Je me souviens du père d'Eric proclamant que son cinéaste préféré commençait par un K.
— Kaurismaki ? Kieslowski ? Kurosawa ?
Il n'en revenait de tous ces noms; pour lui il n'y avait qu'un K: Kubrick.

J'ai vu le dernier Kaurismaki. Il est dans la lignée du Havre, plaidoyer pour les réfugiés, dénonciation de l'absurdité d'un système capable de déclarer Alep dans une situation non critique tout en montrant les bombardements à outrance, refus du manichéisme: un seul peut tout sauver, un seul peut tout perdre, tout se joue sur une décision spontanée, irréfléchie. Des couleurs et de la musique, une histoire sans fin. Kaurismäki.


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Agenda
Vu A. pour la dernière fois. Elle part à l'île Maurice le 9 avril. Intense sentiment de solitude au milieu de cette équipe déboussolée par la perte imminente de son chef (qui est aussi le mien, mais personne ne paraît s'en rendre compte) et l'absence d'informations sur le futur. Certains (certaines) vivent cela comme une trahison et en deviennent agressifs.

B., le patron fou de H., a téléphoné à l'un de ses plus gros clients pour lui dire qu'il était inutile de continuer à travailler avec sa société, que le projet xx ne serait jamais prêt à temps. En une heure tous les autres clients étaient au courant, et les partenaires. Les salariés en pleurs ont appelé H.: «que va-t-on devenir?»