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Accident ferroviaire

Le train de 6h55 ne vient pas de Montereau mais de Montargis.
A l'intérieur, tous les passagers dorment, épuisés. J'entendais hier une dame discuter, ils rentrent après neuf heures du soir, ils partent de chez eux à cinq heures du matin.

Nous avons trouvé des explications sur le net: le déraillement du train de marchandise entre Nemours et Montargis a détruit cinq cent mètres de voie ferrée, il faut compter une semaine pour la remise en état (ce qui est rapide si l'on considère que nous sommes en période de vacances).
Une solution de délestage a été mise en place: une seule voie, la même voie, sert dans les deux sens, pour aller à Paris et en revenir.

Je me demande ce que transportait le train de marchandises.

Tombée du ciel

Ce week-end, chez des amis, une collaboratrice est passée à travers le plancher du grenier.
Un bras cassé, des contusions, (pas de radio des côtes, bizarre), six semaines d'arrêt maladie.

C cassé

Le titre est un hommage à Jaddo.

fracture de l'annulaire



Samedi dernier, je me suis fait écraser la dernière phalange entre un portant et le ponton. En sortant du bateau, une débutante a failli tomber à l'eau, et en la rattrappant comme je pouvais, mon doigt s'est retrouvé coincé.

Pas envie de perdre mon samedi après-midi aux urgences. Première disponibilité d'un radiologue cet après-midi.
Pas de carte vitale car elle est toujours en fabrication après avoir obtenu mon attestation ameli en octobre en ayant fait appel au médiateur de la sécurité sociale. Pas d'ordonnance car je me souviens que le radiologue est un docteur et peut faire des radios sans prescription médicale.
Cependant le cabinet de radiologie a été charmant.

Visite chez un généraliste mercredi prochain. En attendant j'ai fait comme lundi dernier: j'ai attaché l'annulaire au majeur.

La semaine est finie. C'est pas trop tôt.

Ambiance

Départ à trois heures pour Blois. Traversée du Gâtinais, Milly-la-Forêt, Sermaises.

Choc à Acquebouille: un habitant a installé un grand panneau dans son jardin avec l'inscription: «il reste encore des enfants à tuer».

Actualités

8h50. Réveillée par les poubelles à six heures et demie. Ils ne dorment donc jamais dans ce pays? (et lorsque je fait quelques pas sur la terrasse une heure plus tard, un bruit de tronçonneuse emplit l'espace: smiley stupéfait.)

J'écris dans la petite pièce à côté de la cuisine, je trouve qu'il fait trop froid dehors (vingt degrés: on prend vite de mauvaises habitudes). Par la fenêtre ouverte (pour faire entrer le frais: je sais, ce n'est pas cohérent) j'entends une bribe de conversation entre deux femmes qui passent dans la rue: «Il y a eu un accident, on ne sait pas ce qui s'est passé. Il y avait une brèche dans la clôture en face de l'église… il y a une femme qui est morte, coincée par un taureau.»
Je sursaute: parle-t-elle de quelque chose qui s'est passé ici? Une recherche plus tard, je découvre qu'il y a bien eu un accident à St-Rémy, mais que ce n'est pas ici qu'il y a eu un mort (ou la mort est-elle survenue ensuite?) Nous n'avons pas entendu d'ambulance bien que nous ayons dîné en terrasse ce soir-là, et cela n'a pas empêché la "musique" de continuer tard dans la nuit.


Autre info, plus amusante: premier rendez-vous pastafarien à Namur (NB: le pastafarisme est impossible aux intolérants au gluten, la prochaine guerre de religion se dessine déjà). Coïncidence (mais il n'y a pas de coïncidence), nous avons acheté une passoire hier à Eyguières.

Des stats tristes

Rien à raconter, alors je mets quelques liens de sujets effleurés sur FB :

- le rapport du Crédit Suisse sur la richesse mondiale (merci JY) et ma mauvaise conscience à savoir que je fais partie des 5% les plus riches (évidemment, cela fait trois cent cinquante millions de personnes malgré tout);

- la courbe descendante des tués sur la route en quarante ans;

- des chiffres sur le suicide (2006. De la difficulté d'identifier précisément un suicide. Des hommes âgés de plus de 45 ans et non des adolescentes anorexiques. Etc.) Un observatoire a été créé en France en 2014.
Le projet le plus extraordinaire que je connaisse contre le suicide est celui-ci. Il a été transplanté en Allemagne, j'aimerais qu'il s'implante en France.

