Journée à Portland dans le sud du Maine. Un temps extraordinaire, on se promène sans manteau (l'année dernière à la même époque, il avait neigé par vagues successives pendant trois semaines: quand il cessait de neiger, il gelait, quand le temps se radoucissait, il neigeait. La neige avait atteint des hauteurs jamais vues depuis 1978).

Tous les magasins sont fermés, ce qui me paraît logique mais étonne mes compagnons. Nous voyons le moment où nous n'allons pas trouver de quoi déjeuner. Une recherche Google plus tard (eat in Portland Christmas day) nous trouvons refuge dans un hôtel (Portland Harbor Hotel) où je peux enfin manger mon premier homard du voyage (c'est la spécialité de toute la côte). Le restaurant est excellent et très cosy. A notre demande, la serveuse part à la recherche du quarter du Maine, en vain («Oh, my father does this collection too!») Je le trouverai plus tard dans un magasin de "souveuniiirr".

Promenade le long de la côte (the "Easter promenade", sponsorisée par le Rotary. Ici, tout ou presque est financé par l'équivalent d'associations. Si quelque chose vous tient à cœur, trouvez d'autres personnes à qui cela tiennent à cœur, levez des fonds, faites du lobbying, menez votre projet à bien. Nous aurions pu devenir amis du musée des transports, mécènes de la High Line, adopteurs d'autoroute. Tout cela donne l'impression à mon esprit français d'une grande fragilité, qu'à tout moment la High Line ou la maison de Melville pourraient disparaître (et c'est peut-être le cas); cela montre par contraste combien nous sommes habitués en France à ce que l'Etat pourvoit et supplée à tout (je ne dis pas que l'un est mieux que l'autre; simplement, ce sont vraiment des modes de pensée, d'être et d'agir aux antipodes)), le soleil se couche une heure plus tôt qu'en France, la journée est courte.

J'aimerais bien voir un élan.