Billets qui ont 'voisins' comme mot-clé.

Ubu

Je ne sais pas comment expliquer les événements.
Depuis le 7 septembre, H. a reçu de la part de Tullius, associé à 1% dans la boîte de H. et à 11% dans une autre1, trois lettres recommandées et trois injonctions via huissier.

Pour rappel, Tullius est président de cette autre société. L'investisseur principal a convoqué pour demain une AG extraordinaire pour le destituer. A la demande des avocats de cet associé, un huissier nommé par le tribunal de commerce y assistera afin d'éviter toute contestation ultérieure (car avec la destitution du président vient l'accès aux comptes bancaires: personne ne sait dans quel état ils sont depuis juillet).

Tout était donc balisé. Jusqu'à huit heures du soir.
A huit heures, alors que nous étions en train de regarder Mrs Maisel, un ami-associé téléphone: «Tu as vu les derniers mails de Tullius?»
Tullius a envoyé cinq ou six mails, pour déclarer irrégulière l'AG de demain, réclamer huit cent mille euros à l'investisseur principal, annoncer qu'il démissionnerait le 14 octobre, nommerait un administrateur judiciaire (pour empêcher la nomination d'un autre président) et qu'il convoquait une AG ordinaire le 19 octobre (nous devrions recevoir la convocation par lettre recommandée).

Coup de chaud, mails, appels, sms. Décision de ne pas céder à l'intimidation et de maintenir l'AG extraordinaire pour destituer Tullius.
L'amusant — et c'est à ça que je voulais en venir — c'est que l'AG du 19 devra se tenir malgré tout — car elle aura été convoquée par un président en exercice même si le 19 il ne le sera plus — du moins nous l'espérons.



Note
1: Rappel : sept parts à 11,43% (dont H. et Tullius) et la huitième à 20% (l'investisseur principal)

De plus en plus fort

J'avais aimé le printemps 2017 pour la touche de folie de l'affaire Fillon; la certitude en se levant le matin et en ouvrant la radio qu'il y aurait quelque chose de neuf, d'inattendu, d'inimaginable (ah tiens, sa montre, ah oui, sa femme, et ses vestes, et des emplois fictifs pour son fils et sa fille, mais en payant moins sa fille, faut pas déconner avec le patriarcat, etc.) J'avais adoré qu'il gruge même son propre parti, le hashtag #rendslargent avait fait ma joie. Chaque jour une envie de rire d'incrédulité.

Désormais j'ai l'impression de vivre quelque chose de cet ordre dans ma vraie vie à moi.
Aujourd'hui, Tullius le voisin fourbe nous a envoyé un huissier pour présenter seize questions à H. Les questions, rédigées par un avocat (paraît-il, ce point ne me paraît pas clair), sont du genre «Êtes-vous actionnaire de la société X?», sachant que H. et le voisin en sont les seuls associés.
— Dis donc, ça doit lui coûter une blinde.
— Mais non, il fait payer la société Y. (dont H. et Tullius sont associés avec six autres personnes.)
— Tu veux dire qu'il utilise l'argent de la société Y pour en attaquer l'un des associés? (sachant que l'associé principal et investisseur de Y est en train de mener la procédure nécessaire pour démettre le voisin de son poste de président de Y.).
Finalement c'est autant Pettigrew (pour ceux qui connaissent Harry Potter) que Tullius Detritus (pour ceux qui connaissent La zizanie).

Les deux frères qui voulaient vendre leurs parts de la société Y ont envoyé ce soir un mail aux six autres associés pour les prévenir qu'ils avaient adressé vendredi dernier au voisin président une lettre recommandée en ce sens.
Il ne s'agissait donc pas d'une manœuvre de leur part — ils souhaitaient réellement vendre — et Tullius ne pourra pas faire comme si la lettre n'existait pas (ce qui était ma crainte s'il en était le seul destinataire).

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Visite de l'agente immobilière qui nous remercie (?!) d'avoir suivi ses conseils.
Euh, si on fait appel à un pro plutôt que passer par De particuliers à particuliers, c'est bien pour suivre ses conseils, non?
Elle est accompagnée par une consœur qui prend des photos et paraît elle-même intéressée pour acheter la maison. A suivre.

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Toute la journée sur la formation Wordpess financée par mon compte de formation. Ils ont une vision extrêmement rigoureuse des catégories et des tags. Il ne faudrait pas qu'ils voient le foutoir de mes blogs.
Je me rends compte que sur mon site pro en Wordpress, j'ai mélangé le html, l'éditeur Gutemberg et le thème Divi. Sacrée salade qui ne va pas faciliter la formation de ma collaboratrice.

Aide à la rédaction

En 2017, H. a monté sa propre entreprise en prenant le voisin comme associé à hauteur de 1% (pour des raisons de statut personnel il ne voulait pas être seul associé).

Par ailleurs, il fait partie des huit associés1 d'une entreprise plus ancienne (cinq ou six ans, j'en retrouverai la trace sur ce blog, je ne sais plus ce que j'avais écrit) qui associait H., le voisin et deux frères.
Par bonté d'âme, démocratie, souci que chacun ait un rôle, à l'été 2019 le voisin a été nommé président de cette société afin de lui permettre d'avoir un rôle puiqu'il n'était ni investisseur, ni développeur, ni technico-commercial.
Depuis que le voisin Tullius sème la zizanie, deux groupes se sont formés: d'une part H., deux amis de longue date et l'investisseur (qui paie les salaires des deux salariés et est associé majoritaire); d'autre part Tullius, un jeune développeur (l'un des deux salariés) et les deux frères.

Il y a quelques jours, prenant acte de la folie dévastatrice du voisin, les frères ont téléphoné à H. pour dire qu'ils voulaient vendre leurs parts (11,43% chacun) selon ce que prévoyaient les statuts, c'est-à-dire qu'elles soient offertes à tous au prorata de leur détention actuelle. Ils demandaient à H. son aide pour rédiger la lettre nécessaire.

C'est trop beau pour être vrai et nous nous demandons si c'est une manœuvre. Malgré tout, H. a dicté la lettre nécessaire — entièrement au téléphone, pas d'écrit. Nous sommes prêts à nier toute implication en cas d'accusation d'intimidation ou de manipulation ou de je ne sais quoi.
Mais non nous ne sommes pas parano.



