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A la mémoire de D.

Cela s'est presque passé comme pour tout le monde. Je décrochai le téléphone qui sonnait et dit à H. :
— Ne dis rien, je sais ce qui se passe.
— Hein ? Mais comment es-tu au courant ?
— Tu plaisantes, tout le monde est au courant.
— Tu sais que le frère d'E. est mort ?

D. avait fait une crise cardiaque en février. Il est mort en septembre, à trente-six ans, sans être sorti du coma. C'était le frère vrai jumeau de notre ami E., chez qui nous passons souvent une semaine l'été, dans le Dauphiné.

Un soir que nous discutions des différences et ressemblances entre vrais jumeaux, E. nous livra l'observation suivante : « Nous n'avions pas forcément le mêmes goûts. Par exemple, il arrivait souvent qu'on soit d'avis opposé sur un film; mais lorsqu'on étudiait ce qui nous faisait l'aimer ou le détester, on s'apercevait que c'étaient les mêmes raisons qui nous menaient à des conclusions différentes. »
Et il conclut : « Nous sommes bien plus prédéterminés que nous le pensons.»


Laissez-moi vous confier le soulagement de voir E. revenir, cette année seulement, lentement, à une vie normale.

Dessine-moi un caribou

J'ai commencé à surfer sur le net en septembre 2001. J'avais essayé six ans plus tôt, cela m'avait vite agacée, trop de "bruit".

Le six septembre, notre petite société était rachetée à 100% par l'un de ses deux actionnaires, et tandis que le portefeuille clients était basculé dans le système de cet actionnaire, les salariés attendaient d'être réintégrés dans la société de l'actionnaire évincé.

En attendant, nous n'avions rien à faire (cela a duré trois mois). On jouait à Tetris en réseau, j'ai vaguement essayé d'écrire une ou deux pages en html, et j'ai commencé à surfer. Au début je n'avais strictement rien compris, je récupérais conscieusement des adresses dans les magazines. J'ai récupéré celle-ci (enfin, pas exactement, elle a un peu changé, mais le contenu est le même) dans l'Echo des savanes. (J'avais acheté L'Echo des savanes après le 11 septembre à cause d'un dessin de Wolinski qui me coupait le souffle : un poivrot, repoussant comme Wolinski sait les dessiner, disait au patron du bistrot en regardant les avions se diriger vers les tours sur un écran de télévision : «précision, ponctualité… pas du travail d'Arabe, ça»)).

J'espère que vous n'avez pas cliqué trop vite, c'est quand même n'importe quoi, et je n'ai (n'aurais) pas eu le temps de vous prévenir... J'ai toujours rêvé de ce que nous aurions fait des années plus tôt au lycée avec ce genre de passe-temps à disposition pendant les longues heures de cours. Mon préféré est peut-être celuici, mais je n'en suis pas sûre.


Plus sérieux (si je puis dire. Disons : plus ambitieux) il y a lui (je ne sais plus chez qui j'ai piqué ça, il y a déjà longtemps (deux ans?)).
J'aime la fixité des dessins en trois plans, et une action entièrement contenue dans le texte (un peu dommage quand on ne comprend pas tout, mais on ne va pas chipoter (je suis en train de me rendre compte, commentaires de Zvezdo à l'appui, que je ne fais que commenter de l'anglais. Bizarre. Ça va me passer, je pense.))

Celui-là est sans doute mon préféré, avec bien sûr celui-ci.
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