Billets qui ont '2017-04-06' comme date.

Rechute

Matin en forme.
Puis j'ai fait l'erreur d'aller jeter le verre dans le container à cinq cents mètres de la maison.
Ou l'erreur de faire des étirements.
A midi, douloureux. Pris un rendez-vous chez un acupuncteur dans un moment de "après tout essayons", mouvement aussitôt regretté mais pas le courage d'annuler.

Il est possible que ce soit en train d'évoluer vers une sciatique. Difficile de s'appuyer sur mon pied droit, je sens le bassin appuyer sur la tête du fémur, à droite. Quel dommage de ne pas mieux comprendre son corps, c'est intéressant, curieux: tout ce qui habituellement n'existe pas, n'envoie pas de signaux, devient sensible, mystérieux: que se passe-t-il, qu'est-ce qui a mal, pourquoi? Enflé, pincé, contracté, déplacé? Quel dommage de ne pas avoir une sensation assez fine de son propre corps pour comprendre se qui se passe.

Découragée ce soir. Si je m'arrête, tout le travail va retomber sur J. Si je m'arrête, ce sera uniquement pour éviter les transports. Etrange raison.

Oui, découragée. J'arrête les médicaments (je n'ai pris qu'un doliprane codéiné à midi (au lieu des trois prescrits)), ils ne soulagent rien mais me sapent le moral.

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Podcast sur la vie de Malcom X. Début de celui sur Aimé Césaire.
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Aujourd'hui Pascale a cinquante ans. Où est-elle ?

Poutou ce héros

Ah, dans mes bras, Poutou. Il a latté sa gueule à Fillon et Le Pen. Dans les choux, à terre, ratatinés. Je me passe en boucle, avec le son, cette vidéo (oui, AVEC LE SON, moi qui ne supporte jamais les musiques de m***). Ça me console, ça me ravit, ça m'enchante.

Je me suis levée à sept heures pour envoyer les deux derniers rapports puis je me suis recouchée (je partage le lit avec le chat: elle en prend la moitié et moi l'autre, c'est très difficile de dormir avec un chat et un lumbago). A midi j'ai appelé pour un dernier point. Mercredi midi : je considère que j'ai fait ma part, qu'ils se débrouillent. Je ressens si peu de culpabilité que je suppose que je dois être en colère, en colère de voir partir ceux avec qui j'aimais travailler, en colère de ne pas être prise au sérieux lorsque je dis que le vrai risque de cette mutuelle, c'est que nous ne sommes que deux à en connaître les rouages, en colère de voir la CAC nous soûler avec des problématiques qui ne sont pas les nôtres, en colère d'avoir si peu de visibilité sur l'avenir de cette mutuelle.

Je dors, je joue à Candycrush, je bois de la camomille.
Ce soir ça va un peu mieux.
Je copie-colle ici une défense pro-Macron que j'ai écrite en réponse à une remarque sur FB, parce que je vois passer dans mes contacts des attaques violentes contre lui comme je n'en vois pas contre Fillon (mais lui est au-delà des mots), Hamon ou Melenchon. Est-ce parce qu'il est crédible qu'il focalise ainsi les attaques?

«
Macron s'est dit attaché à l'Europe. Je n'en connais pas d'autre qui le proclame ainsi clairement.
Il considère que l'accueil des réfugiés est un devoir, et ça correspond à ce que je pense.
On lui reproche de vouloir supprimer 50000 postes: supprimés ou non remplacés? Parce que s'il fait ça brutalement, nous aurons tout le monde dans la rue, comme d'hab.
En revanche, s'agissant de l'éducation, il est sans doute le seul à prendre le problème au sérieux (selon le mot de Houellebecq dans Soumission: «la droite n'avait jamais su ce que c'était, il y avait longtemps que la gauche avait abandonné ce terrain»).
Quant à l'hôpital, je peux vous dire via un spécialiste de droit social (le genre qui m'a permis de connaître Piketty ou le revenu universel avant que ce ne soit à la mode) que les ressources humaines des hôpitaux sont très mal gérées.
Il y a un vrai problème de partage entre le public et le privé, je vous l'accorde (il est anormal de rebasculer dans le privé ce qu'on ne sait pas gérer dans le public), mais il ne s'agit pas d'abord d'embaucher mais de réorganiser (et ensuite éventuellement d'embaucher, mais cela ne ser une solution que si l'on a d'abord réfléchi). J'espère que Martin Hirsch qui s'occupe de l'AP-HP restera en poste car c'est quelqu'un de pragmatique qui n'a pas peur de mettre les gens autour de la table (par exemple il a fait rencontrer aux directeurs de l'ex-ANPE des chômeurs: ils n'en avait jamais vus... (lors de l'élaboration du RSA)). »

