Billets qui ont 'permis' comme mot-clé.

Divers

Journée de formation sur la (les) responsabilité des administrateurs de Mutuelle. La précédente avait eu lieu en février 2013, je n'avais rien noté sur ce blog. J'étais plus discrète alors, il est fort possible que je sois trop indiscrète aujourd'hui. Peut-être suis-je trop persuadée que ceci, ce blog, n'intéresse personne: il suffirait d'un.
D'un autre côté, mes commentaires sur l'état des différentes sociétés et organismes sont dans la presse ou sur le net.

O. a son permis. Etrange impression. Voilà, voilà, voilà. Il est indépendant, je suis encore plus libre.
C'est un soulagement de ne pas avoir eu d'accident. Mener un projet contre l'avis de son conjoint, c'est le mener rongé par le doute, c'est se demander à tout instant: «et s'il avait raison?»
Le camp scout d'O. est en août, nous parcourrons donc l'Europe en juillet.

Seul soir de la semaine où je n'ai rien de prévu (si, il y avait cela, mais j'ai décidé de ne pas y aller).
Dead Man avec O., vautrés sur le divan. Je ne me lasse pas de cette bande-son. Exebeche, «who talks loud, signifying nothing». J'y pense souvent.

Samedi à Paris

"Rendez-vous pédagogique" après les trois mille kilomètres de conduite accompagnée. H. et moi y assistons tous les deux, et j'ai bien peur que nous ayons été très bavards.
Je crois que le moniteur d'auto-école s'est bien amusé en essayant de surprendre O entre Bièvres et Issy-les-Moulinaux. La façon dont des quatre voies côtoient des quasi-chemins de campagne en région parisienne est étonnante.

Commentaire du moniteur: «le travail a été fait».
Le permis se passe dans le centre de Villacoublay. Examen le 26 novembre. Ce qui est surprenant, c'est qu'il n'y a aucune insistance sur les manœuvres (le sacro-saint créneau a disparu des préoccupations): tout se concentre sur la façon de circuler, de se positionner dans la circulation, de changer de direction, de dépasser, etc.

Emplettes. Achat de chemises aux manches extra-longues (pas si simples à trouver : Café coton).

Moi et Mitterrand au théâtre du Rond-Point. On rit — mais ce récit est pathéthique. ("La lune est plus importante que le soleil car c'est la nuit qu'on a besoin de lumière.")

Premier dimanche après l'attaque

Sortie en yolette de pointe.
Plus de feuilles, ciel et Seine bleus (très rare, je l'ai toujours vu verte).
J'ai tâché de prendre une photo horizontale, pour une fois.


2015-1115-Seine-peupliers.jpg



A. est partie avec la Coccinelle. Nous conservons sa voiture pour que O. s'entraîne un peu sur boîte manuelle.


En découvrant la difficulté à identifer les morts et les blessés, je me faisais la réflexion que nous portons rarement de quoi nous identifier sur nous-mêmes, mais plutôt dans des sacs vite oubliés dans la panique.
Et je me disais que j'allais peut-être recommencer à coudre des étiquettes dans les manteaux et vestes de la famille. Est-ce une pensée morbide? (Ou juste pratique? Ou les deux?)

Remords

Nous sommes allés visiter le château de Monte-Cristo à Port-Marly. Le château est d'un goût douteux mais très bien agencé à l'intérieur et le jardin anglais est parfait. Les arbres cachent la vue sur la vallée et donc sur la ville mais pas le bruit omniprésent des voitures.
L'intérieur expose des portraits et des arbres généalogiques, et il y a une certaine ironie à constater qu'Alexandre Dumas qui se vantait d'avoir eu cinq cents enfants (bâtards) n'a plus aujourd'hui d'héritiers en ligne directe. (Remarquons que les derniers enfants, Auguste et Serge Lippmann, ont une durée de vie qui couvre l'existence des enfants Veen.)

Le château a été construit sur un terrain gorgé d'eau et les trois villes qui l'ont acquis et financent sa perpétuelle préservation ont du mal à faire face. Une souscription est actuellement en cours (incroyable que le site fondation-patrimoine.org ne soit pas disponible en anglais, quand on sait ce que financent les Américains et combien Dumas est populaire à travers le monde).

