Billets qui ont '2018-01-06' comme date.

Neige

Il a neigé toute la journée, de façon aussi obstinée qu'il a plu ces dernières semaines, tant et si bien qu'en fin de journée la neige tenait à La Défense.
La Seine ne descend pas. Encore soixante-dix centimètres d'eau à Neuilly dans le garage à bateaux. La semaine dernière les moteurs des bateaux-moteurs ont été volés. Quand pourrons-nous ramer s'il n'y a pas de bateau pour assurer la sécurité, sachant que le courant est souvent très important en fin de crue ?

Maternage

A. est en cinquième année d'école d'ostéopathie animale. Elle devrait obtenir son diplôme en juin et s'établir à son compte ensuite. Afin de préparer cette importante transition, elle est habilitée à soigner ("traiter") des animaux (chiens, chats, lapins, chevaux, vaches, etc) dès maintenant, gratuitement1 (puisque non diplômée), en ayant la possibilité d'appeler un professeur en cas de question sur un cas difficile.

Nous nous heurtons à deux séries de problèmes.
D'une part elle doit rendre trois rapports sur les chevaux et un sur les chiens correspondant à trois stages pour les chevaux (dressage, CSO et courses) et à cinq pour les chiens (handicap, agility, jeux et sport, garde ou policier, chasse). Elle avait cinq ans pour effectuer ces stages et rédiger les rapports (il me semble que j'ai déjà raconté cela, sans doute en août). Elle a fait le stage en écurie de course et écrit le rapport correspondant le premier été de ses études, puis plus rien. Chaque fois que je lui posais des questions, elle expliquait pourquoi tel ou tel stage n'était pas trouvé (les handi-chiens, difficile, les instituts ne veulent pas partager leur savoir ; les policiers, impossible depuis les attentats ; etc. etc.) Elle se fâchait quand j'essayais de savoir comment faisaient ses camarades de classe : « Mais je n'en sais rien, on ne parle pas de ça entre nous ! »
(Mais de quoi parlent-ils en ce cas ?)
Bref, nous ne nous sommes pas méfiés tant nous pensions que faisant les études de ses rêves, elle s'organiserait pour faire ses stages et avoir son diplôme.

Cet été nous avons pris la mesure du désastre et nous avons commencé à exiger un planning.
Aujourd'hui les deux rapports manquants concernant les chevaux sont rédigés mais toujours pas rendus (je voulais qu'ils soient envoyés (par mail) pendant les vacances de Noël : impossible, il fallait scanner les conventions de stage restées à Lisieux. Elle le ferait dès qu'elle serait rentrée (soit jeudi dernier). Je pose la question ce matin: alors ils ont été rendus? Non, son imprimante a refusé de scanner, elle a ramené les conventions ici pour le faire ce week-end (mais à l'heure où j'écris ce n'est toujours pas fait)). La rédaction du rapport concernant le stage handi-chien2 n'est pas terminée (j'ai demandé à l'avoir avant qu'elle reparte demain).

Cette partie concerne l'obtention du diplôme. L'autre problème est la constitution d'une clientèle. Cet été H. a pensé l'aider en apportant des solutions techniques : il lui a créé un site, un logo, des affichettes avec coupons détachables à laisser chez les commerçants et les clubs hippiques.
Mais cela ne traite pas le problème de fond : la timidité, la peur et la flemme (le tout s'entre-entretenant) de A. Elle a fini par déposer sa première affichette la dernière semaine de décembre parce que j'avais menacé de venir à Lisieux les déposer avec elle…

(Nous avons posé la question : « Mais enfin, c'est bien le métier que tu voulais faire ? » et la réponse, désarmante de naïveté et d'évidence : « oui, mais je n'avais pas pensé qu'il y aurait des propriétaires. »)

Alors nous définissons des objectifs sur le double front diplôme/installation. La semaine dernière H. a fait le tour des commerçants avec elle pour déposer des affichettes pendant que je relisais le rapport sur le dressage. Aujourd'hui nous avons imposé qu'elle téléphone à tous les clubs d'agility pour trouver le stage suivant :
— Alors tu as appelé ?
— Oui, à trois numéros. La troisième a dit que je pouvais venir le 19. Les deux autres n'ont pas répondu.
— Tu veux dire que la première qui a répondu t'a dit oui ?

Je n'en reviens pas. Elle a une chance insolente. Je me retiens de la morigéner sur le thème « tu aurais quand même pu te remuer avant, regarde comme c'est facile. » Je suis trop soulagée pour cela et surtout je souhaite que cela renforce sa confiance en elle. Tout cela est si fragile.
Le plus difficile pour nous est de tenir dans la durée : trouver des objectifs, les lui donner, s'en souvenir, contrôler qu'elle les a atteints. Ce côté sergent-chef dans le cadre familial m'ennuie, je ne m'y tiens pas. Les enfants le savent et en ont toujours joué : attendre que je me lasse, que j'oublie. J'y reviens par à-coups, je manque de régularité, je ne donne pas l'exemple.


Je dis en riant à H. exaspéré et désolé : «Courage! Le pire c'est que dans trois ans, quand elle aura pris confiance en elle, c'est elle qui viendra nous expliquer comment se constituer une clientèle et nous donnera des cours de marketing!»
Il me regarde épouvanté.



Note
1 : vous pouvez en profiter si vous le souhaitez: zone géographique couverte, du Calvados à l'Essonne
2 : elle a obtenu ce stage difficile à obtenir en envoyant un mail, tout simplement.

2018 sur les chapeaux de roue

Eclats de rire et consternation. Restera-t-il quelqu'un pour lire ces billets dans trois ans ?

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Le leader de la Corée du Nord Kim Jong Un vient de déclarer que le bouton nucléaire demeure sur son bureau en permanence. Quelqu'un dans ce régime appauvri et affamé aurait-il l'amabilité de l'informer que moi aussi je possède un bouton nucléaire, mais que le mien est bien plus gros et bien plus puissant que le sien et que mon bouton fonctionne !


Par ailleurs, Paul Otchakoski-Laurens est mort hier dans un accident de voiture.
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