Billets qui ont 'guerre' comme mot-clé.

MOOC

En novembre 2020, lors du deuxième confinement, j'avais entrepris un régime express (perdre les kilos du premier confinement) à base de protéines en poudre.
Je vais recommencer demain (cette fois, ce sont les kilos de l'arrêt de l'aviron — et la gourmandise). Cela devient nécessaire car ma garde-robe rétrécit: il y a un certain nombre de vêtements adorés que je ne peux plus mettre.
Le carton est arrivé vendredi, je classe et pointe les boîtes. Il en manque quatre, l'équivalent de tous les dîners. Zut, il va falloir faire une réclamation.

(Longue) vaisselle devant Slow Horses saison 3. Ai-je déjà dit que depuis Venise (le voyage à Venise d'octobre dernier) nous faisons la vaisselle à la main si nous ne sommes que deux?

Pour le reste je ne sais pas exactement ce que j'ai fait. Je devais repasser mais de toute évidence je ne l'ai pas fait. J'ai mis à jour le site Renaissance 77 (une sorte de Wordpress bridé). Les explications de Macron sont insuffisantes, parler de troupes au sol donne l'impression qu'il veut la guerre — alors que c'est une façon de la tenir à distance.
Explication de H. (qui passe tout son temps libre à se documenter sur le sujet): «il faut sept ans pour former un utilisateur de xxx (ici mettre le nom d'une arme hyper moderne et sophistiquée). Il est plus rapide d'envoyer quelqu'un qui sait s'en servir.»

Ah si, je viens de me souvenir: devant le début de Slow Horses saison 2, j'ai fait une recherche sur des cours d'art contemporain en ligne. J'ai trouvé
Par ailleurs, sur un sujet bien différent, voici un MOOC gratuit sur les finances locales qui commence bientôt (pour ceux qui veulent se présenter aux prochaines municipales).

Incendie

Passage au club, mais en fait il y a très peu de travail. Retourné un planeur. Appris que le montant de cartes bleues refusé à Disney est de l'ordre de 3% (alors qu'il y a eu acceptation au moment du paiement).

Je me suis inscrite pour 2024 (seul club où les inscriptions sont en année civile). J'aimerais bien être lâchée solo, ce sera mon vœu pour cette année.

Violent incendie à Saint-Pétersbourg, en représailles à une rafle parmi les travailleurs de l'Amazon russe pour les envoyer sur le front ukrainien. H. m'explique que la Russie envoie ses soldats en première ligne avec deux chargeurs de kalachnikov pour que les Ukrainiens dépensent des munitions à les abattre. Cette explication me laisse sans voix. Faut-il y croire? Dans le même temps (car H. regarde tout sur la guerre d'Ukraine), j'apprends que les Russes utilisent des armes chimiques, en d'autres termes, du gaz.

Parce que H. regarde Twitter, nous avons eu tout de suite connaissance de la rafle. Mais si vous consultez les journaux français, c'est beaucoup moins clair. On a juste l'impression que ça brûle, sans référence à cette odieuse forme de mobilisation (toutes les mobilisations sont terribles, mais parfois vous pouvez tout de même avoir l'impression que vous allez protéger votre pays, et non assouvir les caprices d'un tyran).

Par exemple, j'ai récupéré la photo ci-dessous ici: le tweet n'est pas traduit dans l'article du journal.
Traduction : Russie : en réponse aux rafles fascistes de Poutine effectuées le matin-même sur les lieux, les employés de Wildberries réduisent en cendres l'entrepôt de 100000 mètres carrés (25 acres) à Saint Pétersbourg. Les employés ont été arrêtés en masse pour être envoyés sur le front. Wildberries est l'équivalent russe d'Amazon.

tweet d'Igor Sushko sur l'incendie de Wildberries à Saint-Pétersbourg incendie de Wildberries à Saint-Pétersbourg


Toujours en anglais, un autre tweet.

Dans un certain sens, c'est magnifique. Mordor.

Le ciel se charge

Toutes les allocutions du week-end ont commencé par évoquer l'attaque terroriste en Israël (dont je n'avais aucune connaissance, ne suivant pas l'information en ce moment festif), la dénoncer et affirmer notre soutien à Israël.

