Watson est un gros chat roux. Il ressemble davantage à Churchill qu'à Watson. C'est la star du quartier.

Il habite en face de l'arrêt de bus dans la rue derrière chez nous. La première fois que je l'ai vu, à six heures et demie du matin dans le froid, en train de traverser lentement devant le bus qui arrivait, je me suis précipitée: j'ai eu peur qu'il ne se fasse écraser.
Depuis, je ne cours plus. Je sais que ça l'amuse de faire ralentir les voitures. Et les voitures et les bus ralentissent. Il trône au milieu des parkings et les voitures le contournent. C'est de la roulette russe: rien n'assure que le véhicule qui approche soit au courant et attentif.

J'ai appris son nom puisque tout le monde le connaît. Parfois quelqu'un le ramène chez lui quand il le juge trop loin. La surveillance est collective.

Cet après-midi il dormait le long du comptoir du coiffeur. De temps à autre il s'installe sur les genoux des clients. Quand je suis passée au shampooing, il avait squatté l'un des fauteuils.

le chat Watson