Venons-en au titre du billet. A86, A13, Olivier a conduit avec moi à ses côtés et H. tassé à l'arrière de la Coccinelle puisqu'il n'est pas inscrit sur la liste des accompagnateurs possibles en conduite accompagnée. Le pauvre gosse a été littéralement harcelé de conseils sur les cents kilomètres de trajet.
Il faut être solide pour résister moralement à autant de critiques.

Planification

Hervé est contre la conduite accompagnée. Un de ses cousins a eu la jambe réduite en miettes1 dans un accident et un ami de son père y a perdu sa femme2.
Au moment de prendre la voiture (nous partons à deux voitures car H. reste ensuite à Tours), je lui dis:
— Si je meurs, tu as le droit d'écrire sur ma tombe «Je te l'avais bien dit» ou «Tu vois, j'avais raison».
— Si tu meurs, je te réduis en cendres.
Sur le coup, je pense qu'il s'est trompé, qu'il veut dire que tel Zeus il foudroiera O. de sa colère. Il me faut quelques secondes pour comprendre qu'en fait il parle de m'incinérer.
— Ah bon, tu feras ça?

Ça alors, je n'y avais jamais pensé.

Au cours du week-end, je reviendrai sur le sujet et ma sœur nous déclare que la concernant, elle a tout prévu, tout est écrit et conservé dans un tiroir.
Ah.

Au retour j'en discute avec O. (en lui précisant que mon seul souhait, c'est qu'ils fassent la même chose pour les deux: si H. m'incinère, ils incinèrent H.; si j'enterre H, ils m'enterrent avec lui).
— Mais enfin, tu sais bien qu'il ne fera pas ça!
— Hum, pas sûr, et pas pour les raisons que tu crois. Tu oublies qu'il s'occupe de gestion de cimetières et qu'il ne les voit pas de la même façon que nous. Aujourd'hui il y a un problème de place. Les corps ne se décomposent plus très vite et nous sommes très nombreux. On manque de place dans les cimetières.


Notes
1 : heureusement il marche aujourd'hui sans séquelle.
2 : en d'autres termes, le fils a tué sa mère.

Retours au bercail

Onze heures. Tout le monde dort. J'ai le temps d'aller au marché.

Midi et demi. SMS de C. qui annonce qu'il arrive (après une semaine d'absence). J'ai passé mon temps sur FB, je ne suis pas allée au marché. J'envoie en réponse «Ne te presse pas, il n'y a rien à manger.» O. commente: «Mais enfin, c'est C., il a grandi à la maison, il sait comment c'est. Ne stresse pas comme ça.» (Nous finirons au restaurant. Très bon d'ailleurs, ouvert depuis huit mois, nous n'avions pas testé. Il risque de nous revoir souvent.)

O. reprend la voiture pour la première fois depuis trois semaines. Nous sommes convenus qu'il me décrit ce qu'il voit au fur à mesure afin que je ne passe pas tout mon temps à lui dire de faire attention dans la crainte qu'il n'ait pas anticipé… (je suis déjà une passagère stressée, et ici s'ajoute une dimension de défi: comme H. est contre la conduite accompagnée, si O. abîme la voiture, j'aurais droit à un soupir entendu (si c'est grave) ou un «je t'avais prévenue» (si ce n'est pas grave): je n'en ai pas envie)).

Nous dînons sans attendre A. qui arrive de Lisieux le jour de l'année le plus chargé en terme de trafic routier. Elle arrive à onze heures (entretemps, O. et moi aurons connu une défaite sans appel à la belote, écrasés par les mains insolentes d'H.), bronzée et joyeuse, avec son chat qui mange désormais des croquettes light (WTF?)

La Grèce a dit non

Matinée dans les bouchons: O. a passé son test d'aptitude à partir avec moi en conduite accompagnée. Visiblement toute l'Ile-de-France a pris sa voiture en espérant qu'il n'y aurait personne sur les routes : raté !