Note
1 : sept parts à 11,43% et la huitième à 20%

Journée variée

- Explosé deux pneus sur un angle de trottoir en voulant éviter un type qui roulait au milieu de la route.

- H. a reçu une lettre recommandée envoyée par le voisin fourbe. Il faut savoir qu'il y a deux ou trois ans H. a monté une boîte en lui demandant comme un service de prendre 1% des parts. Et donc aujourd'hui, H. a reçu une lettre recommandée qui lui réclamait les comptes 2018. J'aime tellement les dernières phrases que je les copie ici (fautes incluses) pour les conserver:
L'ensemble de ces informations ayant dû m'être adressé par écrit, avant la tenue de chaque Assemblées Générales, ne perdez pas de temps à me répondre qu'ils sont consultables au siège de la société.
A défaut de me transmettre ces éléments sous 15 jours, j'entamerais les suites judiciaires qui s'imposent.
Le voisin (Tullius pour les intimes) paraît avoir oublié qu'il était présent lors de l'AG 2018 organisé dans les bureaux de l'expert-comptable. Bref, crise de rire dans l'après-mid avec le-dit expert-comptable.

J'adore la tournure : «Ne perdez pas de temps à me répondre qu'ils sont consultables...»
«Ne perdez pas de temps à me répondre...» comme «Ne perdez pas de temps pour acheter ces superbes chaussettes...»
Quant au siège de la société... c'est la maison. J'aimerais tant lui répondre de venir — parce que je pense qu'il n'en aurait pas le courage et que l'exposition de la lâcheté a toujours quelque chose d'instructif (mais H. n'est pas joueur).

- Comme j'ai reçu des mails pour la reprise des entraînements en huit, j'ai appelé Anne pour officialiser mon départ du club de Neuilly. Nous avons discuté pendant deux heures, uniquement d'aviron.

Trois amis (ou plutôt deux)

Le premier a fait un infarctus il y a trois semaines (nous l'apprenons en lui téléphonant pour tout autre chose), le second fêtait ses soixante ans aujourd'hui et était à la maison pour travailler (sa femme nous a prévenu ce matin, je suis sortie acheter du champagne, nous sommes en rupture de stock depuis le confinement), le troisième préfère faire confiance à un homme rencontré deux fois qu'à H. qu'il connaît depuis six ans: la fin de la possibilité de travailler ensemble. H. a le moral dans les chaussettes — et moi aussi.

Il est suffisamment découragé pour accepter vers six heures d'aller voir une annonce immoblilière que j'ai repérée le matin en allant chercher le champagne (en temps normal il aurait eu la flemme).
Malheureusement je n'avais pas vu la mention "vendue" sur les photos de la belle maison de Brunoy.

Journée dense

Je suis fatiguée, et quand je rentre, H. est en train de s'énerver au téléphone: un projet sur lequel il travaille depuis des mois, une avancée technologique à laquelle il croit, est menacé par l'un des associés ("le voisin") qui pense pouvoir faire de l'argent facilement sans se plier au lent déploiement nécessaire.
Dans la boîte aux lettres une enveloppe: j'ai ma licence de théologie (baccalauréat canonique) avec mention Bien. (P*** neuf ans).

Journée dense.
Le matin, des profs de FLE (Français comme Langue Etrangère) nous expliquent la méthode (parler lentement, clairement, répéter beaucoup, insister sur la prononciation, féliciter, etc.) et nous présentent des outils (thèmes, fiches de vocabulaire,...).

L'après-midi, répartition des sept rôles de chaque matinée (café, accueil, administratif) et des goûters pour l'ensemble du mois.
Petits jeux, amusants, tournés vers la libération de l'énergie (tandis qu'hier c'était plutôt la mémorisation des prénoms). Leur simplicité m'enchante, comme se mettre sur deux files (soit deux groupes de dix) et se classer sans parler par ordre alphabétique des prénoms ou de mois de naissance. C'est tout simple et très amusant.

Jeux de rôles, "que faire si" : si un participant drague, s'il accapare la parole, s'il avoue être à la rue et appelle au secours, si une dispute se déclenche, si un groupe de même langue se renferme sur lui-même et ne participe pas…
En gros, il faut garder son calme et en référer aux organisatrices.
A propos d'un participant qui coucherait à la rue : — Ne culpabilisez pas. Vous constatez les situations, vous n'en êtes pas responsable. Ne prenez pas sur vos épaules un fardeau trop lourd.
A propos de se sentir inutile, de ne pas être sûr d'être utile : — Il faut l'accepter. Vous ne saurez jamais si ce que vous faites est utile, si les gens en face en retirent quelque chose. Il faut l'accepter.

Ce que j'aime et me paraît difficile (difficile de ne pas prendre une posture professorale), c'est le principe de réciprocité au cœur de la démarche: nous venons proposer de la conversation en français, mais les "élèves" peuvent proposer de la musique, du sport, de la danse, de la cuisine, du théâtre, n'importe quoi dans lequel ils sont compétents et qu'ils ont envie de partager: les ateliers de l'après-midi servent à cela.
J'essaierai d'y assister la dernière semaine de juillet (le reste du mois je ne participerai qu'aux conversations du matin).


Vélib matin et soir. Géniaux, les domaines cyclables. De gare d'Austerlitz à rue de Seine dans des couloirs réservés. Il y a clairement une aristocratie des cyclistes en fonction des vélos — je suis tout en bas sur mon Vélib.
Acheté une nappe orange pour le salon et des sandales en remplacement de celles cassées à Tarascon il y a quatre ans.

Des meubles, un chat, des pompiers

J'ai réussi à relancer la comtoise, mais pour combien de temps? Depuis que je l'ai déplacée fin novembre (avant le départ de O.), elle s'arrête au bout de quelques minutes ou quelques heures. Il faut mettre des cales avec art de façon à la pencher légèrement vers la droite et en arrière afin que la pesanteur soutienne exactement le mouvement du balancier.

Marché. Trois bouquets de tulipes.