Record de (non-)durée battu

Dimanche vers vingt-deux heures, à un quart d'heure de la fin de Sweeney Todd (brrrr…) (c'est au tour de O. de choisir le film), coup de fil de A. : elle vient d'avoir un accident à dix minutes du but (la maison de mes parents), une femme enceinte a redémarré à un stop sans la voir. Elle a réussi à freiner suffisamment pour ne pas la prendre de plein fouet, mais l'avant droit est enfoncé, la voiture ne peut plus rouler. Il faut faire un constat; nous lui conseillons d'appeler son grand-père, raccrochons et appelons mes parents pour les prévenir.
S'en suit un certain nombre d'échanges téléphoniques: les pompiers et les gendarmes se sont déplacés à cause de la dame enceinte qui se sentait mal (en fait ce point est faux: le lendemain nous apprendrons que c'est une dame de 75 ans, je ne sais pas pourquoi H. a compris de travers — ni pourquoi les pompiers se sont déplacés) mais les gendarmes ont refusé de faire un constat puisqu'il n'y avait pas de "corpo" (ce dernier point fait bouillir H. qui maudit la paresse gendarmesque: A. n'est pas en tort, le code spécifie que l'on doit s'assurer de pouvoir s'insérer dans la circulation sans danger quand on quitte un stop, mais les impacts sur la tôle ne donneront pas forcément raison à A.: je connais suffisamment les assurances pour savoir qu'elles ne vont pas perdre du temps à démêler le vrai du faux pour un cas si simple (pas de corpo), si nous ne sommes pas d'accord, ce sera cinquante-cinquante: un constat de gendarmerie aurait levé cette ambiguité (donc si cela vous arrive, insistez auprès des gendarmes, faites faire un rapport établissant les faits. C'est leur boulot, ils sont aussi payés pour cela)).

Pour sourire: lors du dernier coup de fil, nous apprenons que A. a pris le temps de vérifier que le chien de la dame n'avait rien, en recommandant une visite de contrôle dans une semaine.

Nous dînons (nous sommes terriblement décalés), et l'adrénaline nous empêchant de nous coucher, nous regardons Cannonball (simple coïncidence, nous en avions parlé la veille!)
Je suis un peu déçue, j'attendais davantage de paysages et des trucks. Bref, davantage Duel qu'American pie.
En passant sur la fiche de Farrah Fawcett après le film (impossible de me souvenir quelle célébrité était morte le même jour qu'elle (réponse: Michael Jackson, 25 juin 2009)), je découvre qu'elle est morte d'un cancer du rectum, ce qui est la preuve d'un humour particulièrement noir quand on se souvient d'un des ressorts de Cannonball.



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J'allais oublier le titre du billet : la voiture lui appartenait depuis le 4 avril.

Explosion

Pour une raison indéterminée, le lavabo des toilettes du rez-de-chaussée a explosé.





Le problème c'est que j'étais en train de ramasser quelque chose dessous (et c'est si étonnant cette coïncidence que j'essaie de comprendre ce que j'ai pu faire).
(Heureusement, plus de peur que de mal).



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Pluie et crue de la Seine. Pas de sortie (alors qu'on devait sortir le huit pour la première fois).

L'indemnisation des victimes de catastrophes aériennes

Un ami a publié l'image suivante sur son compte FB:





Bien évidemment, c'est en partie vrai, un peu comme il est en partie vrai que si les médias français (européens?) ont peu parlé du massacre kenyan, c'est parce qu'il s'agit de chrétiens1.

Cependant, la nationalité a une autre conséquence: si la compagnie n'est pas européenne (union européenne), tous les passagers ne sont pas égaux. J'avais été surprise et choquée de l'apprendre par un article de L'Argus de l'assurance paru le 28 août 2009, après la disparition du vol AF 447 reliant Rio de Janeiro à Paris et du vol 626 de Yemenia Airways en juin 2009.
J'avais mis cet article de côté, je vous le livre quasi in extenso.