H. est parti hier pour Poitiers, ce matin pour Muret: «on y va, on se fait engueuler, on revient.»

La Grèce a dit non, je n'avais pas particulièrement d'opinion sur le referendum en lui-même (je me méfie des referendum), mais j'espérais vraiment que quelqu'un allait s'opposer à la financiarisation du monde. Je n'ai toujours pas digéré que les responsables du krack de 2008 ne soient pas en prison. En 2010, je saluais déjà la Grèce en ce qu'elle constituait un grain de sable dans les rouages destinés à digérer le vulgum pecus.
Mais maintenant j'ai l'impression d'être lâche, car ce sont les Grecs qui vont payer.
(Mais ils auraient payé de toute façon).
Qu'avons-nous comme exemple? l'Argentine (les enfants qui s'évanouissent de faim dans les écoles), l'Islande (le chanteur de métal à la tête du pays).
Pourvu, pourvu, pourvu… J'ai peur pour eux, pour nous, pour ce rêve d'Europe de 1944-1945 qui a commencé à se désagréger au fur à mesure que nous allions bien (car lorsque je regarde la quantité de trucs inutiles à vendre, les petits vélos pour découper la pizza et les pinces pour attrapper les toasts (longue station ce matin devant une vitrine en attendant l'ouverture de l'auto-école), non, je ne peux pas dire que nous soyons pauvres: en crise, oui; déchirés par les inégalités, oui; pauvres non), avec comme point d'orgue la réunification allemande qui a paru mettre un point final à la guerre (alors qu'en réalité se rouvrait peu à peu un front à l'Est au fur à mesure de l'émancipation des pays de l'ex-URSS).

Yolette de pointe et coup de soleil.

Première sortie en voiture pour O. C'est tout de même ennuyeux que ce soit une automatique.

Le 25 février 2014

Que faisais-je et où étais-je le 25 février 2014 à 10h10? (inutile de chercher sur ce blog, c'est justement une journée où je n'ai rien écrit).

Nous avons reçu un "avis à tiers détenteur" pour un PV non payé (375 euros). Après recherche sur le site de l'Antai, il s'agit d'un feu rouge grillé "Intersection Quai Panhard et Levassor, Pont de Tolbiac" en direction " de Quai d'Ivry vers le Quai François Mauriac" valant quatre points de permis.

Or,
nous n'avons jamais reçu l'amende initiale, ni aucun rappel, ni avis de perte de points;
le certificat de non-gage de la voiture vendue le 15 juillet ne présentait aucun PV en attente;
j'ai envoyé ce jour-là un mail du bureau à 9h50.

Le code

Hier, O. a passé le code (nom officiel: examen théorique du permis de conduire) à la préfecture de Paris dans le 18e.

— La convocation disait d'arriver à 14 heures 15 pour 15 heures, alors je suis arrivé à 14 heures 15. Je me suis bien ennuyé, j'ai dû m'endormir parce que je ne me souviens pas de ce que j'ai fait. En arrivant, j'ai vu une file de gens, énorme, c'était les demandeurs d'asile. J'ai pensé à eux, à qui on allait dire non, et à ceux en face, dont le boulot était de dire non toute la journée… Ça m'a mis une mine…


(Résultats aujourd'hui : réussi (truc et astuce: bien réviser se qui concerne l'alcool et les drogues). Maintenant la pratique.)

Flegme lexovien

Ce soir en rentrant, mail de mes parents:
«Super ! on vient de recevoir une carte de Claude qui nous dit qu'elle a son permis. On est vraiment très contents. […]»

Aussitôt j'entreprends deux actions simultanées: d'une part je leur réponds: «Hein? Quoi?!! Elle ne nous a rien dit!! Bon, nous dînons, je me renseigne et je vous récris!!» et d'autre part je hurle dans l'escalier: «Vite, une cordée de secours à la boîte aux lettres, c'est urgent».

Clément sort, revient avec un paquet de lettres:
— Qu'est-ce qu'il y avait de si urgent?
— Regarde s'il y a une lettre de Claude.