Avant que je le dépose à la gare pour qu'il rentre «chez lui» (je ressens un pang inattendu chaque fois qu'il dit «chez moi» en parlant de son studio à Paris: comment, ce n'est plus ici, chez lui?), O. m'a aidé à replacer sur la mezzanine deux étagères et le meuble télé relégués dans le grenier (the room of requirement) depuis le premier week-end de décembre 2018… (oui, les travaux sont finis depuis mars 2019). Objectif: les laver, les remplir de DVD, avoir de nouveau de quoi regarder des films sur un grand écran et non sur un ipad.
Mais apparemment cela ne va pas être si simple, une histoire de switch avec la box.

En remontant l'allée pour chercher la chatte chez les voisins, nous croisons le fils des voisins qui nous dit d'un seul souffle: «on a un problème avec Enzo mais c'est pas grave, vous pouvez entrer, on a appellé les pompiers.»
Pas grave, les pompiers? Je me retourne et effectivement, un camion rouge «18» s'est arrêté en silence au bout de l'allée.
Nous franchissons la porte et la voisine, beaucoup plus logiquement, nous met dehors: «ce n'est pas le moment». En repartant, nous recroisons le fils, un grand gaillard, au bord des larmes, accompagné des pompiers (Enzo est son fils d'un an).

Plus tard la voisine nous rappelle. Les pompiers ont emmené le petit-fils qui convulsait aux urgences. Nous prenons le thé en tenant notre première discussion sur les grèves depuis le début des vacances. Cela fait une semaine que nous avons très naturellement oublié le sujet. Nous récupérons notre chatte qui a passé la semaine sous les meubles du salon quand ils étaient dans le salon, sous les meubles de la chambre quand ils étaient dans la chambre.


Le lendemain, l'enfant est toujours en observation à l'hôpital. Fièvre et bronches encombrées. Pas de diagnostic précis.

Dîner chez les voisins

Nous sommes quatre couples et nous jacassons joyeusement. Curieusement, et un peu par hasard, nous sommes trois à travailler dans les assurances, mais les deux autres n'ont pas la même couverture santé. Je raconte mes malheurs.
— Cegedim ? Ils sont connu pour faire les choses à leur manière et ne rien écouter.
C'est encourageant… (mais bon, je m'en étais déjà rendu compte).

Pendant le dîner, en face de moi, une quarantenaire mère de cinq enfants, pétillante de vie et de malice. Son dernier doit avoir cinq ou six ans. Nous apprenons qu'elle a eu récemment une ablation du sein, cancer. Cela n'a pas l'air de l'inquiéter, j'en suis estomaquée (avec quatre enfants mineurs….)
Quoi qu'il en soit le repas est très gai.

Laïcité

Dernière séance de catéchisme. Les enfants sont peu nombreux, peut-être parce que nous avons changé la date de la séance en mai à cause de Bréhat.
Je ne sais plus bien comment, je me suis retrouvée à leur faire un cours sur la différende entre les laïcs dans l'Eglise, par opposition à la vie consacrée; et la République laïque qui dessine deux sphères privée et publique et qui est censée protéger ces deux sphères (dont le droit à vivre sa foi dans la paix). J'ai expliqué, très utopiste, qu'un synonyme de laïcité de la République serait, devrait être, neutralité, un arbitre qui surveille qu'on respecte son voisin et qu'on ne dérange personne.
J'ai pointé au passage la difficulté de rester ainsi discret et de "proclamer le message du Christ" comme nous y engage l'Eglise ou le pape François: «je vous conseille de ne rien dire. Ayez une petite image, une croix, sur vous. Si quelqu'un est curieux et vous pose des questions, répondez, mais ne vous mettez pas à parler comme les apôtres à la Pentecôte!»

— C'est encore vous l'année prochaine ?
— Ah non, moi je redouble, vous vous passez en aumônerie.
(Décidément je n'aimerais pas être prof. C'est triste de quitter les enfants.)


Apéro chez les voisins (les voisins) qui dégénère en dîner, comme très souvent. Tous leurs animaux ont été tués par une fouine. Je leur en veux un peu de ne pas être plus rigoureux et de ne pas les avoir enfermés chaque soir. Mais cela n'aurait sans doute rien changé.


Parmi mon surf de l'après-midi, la vocation du dernier des Hasbourg.

Un barbecue anniversaire

Pas assez dormi : couchée bien trop tard zonée devant The Good Wife. Cette série met bien en scène l'intimité : ce que c'est que se connaître intimement entre époux, même après la trahison et dans la colère. L'actrice est exceptionnelle.

Anniversaire chez the voisins (ils sont nés à une semaine d'écart, pratique).

Cette année sera décidément sous le signe de la folie : une connaissance (qui a lui-même était hospitalisé plusieurs mois pour dépression) raconte la maladie de sa fille de quinze ans, pour laquelle il n'y a pas de nom pour l'instant : trop tôt pour l'instant. Parmi les symptômes, il y a la scarification ; l'incapacité à supporter d'être dans un espace confiné avec d'autres, donc l'incapacité à aller en classe ; la peur d'approcher ses parents, car celle qui habite dans son corps risque de les attaquer et de leur faire du mal…

Le voisin a un esturgeon de vingt centimètres dans un bassin de seize mètres carrés dans le jardin. Caviar dans vingt ans… Ah non, zut, c'est un mâle. Je suggère qu'on pourrait manger le sperme plutôt que les ovules, cela n'a pas l'air de réjouir les messieurs présents.

Tard le soir, nous mettons à jour mon CV pour un poste mieux payé, plus prestigieux et sans doute ennuyeux à mourir. Je ne sais pas si c'est une bonne idée. (Je suis sûre que c'est une mauvaise idée mais cela peut être un tremplin utile vers autre chose.) H. a l'idée étrange de mettre "grec" en loisir. C'est un bon test pour jauger ceux qui vont lire ce CV. Quelle quantité de déviance à la norme sont-ils prêts à accepter ?