J'ajoute des sauts de ligne pour faciliter la lecture en ligne.
[…] Il appartient au marché de l'assurance aviation de procéder à l'indemnisation des ayants droit des victimes, voire de la victime elle-même en cas de survie… En pratique, les assureurs aviation sont peu nombreux et spécialisés. La France en compte trois principaux : Axa Corporate Solutions, la Réunion aérienne (GIE regroupant Generali France, Groupama transport, MMA et Scor) et Allianz. Les grandes compagnies aériennes sont assurées par plusieurs marchés (européen, asiatique, nordaméricain).

Les assureurs souscrivant en coassurance, c'est leur chef de file (le leader) qui va négocier les indemnisations pour le compte de tous. En conséquence, ce sont les assureurs de l'opérateur aérien qui feront les premières avances. Il est en effet prévu, par le régime de responsabilité du transporteur aérien (règlement européen n° 2027/97), le versement d'une avance à la victime, laquelle ne peut pas être inférieure à 15000 droits de tirage spéciaux (DTS : panier de monnaies regroupant le dollar US, le yen, l'euro et la livre sterling) aux ayants droit en cas de décès.

Une fois connues les premières hypothèses sur les causes de l'accident, les constructeurs et motoristes vont devoir se défendre avec le soutien de leurs propres assureurs. En pareil cas, un dialogue s'installe souvent entre les deux groupes d'assureurs pour discuter les montants d'indemnisation des victimes ou de leurs ayants droit, voire pour se répartir les responsabilités. Ils vont devoir appliquer un régime de responsabilité complexe, rarement uniforme et, surtout, très différencié selon les victimes.

Si les derniers sinistres ont remis sur le devant de la scène la question de l'indemnisation des victimes et/ou de leurs ayants droit lors d'accidents aériens au cours de vols internationaux, la question de l'indemnisation s'est posée dès les premières heures de l'aviation commerciale. La première pièce de l'édifice a été posée par la convention de Varsovie du 12 octobre 1929 relative à l'unification de certaines règles en matière de transport aérien international (entrée en vigueur le 13 février 1933), qui a été modifiée dès 1955 par le protocole de La Haye du 28 septembre 1955 (entré en vigueur en 1963).

Ces dispositions ont très vite été considérées comme dépassées en raison des faibles plafonds d'indemnisation prévus. Divers mécanismes/régimes d'indemnisation, tant au niveau national qu'international, ont été mis en place afin de pallier les insuffisances de Varsovie-La Haye. Ainsi, selon les accords IATA de 1993 et 1995, les compagnies aériennes renoncent à se prévaloir des plafonds d'indemnisation de Varsovie-La Haye, l'article L. 322-3 du code de l'aviation civile français relevant le plafond à 114336,76 €. Malgré ces mécanismes correctifs, la situation n'était pas satisfaisante et, le 28 mai 1999, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a adopté la convention de Montréal, relative à l'unification de certaines règles en matière de transport aérien international (entrée en vigueur le 4 novembre 2003, 92 Etats parties signataires actuellement), destinée à remplacer Varsovie-La Haye.

La responsabilité du transporteur aérien envers ses passagers, lors d'un vol international, est désormais encadrée de la façon suivante (art. 21):
- jusqu'à 100 000 DTS, le transporteur ne peut pas exclure ou limiter sa responsabilité (sauf faute de la victime) ;
- au-delà de 100000 DTS, le transporteur n'est pas responsable des dommages subis s'il prouve que le dommage n'est pas dû à sa négligence ou à un autre acte ou omission préjudiciable,de sa part, de ses préposés ou de ses mandataires ; que ces dommages résultent uniquement de la négligence ou d'un autre acte ou omission préjudiciable d'un tiers.
[…]
En 2002, l'Union européenne a adopté le règlement n° 889-2002, modifiant le règlement n° 2027-97 en incorporant dans le droit de l'Union européenne toutes les dispositions de la convention de Montréal relative à la responsabilité du transporteur aérien envers les passagers et les bagages.
Désormais, toutes les personnes voyageant sur un vol opéré par un transporteur aérien de l'Union européenne sont indemnisées selon les dispositions de la convention de Montréal, que ce soit directement par l'application de la convention ou par celle du règlement n° 889-2002.

