Soirée Oulipo. Je vais trop loin dans les couloirs (c'est agaçant, ces travaux interminables au niveau de l'entrée Est) et me retrouve nez à nez avec des statues de Romains et de sangliers, crus et cuits.

Restaurant, honnête (moins bien que l'ancien), mais surtout très aimable, arrangeant. Je suis pour une prime à la gentillesse. Il faut encourager, favoriser, les gentils. (Ce n'est pas une boutade: je crois vraiment que c'est fondamental. On a trop tendance à accorder ce qu'ils veulent aux pénibles, pour s'en débarrasser: non.)

Rires. Je me souviens avoir repéré des phrases pour les noter ici, mais j'ai tout oublié.
Je confie mon soulagement de me retrouver avec des "bizarres". (Je discutais l'autre jour avec un co-? (camarade de cours du soir) sur nos stratégies envers notre entourage professionnel: dire ou ne pas dire que nous suivons un cursus de théologie.
— Je ne le proclame pas, mais je ne le cache pas, si je dois partir plus tôt, par exemple.
— Moi je le cache, je ne l'ai même pas dit dans ma famille. Au mieux je dis que je prends des cours de grec ancien.
— Mais pourquoi?
— Je suis fatiguée de l'étiquette de bizarre ou d'intello.
(Oui, cela me fatigue beaucoup, cela me pèse.)

Conclusion : une des personnes présentes à table essaie demain de glisser le mot tautologie en conseil d'administration pour voir si c'est un mot connu autour d'elle.)

Dominique nous tient au courant des résultats de sa veille proustienne: édition de 26 lettres de Proust à sa voisine (j'aurais détesté avoir pour voisin ce célibataire sans contraintes voulant en imposer à tout son entourage), une édition fac-similée des épreuves de Combray corrigées par l'auteur (tirage limité, sortie prévue initialement aujourd'hui et repoussée d'une semaine) et le week-end de France Culture consacré à Proust.
Je n'ai pas osé lui dire que Proust n'est plus au centre de mes préoccupations, que désormais je recherche le temps à l'origine (ou au commencement? (cela est presque une plaisanterie mais pas tout à fait)) et que j'ai entrepris d'écouter Römer systématiquement).

Nous glissons sur le site Gallica : enchantement de tant de merveilles à disposition, désolation d'un outil si mal pratique, si peu adapté aux besoins, ne permettant pas les copier/coller, avec un moteur de recherche lamentable («Moi, j'utilise google en ajoutant "gallica" à la fin de ma recherche plutôt qu'utiliser le moteur de Gallica.»)
GEF fait remarquer à juste titre qu'en censurant Google Books, la France pénalise les chercheurs français par rapport aux étrangers.