Glissade

La seule occupation productive de la journée a été d'aller au marché. C'est l'un des arguments qui joue contre le fait d'interrompre l'aviron le week-end : j'arrête en me disant que je pourrais davantage travailler (ménage ou devoirs), en réalité je fainéante.
Cela fait du bien. Il est fort possible que je sois fatiguée, ou que j'ai besoin de rassembler mes forces avant de repartir.

Tenté de regardé Rocky. Je pensais que c'était le premier (je n'en ai jamais vu aucun et j'essaie de rattraper mon retard en matière de culture populaire) mais en fait c'était le dernier, Rocky Balboa, tellement ennuyeux que nous avons craqué au bout de vingt minutes.
Nous avons enchaîné sur Netflix avec le premier épisode de Grace et Frankie (un épisode, ça suffit), puis j'ai fini The Bounty Hunter, assez difficile à comprendre dans la mesure où il s'appuie sur des mécanismes judiciaires et des professions qui n'existent pas en France (le prêteur de caution, le chasseur de prime, etc.) Ce n'est pas très bon, mais je jouais à Candy Crush en même temps (quand je glande, je glande).

Apéro avec les voisins (les voisins, syntagme figé) qui ont sonné pour nous inviter chez eux et finalement sont restés chez nous.
Diagnostic définitif concernant la voiture de A. : réparations inutiles vu le prix de la voiture. Il nous faut lui en trouver une autre.

Le soir, je commence The Dressmaker qui me plaît beaucoup, entre recherche de la vérité, vengeance et histoire d'amour dans l'Australie toujours présentée comme la brousse absolue. Pas le temps de regarder la fin.

Orage

Ai-je trop dormi hier? Autant j'allais mieux, autant je pensais hier soir avoir passé le paroxysme et être sur la voie de la guérison, autant mon état avait empiré ce matin. J'ai mal même immobile, même dans mon sommeil, ce qui n'était pas le cas jusqu'ici. Je n'en vois plus la fin.

Départ des "voisins" dans la matinée après une ultime discussion politique, moi m'enflammant quand "le voisin" chante les louanges de Ségala (Ségala et Jacques Attali, mes deux bêtes noires).

Orage dans l'après-midi. Candycrush et quelques textes de théologie morale dans le salon au coin du feu. Je n'ai toujours pas choisi mon sujet pour le 25 avril. Je m'interroge: est-ce que mon lumbago est lié à ma lassitude de la mutuelle et à la peur de cet oral? Après tout, l'année dernière à la même époque c'est mon genou qui m'avait immobilisée (mais sans arrêt de travail), me permettant d'écrire ma dissertation de fin d'année plus ma dissertation en retard…
Est-ce que je psychote trop et raconte n'importe quoi?
C'est long.

Frontenay

Petit déjeuner à la Cimentelle avec une fantastique confiture au citron. La table d'hôte doit être exceptionnelle mais nous ne savions pas qu'il y en avait une et il faut réserver. Nous discutons avec le propriétaire (plus détendu que sa femme elle-même plus détendue qu'hier) qui nous conseille le Soufflot à Irancy.

Dernière partie de voyage calamiteux entre Avallon et Frontenay: je finis allongée sur le siège arrière en chien de fusil (nous avions pris des oreillers). Un moment sur le parking de l'autoroute j'ai cru ne pas sortir de la voiture, mon cerveau ne savait plus quels ordres envoyer. Je suis sortie à la force des bras, paraplégique, suspendue à H.

Arrivée dans une immense maison de famille jurassienne appartenant à des amis qui nous ont invités quelques jours ainsi que nos voisins ("le" voisin, celui qui nous boit toutes nos bières!).
Enorme maison, murs épais, meubles dépareillés ayant traversé les années, billard dans la pièce centrale sur laquelle s'ouvrent les chambres, papier peint d'époque, prises électriques des années cinquante, tout solide et délabré.

Sieste, farniente, il fait magnifiquement beau, je ne peux m'allonger dans les chaises longues peur de ne jamais me relever, coucher de soleil contemplé de Château Chalon avec vu sur la Seille et les reculées du Jura, soirée au coin du feu.

Je n'aime pas le vin jaune mais je ne le dis pas (je l'écris ici).

Les fous

— A une époque, nos bureaux étaient à côté de l'hôpital xxx. C'est là que j'ai découvert que la folie ne se voyait pas. Il y avait celle que j'appelais "la rafleuse": quand elle arrivait, il fallait tout planquer, les stylos, les tampons, les téléphones… Elle attrapait quelques bics et elle repartait… Il y avait le type super sérieux en cravate qui venait t'expliquer qu'il y aurait des travaux dans la rue, qui te montrait des plans, t'exposait les conséquences. On l'appelait l'architecte. Un jour un homme très bien habillé m'a demandé de lui prêter mon téléphone pour prévenir sa mère qu'il ne rentrerait pas à l'heure. Au fur à mesure qu'il parlait, j'ai compris qu'il s'adressait à l'hôpital et qu'il ne voulait pas rentrer…

Deuxième jour après Noël

Il fait beau et froid.
A. part. Foins et débris (le lapin, le lapin !) jusqu'au milieu de la chambre. La maison paraît étrangement vide après ces derniers jours. Nous avons désormais des habitudes de vieux couple.
Classement de papiers (remontant à un an et même novembre 2014), échange d'écrans, premières cartes de vœux. Je m'astreins à ne pas regarder de films avant que le soleil ne se couche (ce qui nous amène aux alentours de cinq heures, ce n'est pas si terrible).

Episodes 9 et 10 de la saison 1 de Sense8

Les voisins à dîner. Organisation du 31. Lui est en arrêt pour burn-out. Autrefois, on aurait simplement dit que son patron pervers a eu sa peau, ou encore qu'il est épuisé nerveusement. Extension du vocabulaire. Un autre voisin est à l'hôpital pour burn-out "familial": il a demandé à ne sortir que le dimanche, pour éviter sa femme (ambiance. L'une de ses filles en est à sa deuxième tentative de suicide. Qu'est-ce qu'un burn-out? demandé-je. C'est quand on n'arrive plus à faire face, me répond-on).

