Billets qui ont 'Platamonas' comme ville.

Equinoxe

Le vent est tombé assez vite mais la mer s'est creusée en vagues de deux mètres: c'est sans doute peu pour l'Atlantique mais pour la mer Egée s'est énorme, elle qui clapotait au pied de l'hôtel. Désormais les vagues se couronnent d'écume y compris en pleine mer.

Mon problème est le froid: j'ai préparé ma valise trop vite (en faisant trop de choses à la fois) et j'ai oublié de prendre un pull. Je n'ai que des robes sans manches et des sandales. J'enfile l'un sur l'autre deux tee-shirts sur une robe… Il y a une table dans la chambre mais pas de chaise, nous descendons travailler dans le hall de l'hôtel. Il n'y a personne, nous sommes en train de faire le contraire de tous les autres: rester quand il fait froid et partir quand il fait beau et que nous pourrions profiter de la mer.

Je passe deux heures à faire une fiche de lecture sur l'article de Lemieux lu en début de séjour. Me reviennent en mémoire les recommandations de Thibault Joubert en 2014: «faire de la théologie, c'est écrire». Or j'ai bien moins écrit depuis le début de ce cursus qu'avant.

Après-midi paresseuse. Nous allons à Platamonas à pied. Deux coups de fils professionnels: un rendez-vous plein d'espoir pour moi, une déception pour H.

Platamonas

Aujourd'hui O. a vingt ans. La semaine dernière, sur le quai du RER, j'avais commencé à lui demander s'il voulait organiser quelque chose, inviter des copains au restau. Devant son manque d'enthousiasme, j'avais réfléchi trois secondes: «Ah mais non, c'est un mercredi, tu préfères être devant ton écran, c'est une soirée avec ta guilde!» Soulagement visible de O., j'avais compris sans qu'il ait eu à m'expliquer, à s'expliquer. «Tu sais, ça irait plus vite si tu me le disais, ce serait plus simple. Ce n'est pas comme si j'allais te faire la morale ou te reprocher quelque chose.» Il avait hésité puis s'était lancé: «C'est juste que… ça me paraît une telle perte de temps…»
Sous-entendu: fêter ses vingt ans. J'ai les enfants les plus pragmatiques du monde.

Vers treize heures, départ pour Orly. Nous prenons l'avions entre quatre et cinq heures. Arrivée après sept heures, une heure de décalage avec Paris. Pas de jolie voiture cette fois-ci, il n'y en a plus, mais une Skoda Octavia bleu roi.
Nous roulons dans la nuit noire sur des autoroutes sans défaut. Plusieurs péages, quelques pièces à chaque fois; cela ressemble à l'autoroute de l'Est (vers Reims) autrefois.

Platamonas, remparts sur la colline, descente raide, hôtel au ras des vagues, chambre itou (bruit pénétrant, impossible de dormir la fenêtre ouverte), restaurant très fréquenté. Nous dînons.

Je suis, nous sommes, en vacances.

Vacances

Dernier jour avant deux semaines de vacances.
J. me demande : — Alors, vous faites quoi ?
— Pour l'instant rien. Mais ce n'est pas grave, j'ai de quoi m'occuper à la maison.

(Cette année je n'ai pas organisé de vacances donc rien n'est prévu. C'est aussi une expérience: si je ne fais rien, que se passera-t-il, rien, ou quelque chose? Ma façon à moi de refuser absolument toute charge mentale depuis que les enfants sont grands (ils ont beaucoup soulagé cette charge pendant leur adolescence).)

Un comité financier dans l'après-midi, une réunion de caté le soir, cette fois-ci en présence des prêtres (toujours pas de dates. Ça va devenir compliqué avec les sorties prévues à l'aviron.) Le soir quand je rentre, H. a pris des billets d'avion pour Thessalonique. Il a choisi un hôtel le long de la plage à Platamonas. Il reste à le réserver, ainsi qu'une voiture, ce que nous faisons ensemble.
J'enverrai un sms à J. demain, pour la faire sourire.
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