Billets qui ont 'CAC' comme mot-clé.

Dernier jour (de la semaine)

Commissaires aux comptes. Celui que nous aimions le moins est parti — "chez Mazars" nous dit l'associée du cabinet, à la fois fière de montrer l'évolution de ses salariés et déçue de ne pas avoir pu retenir quelqu'un recruté "par Mazars". Je me retiens de lui dire que ce n'est pas une grosse perte. Je fais rire ma collègue en lui disant que c'est peut-être grâce à moi qu'il a été embauché, grâce à mon cours brillant qui avait démonté ses certitudes et l'avait laissé penaud.

A midi, trop de courant pour sortir. Tank à ramer armé en pointe. Cela permet de corriger la position du corps. Ampoules puisque les mains ne sont pas habituées à ces rames. Comme le bassin est fermé et que l'eau ne peut pas s'échapper, cela donne l'impression de ramer contre de la boue, c'est très dur.

Soirée chez les voisins. Une fois de plus je regrette d'avoir montré du feu dans une discussion qui sur le fond n'avait pas de réponse et ne valait pas tant de chaleur («vaut-il mieux s'appuyer sur des principes ou tenter de discerner le mal? (sous-question: l'homme est-il constitutivement capable de distinguer le mal?)»). Il faut que je repère quand je dois laisser tomber, après je m'en veux, j'ai peur d'avoir blessé (bien que les autres n'aient pas montré moins de flamme).

Grrrr !!

A huit heures du matin, je découvre un mail du CAC qui a annoté minutieusement les deux rapports que j'ai envoyés mardi soir pour relecture et m'annonce benoitement que «ils avaient vu que les chiffres des plus-values latentes ne collaient pas, mais comme cela n'avait pas d'incidence comptable, ils n'avaient rien dit».

Hem. Certes. Mais cela a une incidence fiscale, les comptes doivent être approuvés en conseil d'administration lundi (le solde de l'IS se paie le 15 avril au plus tard), l'écart aurait pu m'être signalé il y a deux semaines (je me suis trompée de justif, j'ai pointé la valeur des plus-values à fin janvier et non pas fin décembre), et aujourd'hui j'étais en réunion toute l'après-midi. Agaçant.

Enfin bon, la réunion était avec mon préféré, un homme qui a un charmant défaut de prononciation, il sozote.

Journée dans les chiffres

Absence qui tombait très mal. Ayant laissé la fièvre faire son œuvre, j'ai fini par prendre un doliprane vers six heures. Au matin plus de fièvre.

Journée dans les comptes jusqu'au cou pour préparer le comité d'audit de vendredi (vous aurez compris que je suis en train de faire de vous des experts en gouvernance des mutuelles 45).

Je calcule le fameux boni de liquidation et j'ai la surprise de voir arriver un mail de la CAC me disant qu'elle ne comprend pas ce que vient faire l'IS dans le calcul.
Trois possibilités: je n'ai rien compris (ce n'est pas si grave, après tout je ne suis ni comptable, ni fiscaliste, ni juriste, j'ai juste un diplôme vendeur) ou elle n'a rien compris (c'est plus ennuyant, elle est CAC, donc expert-comptable) ou, malgré tout le plus probable, en bonne tête de linotte qu'elle est (elle est plutôt évaporée pour une CAC, mais cela a tendance à me rassurer car je me reconnais dans le profil), elle n'a pas fait attention.

A suivre.

Compensation ratée

Par politesse, je reste au bureau puisque le CAC est encore là et je rate le cours d'allemand (mais je crois qu'il est resté à cause du calme et de la tranquillité, et qu'il ne s'est pas aperçu que j'étais restée pour lui).

Qu'importe, me dis-je, je vais rentrer chez moi plus tôt et aller voir Monuments Men qui passe dans ma ville.
Eh bien, j'avais beau savoir que Clooney est un mauvais réalisateur, c'est tout de même très mauvais. Au début j'ai cru au croisement inattendu de La grande vadrouille et d'Ocean eleven (le syndrome "on est une bande de potes on fait un film") à la sauce américaine, mais c'est vraiment très vide et très lent.
Je me demande quel est le but de ce film. Une visée pédagogique à l'usage des jeunes Américains, afin qu'ils aient vu deux ou trois tableaux dans leur vie?