Pour les personnes voyageant avec un transporteur aérien non communautaire, tout dépend si le vol relève ou non de la convention de Montréal.
L'application de ce régime juridique, à l'apparence uniforme, va pourtant aboutir à des indemnisations très différentiées selon la qualité des passagers, d'une part, mais surtout de la compétence juridictionnelle, aléatoire en pratique. Les ayants droit s'efforcent de maximiser l'indemnisation en saisissant le juge le plus généreux, dans les faits le juge américain.

Les indemnisations sont de deux ordres. D'abord le préjudice économique et financier. C'est celui résultant de la perte de revenus en raison du décès ou de la blessure de la victime. […] Ensuite, le préjudice moral, en commençant par le « prix de la douleur », mais aussi les préjudices d'agrément, ou encore les désordres dits «post traumatiques» pris en charge dans certaines juridictions. Les sommes versées au titre de l'indemnisation des dommages liés à un accident aéronautique sont nettement supérieures aux indemnisations d'autres accidents, pour des raisons absolument subjectives liées à l'émotion. Elles se traduisent par une inflation des préjudices moraux, dans des proportions inconnues du droit commun… Aux États-Unis l'indemnisation d'un décès consécutif à un accident aérien peut dépasser 4 M$, dont l'essentiel est constitué de préjudices moraux. Dans un même accident, toutes les victimes n'auront pas nécessairement accès aux mêmes juridictions, d'où des disparités d'indemnisation selon les nationalités. Il s'en suit un profond sentiment d'injustice difficilement explicable par les praticiens de l'assurance. […]

Thibaut de Mallmann, ancien avocat, directeur juridique de la réunion aérienne,
avec la collaboration de Dorothée Cresp, juriste
Et comme d'habitude, murmures dans les couloirs pour savoir qui est l'assureur de l'avion allemand, quels comptes vont être plombés par la catastrophe… (Le premier réflexe des directeurs, c'est de savoir qui est l'assureur, toujours: je me souviens par exemple d'AZT à Toulouse, du soulagement de savoir que nous n'étions pas concernés… C'est assez bizarre.)





Note
1 : Je ne crois pas que ce soit pour des raisons "anti-chrétiennes", mais parce qu'on considère que les chrétiens ne sont pas à plaindre, généralement. Il reste d'eux l'idée qu'ils sont en position dominante, alors que c'est de moins en moins vrai au plan mondial. Surtout, ils n'ont plus rien à voir avec les chrétiens batailleurs et armés des siècles précédents.

Quelques explications

Il s'agissait de cadets. Ils ont hésité trois secondes, un ordre, un contrordre, et ils ont heurté le duc d'Albe (qui signale une pile de pont : l'hésitation portait sur la façon de passer sous le pont : à droite ou à gauche de la pile? (je rappelle qu'il n'y a pas de barreur dans un quatre de couple, et qu'on "recule" à l'aviron: il faut se retourner pour vérifier où l'on va)).

(Cela m'a rappelé «le doute profite à la nature» (phrase à laquelle je pense désormais en lisant Conrad) qui n'est pas loin de la conclusion de Bonhoeffer : mieux vaut agir et se tromper que ne rien faire.)

Les enfants ont été sortis de l'eau quasi immédiatement car le canot moteur de l'entraîneur arrivait.

Le bateau coûte environ quinze mille euros, l'assurance devrait rembourser la moitié.

Choc et frustration

Sur la page du club je découvre L'impromptu coupé en deux.


2015-0102-impromptu-en-deux.jpg



Je sens la colère qui monte. Les "loisirs" n'avaient droit de monter que dans trois quatre, et celui-ci était de loin le meilleur. J'espère que cet accident n'est pas dû à un non-respect des règles, mais simplement à la malchance (que le bateau ait été ainsi en travers est étrange. Peut-être a-t-il été "rabattu" par une péniche? Le courant est très rapide en ce moment).
NB : apparemment, c'est arrivé ce jour-là.

Copié/collé d'une discussion FB de ma fille

Claude : Tuesday a foutu ses postérieurs dans Bryan après la course dimanche. Il va bien (qq points de suture, un œil au beurre noir et difficulté à ouvrir la bouche) grâce à un énorme coup de chance : le premier coup a été amorti par son gilet de protection et a évité à sa tête de prendre le second de plein fouet.
Il est en vacances jusqu'à dimanche au moins.