Il a fallu quelques heures pour que je comprenne que c'était une sorte de Bataclan puissance dix, à ciel ouvert. Rentrée à la maison, j'ai trouvé H. rivé sur Twitter, à regarder les vidéos («mais pourquoi tu regardes ça? Il ne faut pas faire de vues à ces ordures»). Il est effondré. Je me rends compte qu'il a beaucoup moins lu que moi, qu'il a beaucoup moins conscience de l'horreur. Derniers Témoins, par exemple, sans parler de Hilberg ou du Livre noir de Grossman et Ehrenbourg. Ça donne une idée du possible — ou de l'indicible. J'essaie de ne pas trop penser.

Ukraine, tremblement de terre au Maroc en septembre, Haut Karabakh la semaine dernière, tremblement de terre en Afghanistan samedi et Israël. Comment faire face, comment aider tout le monde?
Je contemple sur FB un appel à dons pour le Maroc, et je sais que ça va être difficile.


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Quel est le pays dont le président est juif, le ministre de la défense musulman, qui se bat pour protéger sa population en majorité chrétienne?










L'Ukraine.

Le bordel en Russie

La milice Wagner contre l'armée régulière se tapent dessus depuis hier.
Puis Wagner arrête, son chef Prigojine se retire en Biélorussie.
Personne en Occident n'y comprend rien, même si certains commentateurs font semblant de maîtriser la situation.

Commentaire hier de Colin Lebedev:
Mon moniteur d’auto-école à Moscou me disait: «tu vois tous ces fous au volant devant nous qui cherchent à régler leurs comptes? On les laisse partir devant s’entretuer, et on arrive tranquillement après eux pour analyser la situation. » A demain donc, et bonne nuit.
Son analyse du jour (24 juin 2023) est à lire ici.
Quelle que soit l'issue, certains acteurs, les combattants mais pas seulement, ne pourront s'empêcher de se dire:
1. Il n'a pas tort
2. L'Etat n'est pas si puissant si cette insurrection est même possible.
Et ça, c'est le petit dégât des eaux invisible, mais redoutable.
Quant à nous, Européens lambda, on serre juste les fesses en espérant que les têtes nucléaires ne tomberont pas entre les mains d'un plus barge que les actuels barges.

La cravate solidaire

H. a perdu deux tailles lors de sa première infection au covid. Il a trié sa garde-robe et nous avions quatre ou cinq vestes, deux ou trois pantalons à donner.
Depuis que j'ai vu un reportage sur les vêtements européens au Ghana, je ne sais plus s'il faut utiliser les bennes à vêtements. J'aurais pu aussi les donner à la Croix Rouge ou au Secours catholique. Mais j'ai cru comprendre qu'ils n'avaient pas vraiment besoin de très grandes tailles.

J'ai googlé et j'ai trouvé La cravate solidaire. Il s'agit d'une association qui ne récupère que des vêtements qui puissent être portés en entretien d'embauche. Pour Paris, les vêtements peuvent être déposés les lundi, vendredi et samedi après-midi de 13h à 17h au 134, rue Nationale à Paris.
J'y suis donc passée cet après-midi.

Puis velib, quartier St Germain, j'achète un pantalon blanc pour aller avec mes chemises et pour soulager mon pantalon noir reprisé.

Puis librairie polonaise parce qu'elle est toute proche. Et donc j'ai acheté des livres1.
Bibliophore :
Malgorzata Smorag-Golberg, Marek Tomaszewski, Mémoire(s) des lieux dans la prose centre-européenne après 1989
Dario Pontuale, La malle de Joseph Conrad
Stéphane Mosès, Exégèse d'une légende
Alexeï Varlamov, Mikhaïl Boulgakov
Jean-Luc Sochacki, Dictionnaire insolite de la Pologne

Ça m'a fait plaisir.