Au moment de me coucher, j'apprends que Carrie Fisher est morte. Absurdement j'évoque le malaise ressenti à "la"1 voir à la fin de Rogue one. Je me souviens que je ne savais pas qui c'était quand j'ai lu un article qui l'interviewait (quand était-ce? il y a longtemps, peut-être était-ce pour ses quarante ans, donc en 1996), dans lequel elle parlait de sa façon de gérer son poids (oui, un magazine féminin sans doute chez le coiffeur. Un beau magazine, genre Elle ou Vogue, je me souviens de belles photos). Elle disait: «Ce n'est pas moi que l'on aime, c'est la princesse Leia». Mais je ne savais pas qui était la princesse Leia (et je découvrais Carrie Fisher dont je n'avais jamais entendu parler).
Morte à soixante ans. Incroyable. Pour reprendre une question de RC, comment peut-on mourir à soixante ans?



1: "la" entre guillemets car c'est une reconstruction technologique. Le problème est le suivant: soit un film tourné en 2016 racontant une action intervenant quelques jours ou semaines avant un film de 1976: comment y faire intervenir des acteurs ayant quarante ans de plus alors que leurs personnages a un an de moins?

Une soirée

Sortie en double avec William. Un peu mieux que mes dernières sorties. Encore en tee-shirt, c'est magique.
Pourquoi ai-je tant de problèmes en double à Neuilly (problèmes d'équilibre) tandis qu'à Melun ça se passe bien? La largeur de la Seine, le fait de ramer avec des femmes un peu massives (ça stabilise le bateau) ou des bateaux plus lourds, plus anciens, plus stables?
Je crois que les bateaux de Neuilly sont plus techniques. C'est ce qu'il faut pour progresser. Mais il me suffit de deux sorties ratées pour avoir l'impression que je ne saurai jamais ramer.

Repas chez D. Quelle jolie déco. Ça me fait envie, mais je n'aurai jamais le courage de m'en occuper. Combien cela prend-il de temps?
Son mari ne jure plus que par le régime sans gluten. Comme dirait mon cousin médecin, «si on ne comprend pas mais que ça marche, pourquoi s'en priver?» Si seulement les personnes qui adoptent ces régimes particuliers pouvaient éviter d'en parler. Après tout, il va de soi que l'on sert ce que l'on juge le plus approprié à ses invités, y compris pour leur santé, alors à quoi bon le leur répéter à tout moment?
Entre les rhumes, les allergies alimentaires et un burn-out, ma santé avait quelque chose d'incongru.

Problème de traduction

Samedi, barbecue tard le soir avec des amis qui devraient déménager à Boston et nos voisins rentrés de vacances.
Souvenirs américains divers, dont celui-ci :

— Moi ce qui m'éclate, c'est leur questionnaire, «Etes-vous venu commettre un attentat?» Alors moi, tu me connais…
— Non, tu n'a pas fait ça !
— Ben si !
— So French !
— J'ai coché oui, et à la descente de l'avion, tout de suite, t'es mis à part…
(bruits divers, incrédulité, la conversation se perd)
— … heureusement, Véronika a réussi à les convaincre que je n'avais pas compris, que c'était à cause de ma mauvaise compréhension de l'anglais…
— … alors que le questionnaire était rédigé en français! termine Véronika dans un éclat de rire.

Orage

Orage. Une sirène hurle par intermittence; je ne sais si c'est le bruit ou le tremblement de l'air qui l'a déclenchée.
Du fond de mon lit, je l'entends qui s'élance plusieurs minutes durant, puis se tait, puis reprend. Mais pourquoi personne ne la coupe-t-il?
Une petite inquiétude, un petit tourment: et si c'était l'alarme des voisins dont nous gardons la maison? Ont-ils une alarme? Est-ce à moi d'interrompre ce bruit lancinant?
J'envoie un sms à H. pour lui poser la question. Trois heures du matin. Je doute qu'il me réponde à l'instant. Boule quiès. Je m'endors.

Pas un bruit. Pas de radio-réveil. Zut, les plombs ont sauté. Je descends dans la cuisine, je ne me souviens jamais, les boutons oranges cinq secondes pour purger, le bleu à relever, le vert à enclencher en appuyant de toutes ses forces… Non, rien. Les oranges, le vert, le bleu… le frigo démarre. Je remets le four à peu près à l'heure en fonction de la comtoise (qui avance). Il est cinq heures vingt.

Dans la chambre, le radio-réveil est toujours aveugle. Est-ce qu'il n'y aurait pas un second tableau électrique dans le grenier? Ça me dit quelque chose. J'y vais à la lampe-torche, il faut passer la main dans les toiles d'araignée derrière la poutre, je ne sais pas très bien si je préfère regarder ou y aller à tâtons.
Il y a bien un boîtier, je remonte une targette, redescends l'escalier : c'était bien ça, la partie chambre est allumée. Si nous vendons un jour la maison, il faudra penser à indiquer cette bizarrerie.

Avant de me recoucher, je change l'heure de mon réveil: il va falloir passer chez les voisins avant de partir, si les plombs ont sauté, c'est potentiellement grave: le congélateur, bien sûr, mais surtout les précieux aquariums.
(Ils n'auront pas sauté. Mais les installations du RER ont subi des dégâts. Retard, attente sur le quai. Dire que je me suis levée plus tôt…)

Week-end

- Vendredi soir : concert de fin d'année de l'école de musique

- Samedi : journée théologie. La place de l'épiscopat depuis Vatican II (cela fluctue et n'est ni très clair ni très arrêté. Quel rôle et quelle place pour les Eglises locales, voire régionales? Des pistes intéressantes pour l'avenir de l'Eglise. L'enjeu? A mon sens, avoir et faire confiance. Quand on voit comme c'est difficile alors qu'il s'agit des plus hautes instances (les évêques) nommées par une unique entité (le pape) garant d'une même foi, on se dit que finalement, qu'on puisse se faire confiance dans d'autres contextes moins unifiés est un miracle absolu.)

Le soir, spectacle de claquettes à Vincennes (notre voisine est professeur). Spectacle impressionnant par sa variété et le jeu des costumes.
J'ai la surprise de découvrir Danielle dans les danseuses. Elle était avec moi à la Vogalonga de 2011 (elle a arrêté l'aviron parce que porter les yolettes lui faisait mal au dos).