Oui. Une carte postale: «Le 17/11/14 - Coucou les parents! cette carte postale pour vous dire que je me porte bien et Rosalie [sa chatte] aussi. Pour vous dire également que j'ai passé le permis le vendredi 14 et que j'ai reçu aujourd'hui la lettre disant que je l'ai réussi avec 26 points sur 30. L'auto-école m'a donné mon A, je recevrai le permis définitif sous 4 mois. Bisous Claude»

Ça n'a sans doute l'air de rien pour toi, ô lecteur, mais c'est un véritable coup de théâtre. Lors de notre passage à Lisieux, l'auto-école nous avait laissé entendre que Claude hiérarchisait mal les dangers, qu'elle argumentait et que cela allait être difficile… Le directeur avait décidé de lui faire passer l'épreuve pour qu'elle se rende compte de ce qu'on attendait d'elle en nous disant qu'on avait parfois de bonnes surprises (et Hervé m'avait remonté le morale (antiphrase) en me racontant que sa mère l'avait passé… sept fois).
Claude ne nous avait pas prévenus qu'elle le passait, sans doute par crainte de l'échec. Mais qu'elle n'ait trouvé aucun moyen plus direct de nous prévenir de son succès! (ne serait-ce qu'un mot sur son mur FB).


Dans cet usage furtif de la carte postale, il y a au moins un précédent familial. Me trompé-je en y voyant la marque d'une certaine timidité, l'incapacité à faire part de l'important pour n'aborder que les futilités?

Lundi

Encore bien ébranlée par hier. Parfois je regrette de ne plus avoir de pulsions suicidaires : au moins cela donne une forme à la pensée. Là rien, dans mon cerveau une impression de plaque mélaminée beige sur fond blanc, je ne suis ni au centre ni au bord, je ne fais rien, j'attends, je ressens le temps et je me demande comment le remplir. Je suffoque, je respire mal, par la bouche, j'ai le cœur qui bat trop vite. Je me demande si ce ne sont pas les symptômes d'une attaque de panique. Tlön et JY m'ont écrit des mots désolés pour regretter "une terrible méprise". Je leur suis reconnaissante de ne pas être montés sur leurs grands chevaux et de ne pas m'avoir dit que j'exagérais — il est possible que ma tête d'hier était à faire peur et qu'ils aient compris qu'il n'y avait pas, hélas, de théâtre ou de sur-jeu dans mes réactions (moi-même j'ignorais que je pouvais réagir comme cela, être aussi malade d'abandon. Quelle faille brutalement —et publiquement— découverte. Je suis très embarrassée)). J'ai mis le billet précédent hors ligne vers 17h hier parce qu'il est violent pour eux et que je les crois; je le remettrai en ligne dans un an, pour mémoire des événements, quand sa publication ne sera plus repérée de la plupart des agrégateurs (idem pour ce premier paragraphe). Patrick n'a pas réagi, silence radio.

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Difficultés de concentration: déterminer ce que j'ai à faire, le faire, quasi au-dessus de mes forces.

La bibliothèque de l'ICP est rouverte, elle m'avait manquée. Les professeurs de cette année semblent bien maîtriser la mise à disposition des documents sur plateforme électronique (ça nous change).
Nous commençons à craindre de voir disparaître tous les étudiants "pas dans la ligne du parti", non que le parti les chasse, mais ils n'ont pas l'envie ou le courage de rester à la perspective de cours moins généralistes (j'appelle généraliste l'histoire, la philo, l'exégèse qui est de l'étude de textes) et plus spécialisés sur l'Eglise, le Christ, les chrétiens. Or ce sont ces étudiants qui apportent à notre promo son grain de folie.

Les rapports de l'Eglise et du pouvoir depuis Eusèbe de Césarée et Théodose jusqu'à Philippe Le Bel. Césaro-papisme et sacerdotalisme. Apparté sur la thèse de Marcel Gauchet: plus l'Eglise et l'Etat sont séparés, plus nous sommes dans un monde chrétien (puisque le Christ lui-même avait prôné la séparation. Doctrine Reddite, rendre à César… J'espère que mon résumé n'est pas trop brutal).

Premières démarches pour qu'O. s'inscrive en conduite accompagnée. J'espère qu'il n'abîmera pas ma nouvelle voiture.
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