Billets qui ont 'danse' comme mot-clé.

Un peu de fun rose

Cadeau.

Aviron et ballet

H. me dépose en passant gare de Lyon — pas de métro entre l'Etoile et la Défense, je prends le RER jusqu'à la grande Arche pour redescendre le parvis à pied et aller ramer.
Nous savions que nous serions là toutes les cinq mais sans nous être assez concertées : quel bateau voulions-nous faire étant entendu que nous ne faisions pas de yolette? (deux doubles un skiff, deux skiffs un canoë un double canoë, etc)
Nous n'avons donc pas pu indiquer un choix clair à l'entraîneur alors que nous n'étions pas toutes arrivées à la même heure (à quelques minutes près — mais le midi c'est important) et nous nous sommes retrouvées dispatchées entre différents bateaux, moi dans un quatre dont je connaissais bien les rameurs mais qui a été particulièrement cahotique, sans hauteur de mains. Sortie décevante, donc.

Déjeuner au café Beaubourg (plus de coquillettes aux truffes, plat d'hiver, mais une énorme profiterolle) puis palais Garnier pour Anne Teresa de Keersmaeker.

Regarder de la danse est sans doute ma façon préférée d'écouter de la musique. Ce soir:
- Quatuor n°4 de Bartok, dansé par quatre jeune filles dans une chorégraphie bondissante et ludique, où les claquements de talons ont leur rôle;
- La grande Fugue de Beethoven dansé par sept hommes et une femme en chemise blanche et veste noire (la femme ne s'identifie que tardivement). L'art de la chute.
- La Nuit transfigurée de Schönberg dans un croisement de couples qui courent et tombent et reconstituent le temps en décalant leurs mouvements.

A ma grande surprise, un couple et une famille quittent la salle durant la Fugue: qu'est-ce qui peut leur déplaire à ce point-là? A quoi s'attendaient-ils, qu'attendaient-ils?

Quand danseurs et danseuses viennent saluer, je suis étonnée de leur jeunesse.

La cave à bananes

Le jour de l'expo de Françoise, Elisabeth m'avait fait une critique si enthousiaste de la performance de Martin Granger à partir du générateur de critique de danse contemporaine que lorsque j'ai appris qu'il allait le jouer ce soir, j'ai cassé les pieds à tous pour y aller.

Très bonne soirée, avec bien plus que le spectacle de danse, mais aussi la démonstration d'une méthode qui permette en écoutant la musique plus vite (une note sur deux, une sur quatre (c'est absurde je sais: c'est le but)) nous puissions espérer écouter tout ce que nous avons stocké dans nos divers appareils. Martin est vraiment très bon, plein d'idées. J'avais déjà adoré "Conférence en forme de poire" il y a quelques années.

Après le spectacle nous dînons dans un Mexicain avec Maurice et Elisabeth.

Impressing the Czar

Je suis encore en vacances, c'est-à-dire que j'avais prévu de travailler aujourd'hui à mon TG de samedi, sachant que je n'aurais rien fait pendant les fêtes. Ayant emprunté Laudato si, je le lis. J'affectionne particulièrement ce paragraphe:
59. En même temps, une écologie superficielle ou apparente se développe, qui consolide un certain assoupissement et une joyeuse irresponsabilité. Comme cela arrive ordinairement aux époques de crises profondes, qui requièrent des décisions courageuses, nous sommes tentés de penser que ce qui est en train de se passer n’est pas certain. Si nous regardons les choses en surface, au-delà de quelques signes visibles de pollution et de dégradation, il semble qu’elles ne soient pas si graves et que la planète pourrait subsister longtemps dans les conditions actuelles. Ce comportement évasif nous permet de continuer à maintenir nos styles de vie, de production et de consommation. C’est la manière dont l’être humain s’arrange pour alimenter tous les vices autodestructifs : en essayant de ne pas les voir, en luttant pour ne pas les reconnaître, en retardant les décisions importantes, en agissant comme si de rien n’était.

Encyclique Laudato si, sur la sauvegarde de la maison commune, pape François, 24 mai 2015
«une joyeuse irresponsabilité», «décisions courageuses», «tentés de penser que ce qui est en train de se passer n’est pas certain»: tout me plaît.
Je n'aurai jamais terminé pour samedi.

