Je me réveille tôt (toujours le syndrôme «papa, on va au zoo») et de la terrasse je regarde le soleil se lever.





Je songe à "Your Bassae better be good", pourvu que je puisse aller à Bassae, je ne sais plus d'où viens cette phrase, Journal de Travers? Je n'ai rien préparé, rien lu, j'ai amené un Guide bleu de 1985, j'ai envie de tout voir ou de ne rien faire, ça m'est égal. J'avance dans L'Idiot.

Petit déjeuner. Avant de partir, j'ai découvert Gravity Glue sur FB, et hier sur la plage j'ai ramassé sept galets.
Et donc au petit déjeuner j'ai commencé à essayer. (Les deux du dessus sur la photo des trois sont très difficiles à placer. Ils ne sont pas sur le tas à cinq.)





Nous partons pour Mycènes, en nous perdant un peu (il n'y a pas beaucoup de routes donc il est difficile de se perdre beaucoup — en revanche nous ne comprenons pas toujours les panneaux car nous ne lisons pas couramment).

Mycènes, tombe de Clytemnestre, palais d'Agamemnon. Les mineurs et les étudiants ne paient pas (ce sera ainsi tout le voyage).

C'est grandiose et c'est peu de choses : des pierres, des blocs de pierre. Il faut venir avec son imagination, ses rêves, ses lectures. C'est tout de même très étrange de se dire qu'ici se tenait le palais d'Agamemnon. Electre a toujours été mon mythe préféré (dans quelle mesure Oreste a-t-il inspiré Hamlet?)

La signalisation grecque est très légère, quelques tables de pierre qui expliquent quoi est quoi, voilà tout. Le guide indiquait qu'il fallait se munir d'une lampe de poche pour descendre au fond de la citerne, mais aujourd'hui tout le monde a son portable.
L'entrée est discrètement signalée; je sais, toujours par le guide, que la descente est périlleuse. Nous ne sommes pas très nombreux, cependant une file ininterrompue descend à tâtons l'escalier inégal taillé dans la roche. Pas de rampe ou corde à laquelle se tenir, des murs humides, pas d'indication sur la profondeur du tunnel, c'est long, un peu angoissant (si quelqu'un tombe, tous tombent). Nous rions en entendant une jeune Américaine qui remonte grommeler «ils pourraient mettre un panneau: descente inutile, il n'y a rien à voir»: comme je le disais, si l'on ne se donne pas la peine d'imaginer les esclaves descendant chercher de l'eau, les flambeaux dans la paroi, ou le système de poulie permettant de remonter l'eau, ou que sais-je encore, il n'y a pas grand-chose à voir, c'est exact, l'eau étant désormais pompée à la source pour descendre dans la vallée (nous le verrons plus tard).
Au retour, presque à la sortie, je me permets de dire à des parents d'une petite fille de six ans que la descente est dangereuse.

Musée (maquette du site: toujours commencer par le musée, cela permet d'avoir une idée du site en 3D), boutique de souvenirs (j'achète des boucles d'oreille sur le site d'Agamemnon et de Clytemnestre, je ne peux me lasser de ces noms.)

Repas au village, sans grand intérêt mais surtout très lent, ce qui finit par nous agacer. Je sors mes galets et nous tâchons de faire passer le temps sur le mode d'«inner peace» de Kung Fu Panda II. D'autres bien évidemment se moquent de moi:





Nous rentrons vers trois ou quatre heures en roulant le long de la côté très découpée. H. cherche Corfou (le port). Les enfants chantent des chansons scoutes et des hymnes de Naheulbeuk.

Sieste, piscine, mer. Je me fais enguirlander au prétexte que je suis partie trop longtemps nager sans doute à un endroit interdit. (En tout cas j'ai eu peur en sortant de l'eau à l'extrêmité de la plage: nombreux oursins visibles à travers l'eau limpide).