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Heureusement les syndicats vous défendent

Je précise que l'immeuble fait huit étages. Un ascenseur sur trois sera immobilisé (par roulement) durant la durée des travaux. Ce message concerne les personnes qui pointent.

Mail reçu ce jour:

Madame, Monsieur,

Comme vous en avez été informés par mon précédent message, les travaux de remise aux normes des ascenseurs démarrent ce 25 août sur le site de xxx.

Consciente des «désagréments» liés à ces travaux d’ascenseurs, et en accord avec les Organisations syndicales, la Direction du Groupe a décidé d’accorder, à titre exceptionnel, 2 jours RTT supplémentaires aux salariés de ce site en enregistrements horaires. (Cette mesure ne concerne pas les collaborateurs en « forfait jours ».)

Ces jours RTT exceptionnels seront accordés selon les modalités suivantes :

Pour les salariés en CDI à temps complet ou temps partiel supérieur à 50 % :
- 1 jour à compter du 1er octobre 2014,
- 1 jour à compter du 1er janvier 2015.

Pour les salariés en CDI à temps partiel inférieur ou égal à 50 % :
- 1 jour à compter du 1er octobre 2014.

Pour les salariés en CDD et les salariés nouveaux entrants, ces jours seront accordés :
- au 1er décembre 2014, sous réserve d'une durée de présence de trois mois, de septembre à novembre 2014, et,
- au 1er avril 2015 sous réserve d'une durée de présence de trois mois de janvier à mars 2015.

N’hésitez pas à contacter votre correspondant RH pour de plus amples informations.

Les équipes RH et logistiques comptent sur votre compréhension pour la gêne occasionnée durant cette période de travaux.
D'un côté les personnes qui pointent sont souvent celles qui ont le salaire le plus faible et il est compréhensible d'être attentif à leur sort. D'un autre côté ce degré de pinaillage me laissera toujours pantoise. N'ont-ils pas des sujets plus urgents à traiter?

Décidément, je ne fais aucun progrès

Une journée de réunion — conseil d'administration, révision des statuts. Les administrateurs élus parmi les syndicalistes (ils sont en fait élus en tant que salariés et non en tant que syndicalistes, mais les cinq mille votants choisissent des gens connus sur la liste des candidats, donc le plus souvent des syndiqués/syndicalistes) sont persuadés que les représentants désignés par les entreprises adhérentes (dits "membres honoraires") sont "aux ordres de la direction". Ils ne le laissent pas sous-entendre, ils le disent ouvertement.

Je ne comprends pas pourquoi cela m'énerve autant, ou plutôt je le sais, c'est l'injustice et la démesure de l'accusation qui m'exaspère: d'une part les entreprises adhérentes, une fois fixé le montant de la cotisation annuelle, se moquent éperdûment de ce que les administrateurs pouvent décider tant qu'elles n'en entendent pas parler (je veux dire: tant que la mutuelle fonctionne), ensuite le travail des membres honoraires (les seuls à me répondre, à relire les comptes, à préparer les réunions) n'est pas reconnu, enfin il est fatiguant d'être accusé de vouloir saborder une entité pour laquelle on se démène pour justement assurer sa survie.

J'éprouve le sentiment étrange que les membres syndiqués préfèreront tuer la mutelle que la laisser évoluer, devenir autre que ce qu'elle est aujourd'hui (accepter de nouveaux adhérents, en particulier). Et lorsqu'ils l'auront tuée à force de rigidité, ils proclameront: «Nous vous l'avions bien dit, que la direction voulait la peau de la mutuelle». (Et je ris nerveusement).

Ça m'exaspère. L'injustice et l'illogisme m'exaspèrent, et l'ennuyant, c'est que je proteste. Il faut que je fasse des progrès, que je ne dise rien, que je ne réagisse pas. La première précaution, c'est de prévoir une boule quiès la prochaine fois — à cacher discrètement par les cheveux — selon le principe que les bêtises entendues à moitié me tapent moins sur les nerfs. (Je le sais par expérience).

Jours de congé pour enfants malades

H. a découvert que le droit d'Alsace-Moselle prévoyait qu'un salarié s'absentant pendant un court délai ("un temps relativement sans importance") pour une raison indépendante de sa volonté devait être payé; et qu'il n'y avait pas de limite au nombre de ces absences.
Un avocat consulté a expliqué que les entreprises d'Alsace-Moselle déterminaient une règle de conduite (dans leur règlement intérieur, je suppose) et s'y tenaient (par exemple trois jours par an sans justificatif), quitte à prendre le risque d'un prud'homme de temps en temps.

La réclamation venait en l'espèce d'une salariée travaillant à 80%, donc absente le mercredi, pour un enfant malade. Elle aurait souhaité s'absenter aussi souvent que "nécessaire".
Mon fénimisme s'interroge:
— Mais enfin, l'enfant n'a pas de père?
— Si.
— Et il ne travaille pas en Alsace-Moselle?
— Si.
— Mais alors, si elle prend un jour, lui un, elle ne travaille pas le mercredi, ça fait une maladie de cinq jours, normalement son gosse est guéri, ou c'est très grave.
— Oui mais non, son mari ne peut pas s'absenter, paraît-il.

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En voyant ce matin le numéro de Liaisons sociales, j'ai pensé à elle: voilà la solution à son problème.

Mais j'ai vite oublié cette pensée sarcastique pour simplement rester émue devant cette très belle disposition de loi qui permet de donner ses jours de RTT à un parent d'enfant gravement malade.
La proposition de loi prévoit qu'un salarié peut "renoncer anonymement et sans contrepartie à tout ou partie de ses jours de repos non pris" au profit d'un collègue, parent d'un enfant de moins de 20 ans "atteint d'une maladie, d'un handicap ou victime d'un accident d'une particulière gravité". Les jours "donnés" peuvent être des RTT, des récupérations ou la cinquième semaine de congés payés. Le bénéficiaire garde sa rémunération. Son absence est "assimilée à une période de travail effectif".
Et en cherchant ce soir quelques renseignements, je tombe sur cet article et j'y reconnais bien ce que je déteste dans la gauche. Plutôt que se réjouir de ce que pourront obtenir quelques-uns, elle proteste parce que tous n'y auront pas accès.
La gauche, dans sa passion de l'égalité, a totalement perdu la notion de "faire reculer le malheur", partout où c'est possible, dans la mesure du possible, en attendant de faire mieux.

Ma collègue me racontait qu'elle n'a jamais eu de cadeau de fête des mères: l'instit de maternelle avait trouvé que c'était injuste pour les enfants de divorcés n'étant pas chez leur mère ce jour-là: «Et donc elle a privé tous les enfants pour quelques-uns», concluait-elle.
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