- Je consulte mes mails perso en arrivant au boulot. Je découvre que l'aîné n'a pas tenu des engagements pour lesquels il avait eu des mails de rappel le 11 septembre (il est si peu fiable que je suis en copie) et pour lesquels il m'avait assuré avoir fait le nécessaire une semaine plus tard quand j'avais posé la question. La date d'échéance est demain… Je sais qu'il va m'assurer qu'il ne peut ABSOLUMENT pas se dégager aujourd'hui pour faire ce qu'il avait promis de faire il y a deux semaines. Mensonges et fuite une fois de plus. Que les autres se débrouillent. Et le plus honteux, c'est que les autres finissent par si bien anticiper ses lâchages qu'ils se sont déjà débrouillés, devant son silence pendant quinze jours ils ont déjà fait le travail, sans attendre de découvrir son manque de parole (je l'apprends par SMS un peu plus tard). Il n'y a plus guère que moi pour encore vouloir y croire. Je suis très profondément démoralisée.

- Période des lettres recommandées pour les mauvais payeurs. Les gens sont étonnants, plutôt que payer et se taire, ou ne pas payer en attendant la résiliation, ils téléphonent pour expliquer qu'ils n'ont pas payé, mais que c'est de notre faute (ils ont raison: si nous ne leur réclamions pas d'argent, ils ne nous en devraient pas).

- Appel de la RH pour obtenir une liste de retraités. Comme j'avais refusé de la donner au CE (c'est pour supprimer des avantages à des retraités au prétexte que leur société d'origine a été vendue), celui-ci est passé par la RH. Je descends expliquer mon point de vue (je n'ai pas de fichier des retraités, je n'ai qu'un fichier des retraités ayant adhéré à la mutuelle, nuance; c'est donc ceux qui ont fidèlement adhéré à la mutuelle de leur ex-entreprise qui vont être pénalisés, et non ceux qui sont partis sans se retourner. Paradoxe et injustice), mais je sais que je vais devoir céder. Et le pire, c'est que je ne peux même pas dire au CE ce que je pense de leur attitude parce que cela sera pris comme l'opinion de la direction et non la mienne propre, et cela provoquera des tensions syndicales.

- Je dois aller chercher une freebox chez un chocolatier de Puteaux (oui, oui). Je découvre en arrivant devant le magasin qu'il est fermé entre treize et seize heures. Je rentre bredouille.

- Deux heures. Coup de fil de la responsable du groupe scout qui veut savoir pourquoi O. ne se réinscrit pas. Je tombe des nues: «Comment? Mais il n'en a jamais été question, il a beaucoup aimé le camp». Et comme c'est envers les scouts que l'aîné n'a pas tenu ses engagements, j'en suis quitte pour boire la honte de trouver des excuses à un dadais de vingt-et-un ans (rien à faire, je me sentirai toujours responsable). Il ne pourrait pas être orphelin, que je me repose?

- Morceau de bleu dans cette journée grise: le type qui doit nous installer une nouvelle version de logiciel comptable depuis le 5 juillet passe enfin. (J'ai découvert avec retard qu'il fallait systématiquement mettre sa chef en copie pour qu'il réponde et travaille). Il vient en traînant des pieds, nous explique que "ce n'est pas son travail". Quand il repart, j'enregistre notre licence sur le site adéquat, ce qui me permet de découvrir qu'il y a une mise à jour à télécharger depuis le 24 juillet (donc il va falloir trouver quelqu'un dans le labyrinthe qui ait les droits administrateur pour nous l'installer, ou rappeler celui "dont ce n'est pas le travail").

- Au moment de partir je passe à la machine à café et décide, pour me détendre de cette journée de m***, de m'installer de l'autre côté du paravent, sur les tables hautes, plutôt que boire mon gobelet à mon bureau. Fatalitas, je croise l'un des représentants du CE présent lors des conseils d'administration de la mutuelle.
— Il faudra que je vienne vous voir, j'ai des problèmes de remboursements de pharmacie qui concernent mars, il s'agit de quelques euros mais c'est pour le principe.
Chaque fois que je le vois, je pense à l'URSS. Il me fait ressentir pourquoi ou comment l'URSS a été possible.

- Je repasse chez mon chocolatier. La freebox que je rapporte tenait dans une boîte à chaussures, celle que j'emporte est une lourde valise de 70x40x40. Je me traîne jusqu'au métro pour découvrir qu'il y a des problèmes de RER.

- Tard le soir, C. à qui j'avais demandé de passer remplir ses engagements coûte que coûte (c'était avant de savoir que d'autres avaient pallié sans heurt son incurie) téléphone pour demander si dans ces conditions, il est encore nécessaire qu'il rentre. Je fais répondre qu'il peut même ne plus rentrer du tout.