Lise : Ouch ! Point positif, point positif… Il est vivant! Sale poney, on l'a mieux éduqué que ça, pourtant.


Claude: Pour tout te dire, je croyais que tu savais et que ton sms concernait son état à la sortie de l'hôpital, et je me demandais comment t'avais fait. ._.
Il lui enlevait les cloches après la course (qu'il a gagné œuf corse) et il lui a foutu un coup en pleine poitrine qui l'a fait voler. C'est pour çà que celui destiné au visage a foiré. Dieux soit loué !
Résultat, vu que le we, c'est plutôt tranquille, je les quitte quand il revient.




J'ai eu un oncle qui a passé six mois entre la vie et la mort en 1994 ou 1995 à cause d'un coup de pied au foie.

Vendredi 13




Normalement ce soir j'aurais dû être à Tours, mais pas de TGV (la capture d'écran a été faite plus tard, pour exemple: j'aurais dû partir vers 17 heures). Il circulait un seul train, vers 17h45, partant d'Austerlitz, pour remplacer quatre ou cinq TGV. Je n'ai même pas essayé, je déteste ces ambiances où l'on écrase les poussettes et les vieilles dames pour réussir à monter dans le train. L'aîné a embouti le pare-choc de la vieille voiture qui roule encore mais qui est bonne pour la casse. J'ai reçu un mail triste et désabusé du prof de musique du benjamin: malgré les dénégations du maire, la section CHAM va fermer (vous pouvez signer la pétition ici — d'un côté le maire n'aime pas être impopulaire, de l'autre il s'en fiche, c'est son dernier mandat (il préfèrera rester député)). La fermeture d'un service public s'effectue dans la tradition des grandes entreprises: on nie tout, mais il n'y a pas de fiche de réinscription, pas d'horaire d'affiché, pas de tarif pour l'année prochaine. La décision sera proclamée cet été, je suppose, pendant l'absence des parents.

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Agenda
Agnès au téléphone (syntagme figé).
Audit CNIL interne (ie, pour préparer un audit (éventuel) de la CNIL). Le numéro de sécu ne doit pas servir de moyen d'identification, il doit être remplacé par nom, prénom, date de naissance, adresse.
??? Mais à quoi peut bien servir d'autre le numéro de sécu, et quelle importance de s'en servir pour s'assurer de l'identité d'un client en cas d'homonymie? En quoi cela nuit-il?

Entorse ou presque

Tombée dans la rue en allant prendre le RER. Entorse ou quasi. Je passe à la pharmacie à La Défense. Voltarène en compresse autocollante, c'est tout de même fantastique.
Je boîte si bas que je me laisse convaincre d'aller déclarer un accident de trajet à l'infirmerie (important si je devais être arrêtée plus tard, paraît-il). A quatre heures et demie, radio (les cabinets de radiologie sont toujours aussi désagréables).
Rien de cassé — je gambade presque de soulagement en sortant.

Deux heures à tuer en attendant le dîner des anciens : My Sweet Pepper Land. Chic, il est encore possible de faire des westerns (des easterns), avec un shérif, une institutrice, une bande de malfrats locale, des chevaux et des montagnes déchiquetées (je ne me moque pas: ça fait plaisir de voir ressuscité ce genre éculé). Il me semble même avoir détecté un hommage à la musique de Dead Man dans les moments cruciaux.

Dîner entre anciens Scienses-Po sur le thème de la littérature allemande (sur le principe du bookcrossing, si vous vous souvenez). Les gens ne se donnent même plus la peine de donner le change:
— Et c'est facile à lire?
— Ce n'est pas le terme. C'est austère. Moi j'aime bien.
350 pages. Trop gros. (Il s'agit de Voyage en Pologne de Döblin).
Sur les six personnes à table, je suis la seule à jouer le jeu (il faut dire que je viens pour ça (les livres), pas pour copiner ou enrichir le sacro-saint "carnet d'adresse") et à repartir avec Remarque en omnibus (les autres ne prennent rien, ne "cross" rien). Je ne lirai sans doute pas les quatre romans — mais un, je vais au moins essayer.