- Dimanche La flûte enchantée, pétillante et joyeuse. Enfin un décor qui n'est pas noir. Papageno remarquable. (Avouons que je ne comprends rien au livret. Les livrets d'opéra me paraissent toujours si schématiques que je devrais me forcer à ne pas en tenir compte, à simplement écouter et regarder sans chercher de sens.)

Dernier jour (de la semaine)

Commissaires aux comptes. Celui que nous aimions le moins est parti — "chez Mazars" nous dit l'associée du cabinet, à la fois fière de montrer l'évolution de ses salariés et déçue de ne pas avoir pu retenir quelqu'un recruté "par Mazars". Je me retiens de lui dire que ce n'est pas une grosse perte. Je fais rire ma collègue en lui disant que c'est peut-être grâce à moi qu'il a été embauché, grâce à mon cours brillant qui avait démonté ses certitudes et l'avait laissé penaud.

A midi, trop de courant pour sortir. Tank à ramer armé en pointe. Cela permet de corriger la position du corps. Ampoules puisque les mains ne sont pas habituées à ces rames. Comme le bassin est fermé et que l'eau ne peut pas s'échapper, cela donne l'impression de ramer contre de la boue, c'est très dur.

Soirée chez les voisins. Une fois de plus je regrette d'avoir montré du feu dans une discussion qui sur le fond n'avait pas de réponse et ne valait pas tant de chaleur («vaut-il mieux s'appuyer sur des principes ou tenter de discerner le mal? (sous-question: l'homme est-il constitutivement capable de distinguer le mal?)»). Il faut que je repère quand je dois laisser tomber, après je m'en veux, j'ai peur d'avoir blessé (bien que les autres n'aient pas montré moins de flamme).

L'affaire de la cuillère à glace

— Tiens, Véronika nous a rendu deux bols et la nappe grise.
— Ah très bien. Tu lui as rendu la cuillère à glace ?
— Non, j'ai oublié. De toute façon, elle avait cru que tu étais sérieuse quand tu avais dit que cette cuillère était si bien que tu allais la garder.
— Quoi ??!!!


Entre ceux qui ne croient rien de ce que je dis et ceux qui croient n'importe quoi… Mais là, ce serait du vol, non? «Tiens, ça, ça me plaît, je le garde». Et elle n'est pas choquée? Ou elle ne le dit pas? (sans doute pas, puisque je suis invitée à l'anniversaire de son mari bientôt. Je crois que je vais ramener quelques verres en cristal, eux aussi me plaisent).



Agenda
Nouvelles de la Seine : il fait froid, pluvieux, venteux. La Seine secoue beaucoup. Les peupliers sont jaunes.
Hervé voulait revoir Pride : complet. Donc Horns, que voulait voir Clément. Dispensable mais pas catastrophique (pour ados).

Assomption

— Est-ce que je peux aller à la messe sans avoir droit à une remarque sarcastique?
Dans un sens je me moque de la remarque sarcastique, dans un autre, c'est lassant. En fin de compte, j'ai droit à plus de remarques blessantes dans mon entourage proche qu'ici, sur internet, ce qui confirme l'hypothèse d'Agatha Christie que les gens prennent moins de précaution en famille (voir Un cadavre dans la bibliothèque).

Comme le matin même j'ai lu cela sur Postsecret,





je reste songeuse devant le prêche du curé encensant "l'amour d'une mère". C'est bizarre, cette idéalisation de la famille par l'Eglise, ne savent-ils pas que c'est le lieu où l'on se déchire le mieux?
(Peut-être que si: «[…] il s’agit […] de la cellule fondamentale de la société, du lieu où l’on apprend à vivre ensemble dans la différence […]» Evangelii Gaudium, §66. Ou pas.)


Agenda pour mémoire:
- barbecue chez les voisins. Il fait froid et pluvieux, quel drôle de mois d'août.
- un film nawak dans la catégorie eau-de-rose comique 1, La proposition. Avouons que l'amour que Raj (de The Big Bang Theory) porte à Sandra Bullok a attisé ma curiosité. C'est détendant.
Nous perdons beaucoup de temps ensuite à regarder les préview de ses films disponibles sur l'Apple TV. Comme dirait quelqu'un à propos de Tom Cruise, «elle a l'air de faire toujours le même film». On devrait les faire jouer ensemble, chacun dans son type de films, pour voir (exercice à contraintes).


1: J'y pense, la dénomination officielle doit être "comédie sentimentale".

Décapotables et pseudo barbecue

Les points forts du jour: matinée sur une traduction d'un billet hébreu lui-même traduit en anglais sur les actions du Hamas à Gaza (j'espère ne pas m'attirer toutes les haines de la terre — je suis peut-être naïve); une visite dans un garage Volkwagen pour voir une Coccinelle (à ce que j'ai compris le nom n'est plus New Beetle en France. Le modèle est assez massif. Le concessionnaire passe un long moment avec nous, sans se presser. Je suis surprise par les options luxueuses qu'H. est prêt à mettre dans cette voiture. Evidemment, tout ce que je veux c'est une décapotable (j'imaginais plutôt un vieux modèle d'occasion, c'est plus mon genre), mais si on me propose un intérieur cuir, je ne vais pas dire non! (bref, je m'oriente de plus en plus vers une voiture de vieille peau. C'est cohérent)); un passage chez l'horloger pour récupérer la comtoise (deux mois de silence); une visite dans un garage BMW pour essayer une Mini (très agréable à conduire, mais je l'assumerais encore moins que la Coccinelle. Je suis en train de me dire qu'une simple Polo ferait l'affaire); violent orage alors que nous avons organisé un barbecue avec les voisins. Cela sèche, mais des algues microscopiques rendent la terrasse gluante, terriblement glissante et dangereuse. Nous nous replions sur l'intérieur. Soirée jusque tard dans la nuit (trois heures du matin). (Cependant la viande sera cuite au barbecue: est-ce un barbecue si nous la mangeons à l'intérieur?). L'idée d'emprunter des chèvres pour tondre le gazon s'éloigne: si Monsieur est tout à fait disposé à les prêter, Madame craint que la voiture ne les traumatise (Monsieur fut sellier-bourrelier et nous raconte l'histoire de la Harley Davidson customisée en cuir orange à franges ou celle de Monsieur délaissé par Madame qui a fait recouvrir la voiture de Madame de cuir blanc, ouvrir le toit de son pavillon, placer la voiture dans son salon grâce à une grue et refermer son toit).