Fatigue

Encore du quatre sans barreur : trois fois d'affilé, Noël!

Pensées: au dégagé, renvoyer les mains, deueux troiois quaatre, descendre la main droite (babord) pour éviter de plumer, en faire autant à tribord pour éviter que le bateau ne penche, préparer sa pelle tribord de façon à la plonger sans mettre la main au fond du bateau, ce qui évite de surcompenser en relevant la main une fois dans l'eau (défaut identifié par Stéphane), appuyer sur les deux jambes en sentant la poussée se propager cuisses mollets talons (talons ou pointes de pieds? j'essaie les deux, d'un coup à l'autre), penser à tirer la main tribord horizontalement comme on ouvre un tiroir, ne pas plumer babord, et c'est reparti pour le coup suivant, deueux troiois quaatre, "recovery" disent les Anglais pour le "retour" qu'il faut ralentir sans buter sur l'avant de la coulisse en fin de course…
ou:
tenter de se détendre, regarder autour de soi, les arbres, les cormorans, oublier que l'on rame, espérer que le corps va savoir, instinctivement, si on l'oublie (et ce n'est pas si faux)
ou:
tenter l'exercice zen qui consiste à se dissoudre, ne plus faire qu'un avec la nage en cessant de penser.

En tout cas, j'avais tort la semaine dernière d'accuser le vin de ma faiblesse: c'est l'aviron qui me rend comateuse. Il faudrait que je change de jour pour ramer, mais quand? Pas le lundi, pas le mercredi. Le jeudi je fais normalement de la salle le soir en attendant O. Le vendredi? Le problème du vendredi, c'est que si je me rate, il ne reste plus de jours à la semaine pour compenser.

Le CAC est jeune, j'en profite pour l'informer et le former, lui montrer la réalité qui se cache derrière ses demandes scolaires. "Matérialiser les contrôles": oui, mettre un grigri en bas de pages qu'on ne lit pas. J'essaie de lui rappeler les finalités de ces contrôles (efficacité et lutte contre la fraude). J'espère que cela lui permettra de poser des questions sensées dans ses missions suivantes (je rêve (ce n'est pas qu'il soit bête, mais c'est qu'il n'est pas payé pour ça. Son boulot est de dérouler une liste de contrôles, de suivre une procédure.))

La philosophie de Pascal. Le moi haïssable et le même moi appelé à la grandeur.

Marie-Laure devrait me donner une méthode de calcul de la taxe sur les boni de liquidation. Ça y est, j'ai enfin un "réseau professionnel"! (Activer son réseau, ça me fait toujours doucement rigoler.)

Je ne rate plus mon train car je vais gare de Lyon en Vélib.

Clôture du bilan

Hier, raté le cours de grec (le passif) et la moitié du cours sur les "douze petits prophètes" à cause de la commissaire aux comptes (mais on s'est bien amusé, si je puis dire). Les mutuelles sont soumises à l'IS pour la première fois en 2012 (eh oui, avant elles ne l'étaient pas), il faut donc faire un "bilan d'entrée en fiscalité", c'est encore le genre d'opérations qu'on ne rencontre pas bien souvent dans une vie, je suis contente de connaître ça.

Quatrième le jour de présence du certificateur, un jeune homme ma foi plutôt charmant. Nous sympathisons au dessus des PSAP (provisions pour sinistres à payer) et des cadences de règlement.

J'apprends que si la prescription en santé est de deux ans (et trois mois), celle qui concerne les frais hospitaliers est de dix.

Et à part ça… c'est à peu près tout. Demain soir, début de sept cours sur l'Islam (jusqu'au 15 mai).
Les billets et commentaires du blog Alice du fromage sont utilisables sous licence Creatives Commons : citation de la source, pas d'utilisation commerciale ni de modification.