Guillaume me fait découvrir le monument aux morts de Biron. Quelle idée étonnante.

Il faut se battre tôt pour ne pas souffrir tard.
Des monuments pour ceux qui font la paix.
Depuis qu'on m'appelle "le Macaroni" je ne m'occupe plus de rien.

Félix et Déborah à la maison pendant trois mois chacun. Je n'étais pas très à l'aise. Des mots qui échappent, une mythologie (La grande vadrouille, par exemple), l'accent allemand caricatural que l'on prend pour rire pour prononcer certains mots… (c'est toujours moi qui me retrouve à expliquer ce que personne ne souhaite expliquer.)

Félix visite Chenonceau, cela lui plaît, il paraît étonné, surpris.
— Il n'y a pas de château autour de chez toi, tu n'en visites jamais?
— Chez moi, il n'y a rien.
Je me mords les lèvres: il vient de Hambourg. (Je sais pourtant que j'ai tort d'être gênée, lui vit cela naturellement; il est trop jeune sans doute pour que tout cela représente quelque chose pour lui; et les Allemands assument leur histoire. Mais c'est plus fort que moi. J'ai tout de même arrêté l'allemand où j'excellais alors que j'ai toujours été médiocre en anglais quand j'ai découvert les camps, vers quatorze ans. Aujourd'hui je le regrette, je m'y remets lentement, un peu grâce à Kafka, beaucoup grâce à Döblin.)