Le soir H. regarde la dernière vidéo de Xavier Tytelman qui est la référence sur la guerre d'Ukraine.
Les Ukrainiens ont bombardé et fragilisé le pont vers Kherson. Maintenant, il ne peut être emprunté qu'à pied ou en véhicule léger. Les Russes peuvent quitter la zone, mais sans leurs blindés.
Selon la diplomatie occidentale, l'enjeu maintenant est de ne pas humilier Poutine de façon flagrante, de peur que celui-ci réagisse par un missile nucléaire. Comme dit un participant sur la vidéo (Sergueï quelque chose, qui était à l'école de guerre avec Poutine: «nous réfléchissons comme si Poutine était rationnel, mais il ne l'est pas»).

Seine : deux photos vers l'aval, matin 6h57 et soir 19h44. Le train est proche le matin, sur des voies plus lointaines le soir.

Seine au dessus du pont SNCF de Melun à 6h57 le 29 juillet 2022 Seine au dessus du pont SNCF de Melun à 19h44 le 29 juillet 2022






Note
1: reçu une carte de Patrick qui m'a bien fait rire. Je cite: «J'ai lu un livre».

Vivre

Depuis plusieurs semaines on (les médias) nous assurait que Poutine voudrait une journée du 9 mai exemplaire, qu'il fallait s'attendre à un carnage en quelques points d'Ukraine, peut-être à une tête nucléaire dont la cible était peu claire.

J'y croyais; depuis plusieurs semaines je m'appliquais à regarder le paysage et la ville dans une vision pré-apocalyptique (ça vous donne une idée de mon moral. «Alice, ne prends pas tout au tragique» me disait un ancien chef), pour me souvenir quand tout serait réduit en cendres.

La journée du 9 mai est bien sortie de l'ordinaire, mais d'une façon inattendue: plusieurs chaînes de télévision russes ont été hackées, et le message «Vos mains sont couvertes du sang de centaines de milliers d'Ukrainiens et de leurs enfants» s'est affiché.





Dans le même temps, nous apprenions que la démonstration aérienne lors du défilé militaire avait été annulée à la dernière minute sous prétexte de mauvais temps tandis que le ciel bleu s'affichait durant le reportage en direct.
H : «C'est tellement facile d'abattre un avion en plein vol à partir de la campagne voisine: tu imagines, l'avion qui explose, les débris qui tombent sur les spectateurs».

L'admission de l'Ukraine dans l'Union Européenne

Je viens de voir ça et j'ai froid ans le dos.
Il est 14h30. Serons-nous en guerre dans deux heures? Est-ce que je dramatise?

Tweet de KievPost annonçant le vote pour l'admission de l'Ukraine dans l'UE


L'enclave russe

Quand mes parents ont commencé à voyager en Pologne en 2019, j'ai découvert avec stupéfaction qu'il existait une enclave russe au bord de la Baltique, sans lien terrestre avec la Russie.
Comment une telle idée avait-elle pu germer dans le cerveau des dirigeants de Yalta? Quel géographe fou avait-il conseillé cela?
Et surtout, comment cela se faisait-il que je ne le découvrais que maintenant?

(Ce n'est que récemment que j'ai compris que lorsque j'étais au lycée, c'était noyé dans l'URSS, donc pas un sujet.)

La chose apparaît sur cette carte humoristique en faveur de l'Ukraine : la petite tache rouge, c'est de la Russie.

carte de la Russie et des pays qui ne sont pas la Russie


Depuis que j'ai découvert cela, je me dis qu'un jour les pays baltes se feront attaquer.

Nous n'avons rien dit pour la Géorgie, la Tchétchénie, la Syrie. Si nous ne disons rien pour l'Ukraine, combien de temps avant que les pays baltes, qui appartiennent à l'Union européenne, se fassent attaquer?

Les dimanches passent si vite

Marché le matin, sortie en quatre l'après-midi, et maintenant Panic sur Florida Beach, sur fond de crise cubaine.

L'ado au réalisateur de films d'horreur (après que celui-ci a démoli une salle de cinéma):
— Vous ne ressemblez pas à un adulte.
— Parce que tu crois qu'ils savent ce qu'ils font? Ils y vont à tâtons, comme toi. Souviens-toi de ce que je viens de te dire.

Un jour, alors que je l'interrogeais sur ses souvenirs de la guerre froide, mon beau-père m'a dit que durant la crise cubaine, ils s'attendaient à la fin du monde d'un moment à l'autre.