Journée calme

Jardinage, grec.

Tandis que je pioche et bêche, j'entends des cris d'enfants dans le jardin d'un voisin. Je n'arrive pas à déterminer s'il s'agit de foot ou si un père fait répéter des katas de karaté…

Question: si les invités (qui ne nous connaissent pas) de nos voisins (nouveaux venus) se garent devant chez nous, faut-il en déduire que l'aspect de notre jardin laisse à penser que nous sommes bienveillants, ou que nous ne méritons pas que l'on s'inquiète de nous? (Je précise que le trottoir en fasse de chez nous reste vide).

La dèche (et la honte)

Frigo tellement vide, flemme tellement vaste, qu'au moment où le voisin qui est venu travailler à un tract à la maison (H. fait partie d'une équipe qui s'oppose à Dupont-Aignan) repart, nous nous invitons à dîner chez lui.

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ajout le 23 septembre 2020 d'une remarque laissée hors champ jusque là:
Nous avons découvert que Véronika était jalouse de la blonde sur la liste.

Premier jour

Lever vers 9h30. Matinée et plus à glander sur FB et à reprendre tranquillement la liste de mes adresses, contacts et anniversaires sous… Excel, ce dernier changement de téléphone achevant de me convaincre que si l'on veut conserver la maîtrise de ce qu'on fait, les vieilles méthodes restent les plus sûres.
Retour chez les voisins jusqu'à 17 ou 18 heures. Nous comparons les campagnes françaises (et la curiosité de leurs habitants): Sologne, Berry, Dordogne, Lorraine, Touraine,… Nous parlons également d'une pub des années 70 qui m'échappe, et l'on évoque Dali et le chocolat Lanvin: je n'en avais jamais entendu parler.

Trois films: Red, Red 2, Dos au mur: les Red sont vraiment bons dans leur genre, avec des moments fugaces à la Audiard (genre Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages).

Dernier jour

Je trouve une infirmière à l'institut Vernes pour enlever les fils. Je suis contente, ce n'était pas gagné entre Noël et le Nouvel An.
Je déjeune d'une palombe au réglisse à l'Antre deux rue Mézière (très bon le réglisse, un peu coriace la palombe). J'achète des gants oranges pour moi et des collants à paillettes pour A.

Partie un peu tard du bureau, je ne sais plus pourquoi.

Réveillon chez les voisins, H. a passé la journée aux fourneaux. Bavardage agréable, je ne sens pas la fatigue.

Accueil de réfugiés politiques

Des amis devaient venir pour le week-end. Nous avions annulé au dernier moment par besoin de souffler.
Mais les voisins sont venus chercher un DVD: ils avaient dix-huit ados chez eux et voulaient quelque chose pour survivre à la soirée. Ils sont restés jusqu'à minuit.

Ce qui m'a impressionnée, ce sont les angoisses de monsieur: il avait vu Projet X et s'y voyait déjà (bilan le lendemain: deux dormeurs dans la baignoire et quelques vomissures).

Samedi

Matinée de TG sur les Targums, pseudo-Philon, les Antiquités bibliques. J'aime ça.

O. a cours de solfège à 13h30, ça nous plante tous les samedis, nous n'arrivons pas à caser un petit déjeuner et des courses dans la matinée. Moralité: quand j'arrive à la maison, H. et O. ont brunché, et je n'ai rien à manger. Je vais me coucher pour cuver ma fièvre.

Vers cinq heures je commence les opérations de réorganisation de la bibliothèque (deux étagères de moins tandis que nous avons récupéré les mangas et les BD des enfants ainsi que la SF et les policiers que H. avait emmenés à Mulhouse: je ne sais plus quoi faire des livres). Je planque l'Encyclopédie Britannica en haut d'un placard en attendant que tout le monde l'ait oubliée pour m'en débarrasser.

Cinquante ans d'un voisin, anniversaire surprise, j'ai tant de fièvre que je ne bois que de l'orangina. Nous ne connaissons personne, il fait plutôt froid sur la terrasse, je suis surprise par la jeunesse des enfants, de deux à douze ans, pour des gens qui ont plutôt cinq ou six ans de plus que nous. Beaucoup de familles recomposées, je n'ai pas l'habitude.

A. revient de Lisieux (bloquée une heure aux Halles dans le RER). Nous sommes cinq pour la première fois depuis le 4 septembre (c'est O. qui me le fera remarquer. Tout cela doit lui peser un peu, je suppose).

Grammaire et CD

Mi-août, nous avons enfin commandé un nouveau lit à O., son mètre quatre-vingt-dix (et demi!) ne tenant plus dans son lit actuel. Il doit être livré fin septembre. Aujourd'hui nous avons tenté d'aller chercher l'armoire assortie: las, il y aura aussi trois semaines d'attente (l'avantage, c'est qu'elle sera livrée).
Nous avons trouvé avec difficulté des étagères à CD. Ce n'est plus du tout d'actualité.

L'après-midi, pendant que H. et C. montent deux étagères sur trois, j'explore la grammaire de Jean-Nicolas Wagner que j'ai fini par commander après la fin de non recevoir de la bibliothèque de l'ICP (j'espérais qu'il pourrait la demander à la BNF). Le texte est arrivé dans ma boîte mail, cela n'a pris que trois ou quatre jours et non trois ou quatre semaines.
L'écart avec la pédagogie actuelle est un abîme, quand j'aurai fini de copier Alibaba, il faudra que je réfléchisse à la façon de présenter les règles de grammaire, qui sont souvent de longues suite de mots répondant à une règle particulière. La façon d'énoncer les règles a beaucoup changé, il faudra que je les transcrive en "XXIe siècle".