Le débat

Trois jours seule à la maison. Je travaille lentement. J'envoie le rapport de gestion et le rapport sur la délégation de gestion. Je dors une partie de l'après-midi, assommée par les médicaments. Sont-ils destinés à me soigner (décontracter les muscles, si j'ai bien compris) ou à atténuer la douleur? Parce que si c'est la seconde réponse, je peux arrêter: ils n'atténuent rien du tout et m'endorment. Je n'ai pas si mal que ça si je ne bouge pas, c'est pa transition debout assise ou n'importe quel mouvement vers l'avant qui sont insupportables.

Donc je dors, de façon anarchique, de dix heures à midi, de trois heures à cinq heures, de sept heures à neuf heures. C'est à ce moment-là que je m'aperçois que le CAC (commissaire aux comptes) a envoyé des corrections sur l'annexe et qu'il remet en cause le classement des titres entre revenus fixes et non fixes… C'est bien le moment, je ne peux rien vérifier loin du bureau.

Avec toutes ces siestes je n'ai pas sommeil, je travaille jusque tard dans la nuit et termine quasi en transe les deux derniers rapports sur le contrôle interne et la solvabilité. Un reste de décence me fait ne pas les envoyer (trois heures du matin…), je me lèverai demain pour cela.

De loin en loin je suis sur FB les réactions suscitées par le débat entre les onze candidats à la présidentielle. (Quelle drôle d'idée, onze. Quand passera-t-on le nombre de parrainages à mille au lieu de cinq cents?) Cela me paraît très long, quatre heures, cinq heures… Je ne peux pas regarder ce genre de choses: comme je ne les crois pas, aucun d'entres eux, je m'ennuie très vite. Les discours en entreprise me font le même effet: ils mentent, nous savons qu'ils mentent, ils savent que nous le savons, et nous continuons comme si de rien n'était.

Lundi chargé

Dans le meilleur des mondes j'aurais passé mon week-end à travailler et je pourrais pleinement profiter de ma semaine d'arrêt. Dans la réalité je n'ai rien fait et je m'y mets dès le matin : envoi de mails pour prévenir de mon absence et du fait que je vais envoyer dès que possible des premières versions de documents qui seront à relire afin d'être présentés en conseil d'administration vendredi.
Envoi du procès-verbal du dernier conseil, de l'ordre du jour, de l'annexe des comptes corrigée selon les dernières normes de l'ANC (j'en veux au commissaire aux comptes de m'avoir prévenue de ce changement de normes… mercredi dernier! Quelle andouille, heureusement que je l'aime bien).

Sieste puis départ pour le bistrot d'Edgar près de la grande bibiothèque.
Nous finirons par voir Kwa plus régulièrement maintenant qu'il vit à Boston que lorsqu'il était à Brétigny… (phénomène à la fois étrange et bien connu).
Parlé des élections, et bien sûr de Pénélope, des emplois fictifs, du manque de vergogne:
— Mais en plus, elle travaillait ailleurs, dans une revue ou je ne sais où… (toujours surprenant de constater que quelque chose que l'on considère acquis semble à peine connu par d'autres)
— Oh tu sais, les emplois fictifs, ça se cumule!
Cette capacité à rire de tout, à s'offusquer quelques jours puis se mettre à rire, à tourner en ridicule… Est-ce pour cela qu'il fait bon vivre en France?

Logan

Je retranscris ici le fil d'une twitteuse parce que je le trouve fantastique et je ne veux pas le perdre.
(Chaque saut de ligne correspond à un tweet (140 caractères)).
Je vous ai dit que j'étais allée voir Logan ?
Je suis allée voir Logan.
J'ai trouvé ça vachement bien.
Les deux dames à côté de moi aussi.

Enfin c'était pas gagné. Déjà, elles sont venues avec du pop-corn bruyant et pas briefées. "Tu as lu le synopsis Aimée ?"
"Non Gabrielle."