19 ans un 19

Charmant dîner chez Léna et Mimile. La cuisine est de grande qualité (compliment rare puisque nous mangeons très bien à la maison : rare que ce soit meilleur au restaurant, ce qui fait que nous ne sortons plus souvent).

Nous avons appris aujourd'hui la mort en mai dernier de Stanislas Petrov, l'homme qui a sauvé l'occident. Il me semble que j'en ai parlé quelque part dans ce blog, mais sans doute en mettant un lien sur un mot impossible (genre "héros soviétique") ce qui fait que je ne le retrouve pas (trop d'ellipse tue).
Je me suis souvent demandé ce que je faisais à l'heure où nous avons failli nous prendre un missile nucléaire sur la tête. J'étais en terminale.

"Si tu veux faire rire Dieu, parle-lui de tes projets"

(proverbe polonais)

Journée blanche, anesthésiée. Certains parlent de colère, d'autres de partir. Je ne ressens rien d'autre que l'inéluctable et une certaine détermination.

Quand donc ai-je entendu parler pour la première fois de la proclamation d'un "califat"? C'était l'été, en 2014, et ce jour-là, j'ai su qu'il y aurait la guerre, aussi sûrement que si j'avais entendu Hitler parler du IIIe Reich. Puis les massacres d'hommes, les enlèvements de femmes, les conquêtes territoriales. Cela ressemblait tellement à la conquête territoriale arabe de la fin du premier millénaire (ou celle de Charlemagne deux siècles avant, pour "équilibrer" les religions: car pour moi il s'agit avant tout de conquête de territoire, la religion n'est qu'un instrument de communication (de propagande, de marketing). L'important, c'est le pouvoir et la richesse.) Un jour, il y aurait affrontement, c'était certain; mais pour cela, il faudrait que l'Occident se sente, soit, directement menacé.
Eh bien voilà. Que va-t-il se passer?

Le bilan est incroyable, cent-vingt-neuf morts, plus de trois cents blessés. Je repense à M. qui me demandait si les gens avaient raison de quitter la Syrie, s'ils ne feraient pas mieux de rester chez eux pour défendre leur pays: «tu sais, quand tu es civil, tu ne défends rien du tout. Tu te prends des bombes sur la tête et tu ne peux absolument rien faire. Ta seule obsession, c'est de nourrir les enfants».
Ce matin, nous pouvons un peu plus imaginer ce que cela serait de vivre ainsi tous les jours.

Ce qui me paraît extraordinaire, ce qui suspend le temps, c'est de repenser à son propre état, ses pensées, ses projets, quelques heures avant les événements, dans l'innocence, quand nous ne savions pas ce qui nous attendait. Fêter un anniversaire, planifier un week-end, travailler le dossier du TG (en retard, en retard), téléphoner à sa tante, écrire des choses de peu d'importance sur FB, tout était différent avant les événements, tout prend une autre couleur et un autre poids après, je me prends à penser «si j'avais su, je…» Mais je quoi? C'est une vie normale, et ce que vienne chercher ceux qui fuient, c'est une vie normale, une vie où il est normal que le plus important soit de planifier des anniversaires et des week-ends, et non la façon de survivre sans eau dans une cave.

Cependant, c'est l'état de toutes nos minutes. Nous vivons dans la certitude de nos prochaines heures et journées, et pourtant à tout moment il peut y avoir un accident, une rupture, une mort, qui fasse que «plus rien ne sera jamais comme avant». Mais nous l'oublions. Est-ce un bien ou un mal, la condition nécessaire pour pouvoir vivre, le luxe d'une vie sans grande difficulté, ou l'erreur qui ne nous fait pas assez profiter de chaque minute?

Etat d'urgence. H. et A. avaient rendez-vous à Paris —chacun de leur côté— ce matin, j'avais cours l'après-midi, nous serions peut-être passés à la galerie Sakura ensuite, O. se serait débrouillé seul pour sa réunion scoute, il fallait caser les courses, etc: tout cela annulé, tous ces projets, cette agitation, cette futilité, annulés.
Comme c'est simple.
Etat d'urgence.

