Billets qui ont 'Neuilly' comme ville.

Adieux

Je suis passée au CNF pour dire au revoir à Vincent et Claire et leur laisser une bouteille.
C'était émouvant — mais je me rends compte au soulagement que j'en éprouve que c'était devenu trop lourd, entre la difficulté de venir de Nanterre le midi (un RER, un métro) et celle de retourner à La Défense le week-end (ce qui était stupide, j'en avais conscience, mais comment abandonner les rameuses du huit?)

Finalement le virus aura eu raison de tout cela: plus personne ne parle du huit (personne ne s'est connecté sur l'application qui nous permettait de nous organiser, ne serait-ce que pour tenter de faire un quatre) et il est difficile de ramer le midi sans vestiaire donc sans douche.

J'ai oublié de remercier Vincent pour tout ce qu'il m'a apporté depuis deux ans: j'ai beaucoup progressé, j'ai découvert des pans entiers de technique que j'ignorais. Il faudra que je lui envoie un sms.

Bon, et maintenant, changer de boulot.

Des soldes et des rendez-vous

Petit déjeuner avec H. boulevard Raspail. Il va chez un client pour la journée, il m'a déposée près d'Assas. C'est devenu compliqué de circuler dans Paris, même l'été. Ça va être l'enfer à la rentrée.

Aujourd'hui le thème était l'écologie (le but étant toujours, je le rappelle, de fournir du vocabulaire). J'ai parlé ressources naturelles, pillage des ressources naturelles, famine, démographie, nourrir la planète, nucléaire, dépendance énergétique face à la Russie ou l'Arabie Saoudite. Sans doute pas assez parlé éoliennes ou panneaux solaires.
J'ai cruellement conscience de faire passer mes convictions (as opposed to une information objective). Mais je sais désormais que des écologistes pur sucre n'auraient pas ces scrupules.
Je pense trop.

Soldes à midi. Beaucoup plus acheté que d'habitude, sans doute l'indice que ces matinées me rendent heureuse (faire des essayages et constater qu'on est un gros tas devant le miroir (me) demande beaucoup d'énergie. Ce n'est pas une partie de plaisir mais un effort. Difficile de faire cela quand je n'ai pas le moral). Une robe et un tailleur rouges, deux chemisiers blancs, un pantalon noir, que des habits pour le boulot. La note était étonnamment peu salée, la moitié de ce que j'attendais: effet déstockage Covid?

L'après-midi, appel successif des deux propriétaires de Moret, que j'appellerai l'imprimerie (le grand entrepôt collé à la maison est le local d'une ancienne imprimerie) et le loft. Dans des styles très différents, le premier grincheux et le second enjoué, ils vérifient la même chose: que nous ne sommes pas des «visiteurs de maison», une engeance qui passe ses week-ends à faire perdre leur temps (et leur moral) aux propriétaires en visitant et en critiquant sans avoir l'intention d'acheter.
Je pose deux questions : avez-vous la fibre (non, pas à Moret) et comment la maison est-elle chauffée?

L'imprimerie est un homme plutôt négatif, qui m'explique que sa maison est en zone inondable. On dirait qu'il fait tout pour décourager la visite, «parce que ça donne du travail». Le loft prend la vie du bon côté et m'explique tout le bonheur de vivre à Moret, les commerçants présents en centre-ville, la forêt à deux pas (mais pourquoi s'en va-t-il?)
— Si vous voulez mettre des cloisons…
Je l'interromps: — Je n'achète pas un loft pour mettre des cloisons!
— Je suis bien d'accord avec vous.
J'ai l'impression qu'il a dû en voir de toutes les couleurs.

Visite prévue samedi pour l'imprimerie (je préviens que je serai transpirante du fait de l'aviron) et dimanche pour le loft.
La maison de Vitry est vendue (pour ceux qui veulent rêver et pour les riches, l'agence était Terrasses & jardins), Etiolles n'a pas fait signe, Saintry a envoyé un mail (propriétaire en Bretagne).

Le soir encadrement des débutants à Neuilly. Ça faisait longtemps: avec jrs le matin, j'ai totalement laissé tomber les entraînements d'ergo. J'ai oublié de dire que j'ai écrit le 13 juillet à l'organisateur de la coupe des dames à Angers pour qu'il m'indique quel club vers Fontainebleau participe régulièrement à la course: l'ANFA, le club organisateur de Ram' jazz. Je vais m'inscrire là-bas; ce sont mes dernières sorties à Neuilly, même si je ne le leur ai pas encore dit. J'ai fait trop d'efforts pour ce huit (revenir à la Défense le week-end, contrôler mon poids en permanence) pour trop peu de plaisir. Adieu.

H. m'attend depuis un moment. Nous dînons dans un excellent restaurant, servie par une serveuse très menue et très souriante. La rue entière est bloquée, transformée en immense terrasse, un orchestre de jazz joue au loin.