L'accident

Après les péripéties des deux derniers retours en RER (je vous épargne et ne raconte pas tout), afin de ne pas tuer un innocent agent de la SNCF (et c'est vrai qu'ils sont innocents, je le sais bien), j'ai décidé ce soir de prendre un vélib.
C'était la bonne solution: je suis arrivée gare de Lyon avec dix minutes d'avance.
Et pourtant, j'en avais perdu cinq: en remontant des bords de Seine sur le pont Charles de Gaulle, je me suis trouvé bloquée en haut de la piste cyclable par un scooter. Il venait de se faire renverser par une voiture qui tournait et l'avait heurté de plein fouet de son aile avant gauche. Le conducteur du scooter gisait, pas tout à fait inconscient, incapable de bouger. Deux badauds regardaient, navrés, la conductrice de la voiture, en larmes, donnait des indications de lieu aux pompiers, tout était calme, un jeune homme est arrivé de nulle part et a commencé calmement à desserrer l'écharpe du blessé, la jugulaire de son casque (sans le retirer, bien sûr, je crois que maintenant tout le monde sait ça. Personne n'a essayé de bouger le blessé non plus.)

Les pompiers sont arrivés, j'ai demandé à l'un des badauds de m'aider, j'ai dégagé mon vélib et je suis partie. Je n'avais pas un bon pressentiment.

Lassitude

Coup de fil à 18h. Le plus jeune exclu une journée du collège pour bagarre (ayant entraîné le port d'une minerve, tout de même). C'est arrivé vendredi il y a huit jours, il n'avait rien dit.
Cela après avoir eu au téléphone la fiscaliste qui a découvert une retraitement imprévu (en notre faveur, encore heureux) et avoir perdu le mot de passe pour répondre à l'enquête drees (je l'ai changé puis je l'ai oublié).
De toute façon j'oublie tout en ce moment. Et je perds tout (la montre que mon père avait gagnée au tennis et qu'il m'avait donnée en août 1986. A l'époque il n'y avait pas de bracelet de couleur pour des montres pareilles.)
Bref, pas eu le temps d'aller voir Hannah Arendt à 16h30 comme je l'espérais.

Et H. qui ne rentre pas. Revient à travers les années la peur de l'accident de voiture.
Je vais me coucher.

Talcy

Nous rentrons à deux voitures. H. prend l'autoroute, je lui annonce que je vais passer par Chambord, prendre l'autoroute à Mer et sortir à Artenay pour remonter par la N20.
Mais arrivée à Mer, je vois le panneau Talcy. La tentation est trop forte, il y a longtemps que je voudrais voir ce château, je me déroute.

Grande déception. Exposition "Dames blanches pour châteaux noirs" (je devrais peut-être leur envoyer un exemplaire de L'ABC du gothique), toutes les pièces sont plongées dans l'obscurité, avec des lanternes magiques, des bandes son sinistres, des projections angoissantes. C'est un joli château de pierres grises, très simple, avec de belles salles, des tapisseries, du mobilier, des tableaux: en temps ordinaire, il doit être facile de rêver ici. Mais pas aujourd'hui: on ne voit rien mais on entend beaucoup, impossible d'y échapper. Je suis très déçue. Je pense à l'administration sage de Chenonceau.

Je remonte sur l'autoroute à Mer. Je manque d'avoir deux accidents, le premier lors d'un ralentissement brutal sur l'autoroute (puis trois quart d'heure pour faire les six kilomètres qui me permettent de sortir à Orléans Nord: pour la peine je prends la route de Saint-Lyé-la-Forêt plutôt que la N20. Cela fait un moment que je ne l'avais pas empruntée et je constate une fois plus qu'il ne faut jamais quitter le réel des yeux: dès qu'on a le dos tourné, il change. Les ronds-points se sont épanouis, un pont passe au-dessus d'une autoroute (j'ai été un instant désorientée, ne comprenant pas comment je pouvais passer au-dessus de la A10 à cet endroit: ce n'était pas la A10); le second avec une camionnette de gendarmes en sortant d'une déviation pour travaux à Méréville (j'étais en train de vérifier la direction qu'indiquait le panneau de déviation, et au moment de repartir, je vois une masse sombre devant la voiture: je pile, c'était la camionnette venant de ma droite, qui a pilé aussi. Les gendarmes m'ont regardée, je les ai regardés (mais pas très fixement, juste un peu blanche (ne jamais regarder un gendarme dans les yeux, il vous demande aussitôt vos papiers (pour une fois tout était en règle contrôle technique compris, mais je n'ai aucune idée d'où est la carte grise))), quelques secondes, temps suspendu, que va-t-il se passer, (et dans ma tête le souvenir qu'il ne faut pas avoir d'accident avec ou contre "l'Etat", c'est infernal au niveau assurance (mais là pas de problème puisque j'aurais été indiscutablement en tort)) ils sont repartis.