Effroi

Tous les jours une nouvelle horreur. Hier (ou avant-hier) le pilote brûlé vif, aujourd'hui les enfants crucifiés ou enterrés vivants… Cela ressemble terriblement aux descriptions des guerres de religion en France, à cela près que ce n'était pas filmé. (Comme je le disais en 2008, aujourd'hui même les camps seraient filmés (et en 2008, "l'info en continu" n'avait pas atteint les sommets atteints depuis Merah en 2012)). Impuissance, hébétude, fatalisme, et chez certains cette fascination qui me donne envie de vomir.

Bien entendu les ennemis des religions éprouvent une colère dont la férocité ressemble à de la joie, tenant "leur" preuve incontestable; les religions, ce n'est rien d'autre que le mal incarné, et devant tant d'horreur, il me vient à penser non pas qu'ils ont raison, mais que je les comprends, que je ne peux que les comprendre, ce qu'ils disent est incontestable.
Et je pense au nazisme et à l'hitlérisme. Refuser la transcendance n'est pas non plus un gage de bonté et de générosité.
Je ne sais pas ce qui produit le plus de crimes, ou ce qui est le plus irrationnel: croire en l'homme ou en Dieu.
L'horreur n'est pas un concours.

Souvenirs géographiques

Week-end chez mes parents en présence de ma tante maternelle qui cherche la tombe d'un de ses oncles tué en Albanie durant la première guerre mondiale (relique familiale: le portefeuille troué de la balle mortelle). Le lieu présumé de sa mort, Voskopojë, semble de toute beauté (toujours cet étonnement qu'un lieu mythique ne soit finalement que terrestre. Je me souviens de ma surprise et de ma déception, enfant, que franchissant une frontière, ce soit exactement pareil de l'autre côté: dès lors, à quoi bon?)

Je parle de "ma" cuillère. D'après ma mère, elle aurait plutôt appartenu au grand-père de mon grand-père (né en 1911 : la cuillère aurait connu la guerre russo-polonaise de 1831? un arrière-arrière-grand-père né à peu près en 1810? Cela me paraît un peu court: l'arrière-grand-père de mon grand-père?)

Au passage je note ici le nom du village de mes grands-parents paternels: Ozegow (ainsi je ne l'oublierai plus, ou plutôt je saurai où le retrouver). Ce doit être particulièrement sans intérêt: rien sur Flickr.

Dernier lieu: le lac de Constance. Le père de mon grand-père maternel y était cantonné pendant la guerre de 1870 (ça alors! je ne me souvenais absolument pas que cette guerre avait connu des batailles hors du territoire français) et en a ramené deux pipes bavaroises au tuyau en porcelaine.

(On en concluera que les guerres étaient l'occasion de sortir de chez soi.)

La paix, les morts

Guillaume me fait découvrir le monument aux morts de Biron. Quelle idée étonnante.

Il faut se battre tôt pour ne pas souffrir tard.
Des monuments pour ceux qui font la paix.
Depuis qu'on m'appelle "le Macaroni" je ne m'occupe plus de rien.

Félix et Déborah à la maison pendant trois mois chacun. Je n'étais pas très à l'aise. Des mots qui échappent, une mythologie (La grande vadrouille, par exemple), l'accent allemand caricatural que l'on prend pour rire pour prononcer certains mots… (c'est toujours moi qui me retrouve à expliquer ce que personne ne souhaite expliquer.)

Félix visite Chenonceau, cela lui plaît, il paraît étonné, surpris.
— Il n'y a pas de château autour de chez toi, tu n'en visites jamais?
— Chez moi, il n'y a rien.
Je me mords les lèvres: il vient de Hambourg. (Je sais pourtant que j'ai tort d'être gênée, lui vit cela naturellement; il est trop jeune sans doute pour que tout cela représente quelque chose pour lui; et les Allemands assument leur histoire. Mais c'est plus fort que moi. J'ai tout de même arrêté l'allemand où j'excellais alors que j'ai toujours été médiocre en anglais quand j'ai découvert les camps, vers quatorze ans. Aujourd'hui je le regrette, je m'y remets lentement, un peu grâce à Kafka, beaucoup grâce à Döblin.)

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