Reprise des entraînements

Bien que ne faisant pas partie des huit meilleurs temps parmi les rameuses et donc n'étant pas "titulaire" (sélectionnée pour les compétitions), je vais sans doute avoir souvent l'occasion de ramer dans le huit à l'entraînement: le fait d'être adulte avec une vie familiale et une vie professionnelle fait qu'il y a souvent des absentes parmi les titulaires — sans compter celles qui ont envie de faire un bateau court ou ramer avec des amis.

Donc j'ai de nouveau pris le trajet de la Défense. Quand je vois à quel point je suis fourbue après l'entraînement, ça vaut la peine.


Une photo prise du pont de Neuilly, mon point de vue préféré sur la Seine, un peu avant neuf heures.

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Point d'actualité :
Le porte-parole du gouvernement et secrétaire d'État Benjamin Griveaux a été évacué après une intrusion de "gilets jaunes" samedi dans son ministère.

Un tweet que je n'ai pas lu a été supprimé. On imagine ce qu'il disait (imaginant sans doute une catastrophe pour que tout cela s'arrête) en lisant les commentaires d'un ami:
«C’est un peu mon sentiment aussi
Ou un accident vraiment grave de type incendie faisant plusieurs morts, ou détruisant un bâtiment particulièrement emblématique.

Avec ce sentiment un peu déroutant qu’il n’y a pas grand chose d’autre à faire, que d’attendre que ça arrive, tout en espérant que ça n’arrive pas.»

Sortie

Chaque année nous formons les débutants ("les perdraux de l'année") à partir de mi-juin. La crue a tout bouleversé, et le rythme habituel — tank à ramer, planche à ramer (seul sur une barquette en platique insubmersible pour sentir les mouvements de l'eau et du corps), yolette — est impossible, il y a beaucoup trop de courant pour mettre qui que ce soit seul sur une embarcation.
Les nouveaux montent donc directement en yolette, avec trois confirmés au lieu de deux habituellement, pour être sûr de réussir à tourner (avant les piles de pont, avant d'arriver au Havre…).

J'y étais ce soir, c'était ma première sortie à Neuilly depuis la crue. Température idéale, beaucoup de courant, beaucoup plus qu'à Melun (apport de la Marne et moindre largeur du lit à cause des îles). Marc et moi avons remonté le bateau seuls sur la partie la plus difficile, j'ai des courbatures dans les épaules. C'était amusant.

Crue

Mail de Vincent à 15h28 :
Bonjour à toutes et tous,

Nous avons impérativement besoin de votre mobilisation pour nous aider à parer l'inondation du club prévue par la préfecture vendredi au plus tard.

Marine, Marin et Tristan orchestrerons les tâches suivantes :
- déplacer le matériel sensible du parc à bateaux et de la salle de musculation ​vers le tank à ramer et les vestiaires (ces derniers seront hors d'eau à priori).
- sangler à leurs râteliers les deux premiers étages de bateaux afin que ces derniers ne se baladent pas dans le hangar quand les eaux monteront.
...

NOUS COMPTONS SUR VOUS !
Une photo montre le club les pieds dans l'eau en 1995 (février?)

(Malgré tout… j'ai honte de l'avouer devant tous ceux qui sont dans la boue (la sœur de ma collègue vivant dans le garage de sa maison en construction: inondé, tout est fichu, matelas, lave-linge, etc) — en tant que "gens du fleuve", j'aime bien.)

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Agenda
Pot pour arroser la fin du cours de grec. L'année prochaine je ne poursuivrai que les "lectures" une fois par mois. En revanche j'ai le projet de traduire plus régulièrement et d'apprendre du vocabulaire: encore un vœu pieux?

A nos sociétaires morts pour la France

A midi, j'ai vu quatre embarcations vénitiennes (dont deux gondoles) passer sur la Seine. Peut-être des équipages de l'ACBB s'entraînant pour la régate des bateaux historiques?
Mauvaises photos, dommage.


En quittant le bureau, je suis passée devant les plaques commémoratives de la SACEM à Neuilly que je n'avais jamais remarquées:


Initiation à l'aviron pour les enfants début juillet

A Neuilly, au pied de la Défense, sur un bras calme de la Seine. Métro ligne 1.

Eça de Queiroz

Lundi, à la suite d'une série de déconvenues, je me suis retrouvée sur le terre-plein central de l'avenue du Général de Gaulle à Neuilly (métro "Pont de Neuilly", sortie "rue de l'église").

A ma grande surprise, j'y ai découvert une statue de Eça de Queiroz, que je révère depuis la lecture des Lettres de Paris. (Et il paraît que ses romans sont meilleurs encore, ce qui à vrai dire me fait un peu peur.)


Photo de téléphone, huit heures du matin, ciel maussade.


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Sculpture d'Antonio Teixeira Lopes, selon une étude de 1903. Statue offerte par la ville de Lisbonne en 2004.


(Je trouve ce visage admirable.)
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