Billets qui ont '2017-06-21' comme date.

Je continue

Il continue de faire très chaud.

Je continue à classer mes livres. J'ai fini Le troisième homme et commencé Une visite à Klagenfurt autour d'Ingeborg Bachmann. Une impulsion soudaine pendant mes classements m'a fait chercher s'il y avait une maison Musil en Allemagne: il y a un musée Robert Musil à Klagenfurt.
Par ailleurs, j'apprends que Leo Perutz a travaillé dans la même compagnie d'assurance que Kafka («Comme le monde est petit», Proust).

Je ne comprends rien à la façon d'utiliser le portail onegate de l'ACPR (un peu paniquant, j'ai six à sept semaines de retard dans la remise des documents).

249/365 - erreur d'appréciation

Matin : bus. RER de 9h14. RAS

Retour : 17h 45. ligne 1 pour la grande arche puis RER A (normalement il est climatisé, mais je suppose que la différence avec l'extérieur doit être constante, ce qui fait que même moins chaud, il est encore très chaud).
Un zico est sur le point de partir quand j'arrive sur le quai. Je me mets à la porte, attends la sonnerie pour monter au dernier moment car il y a un souffle d'air (chaud) sur le quai. "Départ imminent" clignote sur le panneau de longues minutes, deux, trois, cinq; sur un autre panneau il s'affiche soudain "départ retardé".
(La chaleur oblige à rouler lentement, des trains sont supprimés, etc.)
Un train arrive sur l'autre quai, direction Corbeil. Je fais le pari de le prendre pour attendre un zico ou un zaco à Villeneuve, à l'air libre, dehors.
Erreur : sitôt que je suis assise, la sonnerie du Zico retentit et celui-ci s'ébranle. Tant pis.

MX-5 : un rêve réalisé

H. rentre vers cinq heures de je ne sais où.
— Ça te dirait d'aller essayer une MX-5?

Il n'aime pas le garage de Brie, il veut aller à Juvisy, il est déjà tard, mais après avoir hésité le vendeur nous dit de passer.
Nous emmenons O. car l'enjeu est toujours le même : tiendra-t-il dans le nouveau modèle?

Oui il tient. H. est parti faire un tour avec la voiture (inutile pour moi : je suis convaincue de base). Et nous l'avons achetée, les mensualités de prêt remplaçant celles de la coccinelle que nous devons rendre en septembre (la coccinelle était en LOA: location avec option d'achat). Nous avons quitté le garage très tard, après huit heures. J'ai vu le moment où H. ne partirait plus, j'ai dû lui rappeler que le vendeur et le patron avaient peut-être envie de rentrer chez eux (le patron en train de se plaindre que maintenant qu'il n'avait plus d'enfant à la maison, sa femme avait pris un chien; et ils avaient le chat de leur fille en garde, impossible de prendre un roadster… Et de partager (mais pourqoi? je ne sais plus) ses histoires de concession, «une entreprise, c'est une unité qui vit ensemble, une communauté. Je me souviens…»)

Nous sommes allés manger un couscous pour fêter ça. Nous aurons la voiture le 27 juin. C'est celle qui est en exposition, cinq cents kilomètres au compteur, donc vendue avec décote.

Je me souviens de mes débuts à la GMF à Levallois-Perrret, en 1991. Nous laissions la Mazda 323 dans les sous-sols toute la semaine, ça nous faisait un parking gratuit. Je me souviens qu'un jour en reprenant la voiture pour le week-end j'avais croisé avenue de la Grande Armée une MX-5 de l'époque, celle qui ressemblait à un galet poli et je m'étais dit que c'était ça que je voulais.

Maintenant il faut que je m'habitue car je n'assume pas tout à fait.

Ingeborg Bachmann est morte

J'écris cela tandis que je lis Une visite à Klagenfurt d'Uwe Johnson.

1973. J'avais six ans. Je ne sais pas en quelle classe j'étais, je suis toujours obligée de repartir de mon bac : 1984.
sept 83 : terminale
sept 82 : première
sept 81 : seconde. Lycée (fin des horribles années de collège)
sept 80 : troisième.
sept 79 : quatrième
sept 78 : cinquième
sept 77 : sixième
sept 76 : CM2
sept 75 : CM1. Rentrée en France
sept 74 : CE2
sept 73 : CE1
sept 72 : deuxième CP école Paul Gauguin
sept 71 : premier CP école juive
sept 70 : entrée à l'école, première année de maternelle.

Ingeborg Bachmann est morte alors que je venais d'entrer en CE1, l'un de mes très bons souvenirs d'école. Nous faisions des "auto-dictées", «Si j'avais quatre dromadaires», «à l'enterrement d'une feuille morte».

Question :«l'avion se promène dans le ciel… : pourquoi le poète dit ça alors que nous savons que l'avion va très vite?
— Parce qu'il est très loin?
— Oui, bravo, c'est ça.»
Et j'étais heureuse, si heureuse que je m'en souviens encore.


Mon livre de lecture racontait des histoires. La première était celle d'une petite fille malade, Claire, que ses parents ne pouvaient envoyer au soleil par manque d'argent. Alors les hirondelles ne partaient pas, les arbres retenaient leur souffle pour ne pas perdre leurs feuilles, le soleil brillait plus fort pour que l'hiver ne vienne pas et que Claire guérisse.
Il y avait l'histoire d'un oisillon coucou prisonnier de son nid en grandissant et qui me faisait pleurer, l'histoire du sucre d'orge inventé à partir d'une stalactite…

Des années plus tard j'ai essayé de retrouver ce livre en écrivant à mon instituteur rentré en France mais il ne souvenait pas du titre. Si j'avais une piste je pourrais sans doute le retrouver sur Abebooks ou priceminister.

Cette année-là nous avons lu Le Petit Prince. La rose, le baobab, le jardin, le mouton, le serpent, tout cela date de cette année-là.
Je me souviens que je n'avais pas compris la fin: comment avait-il pu rejoindre le ciel en étant mordu par un serpent? Je ne comprenais pas. J'avais le soupçon que cela voulait peut-être dire qu'il était mort mais ça n'avait pas de sens parce que d'abord il n'y a pas de mort dans les livres qu'on donne aux enfants (je ne l'exprimais pas aussi consciemment, mais je le ressentais instinctivement) et qu'ensuite, quand on mourait, on ne rejoignait pas "sa" planète précisément. Les risques d'erreur de planètes étaient trop grands. Etre mordu par un serpent me paraissait un moyen de transport trop alléatoire.
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