "les anciens d'école", "les CE" et "les loisirs").

Luisa est australienne. Elle a environ vingt-cinq ans; avec ses taches de rousseur et ses épaules carrées, elle respire la santé et la gentillesse. Nous parlons de sport, je lui fais des compliments sur la puissance de son coup d'aviron:
— Je m'entraînais avec l'équipe universitaire masculine de Sydney, c'est pour ça.
— Et tu faisais du surf, aussi?
Elle fait quelques fautes, très peu, avec un peu d'accent et de timidité.
— Oui, un peu.
— Mais il n'y a pas de requins?
— Si, il y en a. Il y en a même plus qu'avant, à cause de l'écologie: le port est nettoyé, l'eau est plus propre, et avec le réchauffement climatique, l'eau est plus chaude, il y a plus de poissons qui viennent dans la baie et ça attire les requins.
— Il y a eu des morts?
Elle réfléchit: — Non, l'année dernière, pas de morts, juste deux accidents. Il y a un surfeur qui a perdu les deux jambes, elle fait le geste de ramper sur les coudes: Mais il revient surfer elle mime des applaudissements et tout le monde "Yeaeahh!" sur son passage à la plage.
Pascal est un peu choqué (voire beaucoup): — C'est tout de même beaucoup moins sexy…
Spontanément, je pense au moignoning de Matoo et à cet ami qui me disait de son copain roux: "il n'a jamais eu peur de rester seul car il savait qu'il était sur une niche". Sans trop réfléchir j'interviens:
— Ça dépend: il n'y en a peut-être pas beaucoup qui aiment ça, mais pour celles qui aiment ça, il est seul sur le marché.
Les yeux de Pascal s'agrandissent. Il évalue et soupèse mes paroles, des horizons s'ouvrent devant lui:
— Je n'avais jamais pensé à ça sous cet angle, avoue-t-il vaguement épouvanté.

Stage UCPA

— Ouais, la dernière fois, j'étais vénèr, j'étais en équit', tous les beaux mecs y zétaient en tennis, alors cette fois-ci je me suis inscrite en tennis...
— Mais moi y avait pus d'place en tennis alors je me suis mise en golf.

Crédulité zoophile

— Arrête de bâiller comme ça, on dirait un hippopotame!
— Je sais, c'est comme ça que j'ai séduit ton père. En frétilant des oreilles, aussi.
— C'est vrai ?

Motivons-nous pour retourner travailler

Ce mail, daté du 25 août, m'attendait:
Bonjour Alice,
j'espère que tu as passé de bonnes vacances.
C'est juste pour te dire de venir avec une petite laine lundi, parce que j'ai eu quelques problèmes avec la clim durant le mois d'août.
J'ai eu TRES froid, et j'ai fait venir les techniciens 5 fois dans le mois (ils me détestent).
Au mois de juillet, j'avais eu le même problème, avec les conséquences inverses : la climatisation ne marchait pas, il faisait TRES chaud. Cela m'était à peu près indifférent, mais le stagiaire qui partageait mon bureau paraissant suffoquer, j'avais fini par appeler un réparateur, beau, ce qui était inattendu mais plaisant. (J'avais d'ailleurs eu la satisfaction qu'il me fît du plat (je me suis crue dans une pub coca-cola): c'est très bon pour le moral.)

Mon problème est le suivant : que mettre pour avoir chaud? (car je ne doute pas qu'il fasse très froid, je connais les caprices de cette climatisation).
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