Remplissage des étagères, nous exhumons des CD qui n'ont pas dû voir le jour depuis dix ans. Je constate avec dépit que je n'ai plus les coffrets 1 et 2 d'A l'ombre des jeunes filles en fleurs. A qui ai-je bien pu les prêter?

Week-end

- Samedi
Star Treck en famille. Un peu décevant. Puis des courses (aux Halles un samedi, une idée de l'enfer, mais de toute façon avec les départs en vacances, ce n'était pas plus idiot qu'ailleurs). Chaussures de montagnes, chaussures de bateau, anti-moustiques, lampe frontale, machine à laver le linge, thés.
Il fait enfin beau.
Départ demain à l'aube de C. pour sa colo jusqu'au 17. Je ne serai pas là à son retour, et il repartira en mon absence. Nous avons malgré tout réussi à nous quitter sur une dispute.

- Dimanche
FB, marché, sieste pendant que H. passe la terrasse au karcher avec André, apéro de 17 heures à barbecue tard dans la nuit.

Malveillance

Nous avons dégagé le chêne. Le tronc fait huit à dix centimètres de diamètre. A la base, un coup de scie, sur la moitié de la surface, remontant à six mois ou un an.
Le plus probable est que le père de notre voisin qui déteste les arbres (il les a tous fait couper à son fils quand ils ont construit sa maison il y a dix ans, y compris un magnifique chêne de trente à quarante centimètres de diamètre qu'il était sans doute illégal d'abattre) a profité de notre absence pour saboter notre jeune chêne en se disant que celui-ci finirait par tomber (ce qui était terriblement dangereux).

Aujourd'hui c'était la fête des voisins. Je n'y ai pas participé (journée Pentateuque), mais il paraît que le père a soigneusement évité le regard de H. et n'a pas dit bonjour à A.

Nous ne dirons rien parce que nous aimons bien notre voisin et que nous ne voulons pas l'embarrasser (nous sommes sûrs que son père ne lui a rien dit). Mais c'est triste.

Un we

Vendredi soir. Soirée galère. Presque concert sous la pluie à Versailles, nous abandonnons avant le début qui tarde (vingt minutes de retard, la pluie goutte du parapluie sur mon genou), nous partons, en arrivant à la grille nous apprenons que le concert est annulé, tant mieux, nous sommes partis avant la cohue (Même sans la pluie j'aurais été très déçue: qu'est ce donc que cette conception de concert classique en plein air où les chaises ne sont pas installées en amphithéâtre, mais à plat?)

Samedi journée, pique-nique chez les voisins, samedi soir, R. à la maison (un peu surpris de l'animation du dîner), dimanche les D.

Samedi matin au lit, avant même de me lever, douleur aléatoire et intolérable dans l'omoplate droite, un nerf pincé sans doute, genre sciatique. Très handicapant car survenant par surprise et faisant hurler à chaque fois (c'est discret). Etirements selon les instructions du kiné, glaçon, mouvements prudents. Cela semble disparaître peu à peu dans l'après-midi; dimanche matin je teste précautionneusement mes muscles avant de me lever. Tout est redevenu normal, tant mieux, mais je suis tout de même un peu peinée de constater que personne ne me demandera comment va mon dos (keep a stiff upper lip).

Week-end

Faust "j'ai eu honte" Alagna mais oui il a des scratchs, et il chante elle mime, et paf, la chemise s'ouvre ? Mais est-ce qu'il est poilu ? Oui, non, les avis divergent, il le serait mais il se serait rasé, vendre des tableaux, à quel prix, comment assurer un revenu régulier, éviter la tempête, ne pas bouger, ne pas la provoquer, Le grand Remplacement, dormir une demi-heure dans la voiture, L'Attente de Dieu à voix haute dans la cuisine, le Carrefour markett de Chartrettes, galette chez les voisins, mais si on mâchait des chewing-gums de colle, plus maintenant c'est interdit, et la languette de la colle Cléôpatra, c'était terrible la languette cassait toujours, toi tu es un traumatisé de la languette, un bain, un Que-sais-je, du rangement, des mails, je n'y arrive pas, The Queen, je n'ai toujours pas commencé, en retard, en retard, en retard.

A partir de mardi soir, je range.

Nos voisins

A. est partie à Firfol (stage d'équitation) ; H. est revenu de Lausanne après avoir déménagé C.

Apéro chez des voisins que nous ne connaissons pas.

Ils nous racontent leur découverte de O. sur leur paillasson quelques semaines plus tôt:
«J'ouvre la porte, et je vois un garçon que je ne connais pas qui me demande si je peux m'occuper de ses chats pendant trois jours et me tend des clés. Je me dis «Dis donc, ils ont confiance», je lui dis: «Attends», j'abandonne mes amies dans mon salon et je l'accompagne chez lui pour qu'il m'explique où sont rangés les boîtes, etc.»

Oui, c'est ce que nous avions découvert fin juillet tandis que nous roulions vers l'Aveyron: les enfants nous ont appris avec satisfaction que "la mère de Violette", "qui est très gentille", s'occupait des chats.
— Mais on ne la connaît pas !
— Mais si, elle est très gentille, t'inquiète pas maman. (tinkiètpamaman)

Et nous, morts de honte à l'idée de cette dame inconnue que nos enfants avaient enchaîné à nos chats, lui avons ramené quelques souvenirs culinaires du Périgord, et en retour nous avons été invités à prendre l'apéro, ce qui doit se faire chez les gens civilisés je suppose, mais en dix ans nous ne l'avons jamais fait bien qu'entretenant de bons rapports avec tous nos voisins: l'art de l'esquive.

Il est courtier en assurance, et donc ne voit pas la vie exactement par le même bout:

— Oui, et ce qui a fait beaucoup de mal aux garagistes, ce sont les limitations de vitesse et les radars: moins d'accidents, moins de tôle froissée. J'ai vu des réparateurs, sur six bancs, deux d'occupés! Et plus de pièces dans les casses... Et les croque-morts… Ça ne se sait pas, mais la profession a réclamé de l'aide au gouvernement, des compensations… Chute du volume d'activité! [1]




Notes

[1] Une rapide recherche sur internet ne m'a pas permis de trouver confirmation. Il faudrait chercher: si quelqu'un a cette curiosité…

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