(Et toujours cette façon de remonter le temps, quelle précision pour arriver à cet emboutissage manqué, et si je n'avais pas visité le château, et si je n'étais pas sortie à Orléans Nord, et si je ne m'étais pas perdue dans Saran… Quelques secondes plus tôt ou plus tard… Et que ce soit le cas de chaque seconde… Ma raison ne suit pas.)

Bénédiction

— Bonne journée maman; bon vol, ne meurs pas !


Mais c'est quoi cet enfant aussi stressé que moi?

Je montre mes fesses sur internet (enfin, au moins une)

Normalement avec un tel titre je devrais exploser mes statistiques. (J'en ai profité pour retourner voir les photos de paréo chez Matoo: las, la plupart des blogs ont disparu. Nous nous étions bien amusés).

Et donc



Autoportrait au bleu aurait sans doute été moins vendeur. (Je ne dois pas être très normale, j'ai toujours aimé les bleus. Je trouve ça curieux, et j'aime voir leur couleur évoluer vers le jaune et le vert.)

Ordre de grandeur

Parole d'assureur:

— Non, mais les incendies de la Saint-Sylvestre, on est à des années-lumières de ce que coûte un retour de week-end !

Responsabilité

— C'est déjà terrible de donner la vie, mais alors la mort !

Transes

— On ne reste pas pour le voir décoller ?
— Mais non, ce n'est pas la peine, ça t'évitera de le voir exploser.

C'était destiné à me faire rire. Cela ne m'a pas fait rire. J'ai pensé à l'Espagne (quand je l'ai engueulé il s'est avéré qu'il ne connaissais pas cet accident) et l'effroi m'a saisie.

Quelques heures plus tard, en rentrant à la maison:
— On allume la radio pour savoir s'il y a eu un accident?
— Ecoute, s'il s'était passé quelque chose, le téléphone serait en train de sonner.
— Ah oui, tu as raison.

Cette parole m'a enfin tranquillisée. Mais la terreur a laissé son empreinte en moi.

Déformation

Lorsque je regarde les films d'action, je me demande toujours comment les personnages vont expliquer les dégâts à leur compagnie d'assurance.

Au début de Terminator 2, comment le routier va-t-il expliquer le quart de sphère manquant dans la carosserie de son camion? Jamais une assurance n'acceptera de rembourser ça. Et le conducteur de taxi moscovite dont Bourne vole le véhicule dans La mort dans la peau, de quoi va-t-il vivre désormais? Est-ce qu'un conducteur de taxi moscovite est assuré?

Le mont Saint Odile

H. m'appelle vers huit heures pour me dire: «il me reste un document à imprimer et j'arrive». Trois heures plus tard il n'est toujours pas là.

J'écoute la radio dans la cuisine, un avion a disparu dans la brume, il ne répond plus, où est-il, des flashs d'information pour dire que l'on ne sait rien — jusqu'à la découverte de débris; cela a pris des heures, et pendant ce temps-là, j'attends H.

Nous habitons Aubervilliers, il travaille près de Rungis, il a toute la région parisienne à traverser. Je tourne en rond dans la cuisine en essayant d'établir quelles sont les démarches les plus rationnelles: appeler ses parents ou le commissariat? Mais quel commissariat? ou les hôpitaux? Mais je ne les connais pas non plus.

Depuis ce jour je n'attends plus les gens en retard. Passé une demi-heure, je fais ce qui était prévu afin de m'occuper et d'éviter de dramatiser.



Billet écrit par décalque du billet du 22 août 2017.
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