* Enfin vaccinée (Johnson), par la doctoresse qui m'avait tant plu.

La thrombose serait peut-être une allergie à l'héparine, l'un des composants du vaccin. Cette allergie est imprévisible, il n'y a pas de profil déterminé.
«Si vous avez de la fièvre plus de quarante-huit heure, ou si la fièvre réapparaît plus tard, prévenez-nous. Ne vous dites pas "c'est bon, c'était pour moi": maintenant nous avons du recul, nous savons réagir.» (Elle me fait rire.)

J'ai de la tension. La dernière fois 15.8, cette fois-ci 14. Je mets cela sur le compte de mon nouveau boulot.
— Prenez votre tension quand vous y pensez, trois fois de suite parce que les résultats varient sur trois fois. Vous voyez souvent votre médecin traitant? (Non) Envoyez-moi les résultats. Parce que les artères ducissent, ça fatigue le cœur. Une pilule par jour pendant un an ou deux, il est possible d'arrêter si ça se régule, vous n'entrez pas au couvent.

Je vais le faire. Je ne voudrais pas fatiguer mon cœur maintenant que j'ai la perspective de faire un quatre master!


* J'ai un peu de temps, je passe chez Max Mara et trouve deux combinaisons, pièce de vêtement à la mode cette année mais souvent difficile à trouver. Celle que je porte à vingt-cinq ans (avec un changement de fermeture éclair). L'une des deux que je viens de trouver ressemble énormément à une que j'ai portée jusqu'à la transparence circa 1992. Je suis enchantée. Et un pantalon (je n'en ai qu'un pour l'été, or j'ai abandonné les robes légères en entreprise, image oblige) et un haut pour assortir.
Voilà. Normalement je n'achète plus de vêtement jusqu'à ce que les actuels craquent, coutures ou usure du tissu. Cinq à dix ans, je pense.


* Direction Garches pour voir la mère d'H. hospitalisée depuis une semaine et qui repart demain chez elle en province. C'est la première fois que je la revois depuis février 2020.
— En fait, ça fait un an que vous n'avez pas vu autant de monde.
— C'est tout à fait ça.

Je récupère la voiture. H. rentrera à Moret par le train, un jour de grève (eh oui, à peine déconfinés que la SNCF fait grève: on se demande quelle passion les habite de vouloir ainsi à toutes forces planter la France, pour ensuite se plaindre (et accuser) que la France soit plantée).


* Voyage vers Cerisy. Il faut arriver avant 19h30. Je n'ai pas eu le temps de déjeuner, je mange une quiche au poulet sur la route, à Ste Colombe-la-Commanderie. La boulangerie s'est intelligemment installée au niveau du seul feu rouge. Un routier me regarde hilare déguster ma quiche le long d'un muret. Je me demande s'il a fait le lien avec la décapotable garée de l'autre côté de la route. (Plus tard je lui ferai de grands signes en le dépassant. Là encore, a-t-il compris que j'étais celle avec qui il avait partagé un rire quelques kilomètres plus tôt?)

Je roule contre ma fatigue, contre ma peur d'avoir de la fièvre (doliprane préventif au lever, doliprane à midi), pour arriver à l'heure. Pour ne pas prendre l'autoroute, je suis Michelin et non Waze, mais Michelin se trompe et m'emmène en forêt de Cerisy. Encore trente kilomètres à rouler soit trente minutes, je vais arriver avec seulement dix minutes d'avance. Station essence en catastrophe et par chance (petit réservoir, quand le voyant s'allume il faut réagir vite).

J'arrive à l'heure. Repas en face de Francis Danvers. Soirée autour d'un inédit d'Edgar Morin, un roman retrouvé dans les archives de l'IMEC. Très proustien.
Je ne peux m'empêcher de ressentir un certain cabotinage morinien (jugement à l'emporte-pièce de quelqu'un qui ne le connaît pas).

Chambre du marquis. Très joli. C'est la première fois que je dors au château (j'ai déjà eu une chambre aux escures, à la laiterie, à l'orangerie). Il fait froid.