"Ca va nous faire la surprise alors ! "
Ah bah ça, tu m'étonnes ça va être la surprise, le 12è volet ciné d'une saga BD en cours depuis 1945

On a attaqué bille en tête avec le trailer de Ghost in the Shell.
-C'est une sorte d'agent secret Aimée ?
-Je suppose, Gabrielle.

-Et elle est obligée d'être toute nue pour ça ?!
EXCELLENTE QUESTION, Gabrielle. Excellente question. Gabrielle est affûtée, ça va groover.

Logan commence et là PAS DE BOL, Aimée est pas fan du tout (#surprise) et du coup, envoie des textos et fait gling-gling avec son sac.

(Car Aimée vient au cinéma avec son tel réglé sur Éclairage Stade de France et un sac à grelots, bon, chacun son style)(de relou)

Coup de bol, Gabrielle is having none of this shit et l'envoie faire pipi pour l'occuper un peu. Première baston, Gabrielle est à fond.

Elle rigole comme une bossue et glousse des "pif ! " et "paf !" genre Gabrielle revit les Quicke et Flupke d'antant. Aimée revient et boude.

Gabrielle essaye de l'amadouer. "Regarde moi ce jeune nazi, comme il est appétissant" (= le blond de Narcos +10 pts accuracy pour Gabrielle)

Gabrielle ne pose QUE de bonnes questions. Ma préférée étant "mais elle ne se brosse jamais les dents cette gamine ?"

A ce stade même Aimée est à fond dedans et aide le reste du public à ne pas perdre le fil. "Ouh celui-là il est méchant !" "Dis voir, il n'a pas

l'air en forme, ton Logan. Ainsi que ""Ces voitures américaines sont increvables, c'est comme ma Twingo." Sur ce, Gabrielle : "comment va

Tina ?!" Petit interlude sur Tina qui fatigue (Tina est la Twingo d'Aimée, on est tous super inquiets pour Tina". Mais ouf ça va en fait).

On passe à des considérations sociétales "tu vois ce vieux est fatigant mais il le balade partout quand même, il a bon fond".

Pas comme la nièce d'Aimée qui laisse sa mère en maison sans jamais venir la voir. A ce stade on a établi que Wolverine >>> la nièce à Aimée

"Oui oui" la coupe Gabrielle, car c'est re-baston et Gabrielle aime bien quand ça fait la BAGARRE. Aimée ne dit plus rien, car #Débardeur

Aimée glisse "discrètement" (tout le monde n'entend qu'elle) qu'un membre robotisé, ça pourrait quand même être bien pratique. Elle ne dit

pas *quel* membre mais l'enchaînement Hugh en débardeur > membre infatigable ne dupe personne. Gabrielle rigole. Sur ce, on canarde des

enfants, et Gabrielle et Aimée sont OUTRÉES. Et dire qu'elles auraient pu aller voir au pif un autre film et ne jamais croiser mon chemin.

C'est la baston finale. Hugh est pas en forme. "Il se sert de son environnement pour compenser ses faiblesses", estime Gabrielle qui vient

en gros d'attribuer des points de participation à Wolverine (je suis écroulée sur mon siège, à ce stade elles ne gâchent rien puisque c'est

juste de la grosse bagarre, bon, et puis avec tout ça Aimée n'a pas envoyé un seul texto depuis 1H20). Bientôt la fin, l'émotion monte.

"MAIS C'EST LUI EN PLUS JEUNE !" s'exclame Gabrielle, à qui on ne la fait pas même si bon il y a eu un temps de flottement (on est sur les

15 dernières minutes). J'éternue de rire et j'ai de la morve plein ma manche. La meuf devant Aimée et Gabrielle part précipitamment aux WC.

Générique.
"Alors ?"
(verdict du test)
"Oh non c'est trop violent pour lui".
Le petit-fils de Gabrielle ne verra pas Logan.
Le pauvre.

On sort. Dehors, 25 personnes sont en train de s'allumer des clopes en répétant "MAIS C'EST LUI EN PLUS JEUNE !" et se marrent.

Gabrielle, Aimée et ses grelots repartent dans le soleil couchant pour d'autres aventures. Bref allez voir Logan...

Même si votre séance sera forcément moins bien que ma séance.


(J'ai posé la question à quelqu'un qui a vu le film: «c'est lui en plus jeune» correspond à un flash back.)
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