Danse à nouveau ce soir au palais Garnier. Semperoper Ballett de Dresde pour Impressing the Czar de William Forsythe. Les quatre pièces donnent l'impression d'un chaos permanent et seul le fait qu'il se poursuive de longues minutes oblige à admettre le fait que c'est un chaos organisé et non en voie d'atomisation. C'est impressionnant.
La première partie m'a fait penser à un tableau de Jérôme Bosch (sans que rien objectivement ne soutienne cette association, ni les costumes, ni la musique. Sans doute l'impression de farce, de parodie. Par moments il semblait que l'on tournait le bouton d'un vieux poste de radio à la recherche d'une station, d'autres fois que l'on était dans un aéroport à cause d'annonces criées au micro, le tout dans des costumes de velours somptueux). La deuxième pièce, après l'entracte, est ma préférée, autant par la danse que la musique de Thom Willems. La troisième est cacophonique (peut-on dire d'une danse qu'elle est cacophonique? des corps discordants?), sorte de critique de la télévision commençant par une vente aux enchères d'objets dorés (ou de danseurs, comme l'explique cet article qui paraît avoir tout compris). Trop bizarre pour me retenir. La quatrième pièce se présente comme deux rondes échevelées et désynchronisées d'écolières japonaises, impressionnantes dans leur gestuelle.

Ce que je retiendrai de la soirée sera la découverte de Thom Willems.

Mr Gaga : sur les pas d'Ohad Naharin

J'ai découvert que de tous les arts dits contemporains (y compris le nouveau roman), seule la danse me paraît aller de soi.
Documentaire sur Ohad Naharin. Toujours la même question sur ce genre de film: d'où viennent certaines images; qui a tourné, et pourquoi, les images sur l'enfant à la fin, par exemple? Est-ce que cela s'est produit alors que quelqu'un filmait ce jour-là pour une autre raison? ou est-ce de la mise en scène, la reconstitution d'une situation qui a réellement eu lieu un autre jour?

Entre tyrannie et exultation. Je ne peux pas juger, mais simplement dire que j'ai aimé.


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encadrement des débutants : Jean-Michel à la barre, Jérôme et moi planqués au un et deux. Camille et Arnaud.

Samedi

Pluie. Ouverture d'un compte courant pour O. qui devra attendre sa majorité pour avoir une carte bleue.
A. revient de Brighton. Cette école m'inquiète: elle n'a plus d'enseignement en Angleterre alors que c'était son lieu d'origine; la meilleure prof en ostéopathie s'est disputé avec l'administration et les remplaçants ont donné des cours contenant des erreurs qui ont été corrigées par un élève vigilant. La version du cours corrigée a été validée par une prof anglaise, la seconde meilleure, en quelque sorte. Est-ce une école sérieuse?

Restaurant avec Antoine à Vincennes. Spectacle de claquettes de V. L'année dernière j'y avais rencontré Danielle, cette année notre ancien médecin de famille parti en retraite (et Danielle, encore, déguisée en Colonel Moutarde lors d'un numéro au décor inspiré du Cluedo).
Il pleut, encore.
Je dors beaucoup dans la journée pour compenser mes mauvaises nuits.

Week-end

- Vendredi soir : concert de fin d'année de l'école de musique

- Samedi : journée théologie. La place de l'épiscopat depuis Vatican II (cela fluctue et n'est ni très clair ni très arrêté. Quel rôle et quelle place pour les Eglises locales, voire régionales? Des pistes intéressantes pour l'avenir de l'Eglise. L'enjeu? A mon sens, avoir et faire confiance. Quand on voit comme c'est difficile alors qu'il s'agit des plus hautes instances (les évêques) nommées par une unique entité (le pape) garant d'une même foi, on se dit que finalement, qu'on puisse se faire confiance dans d'autres contextes moins unifiés est un miracle absolu.)

Le soir, spectacle de claquettes à Vincennes (notre voisine est professeur). Spectacle impressionnant par sa variété et le jeu des costumes.
J'ai la surprise de découvrir Danielle dans les danseuses. Elle était avec moi à la Vogalonga de 2011 (elle a arrêté l'aviron parce que porter les yolettes lui faisait mal au dos).

- Dimanche La flûte enchantée, pétillante et joyeuse. Enfin un décor qui n'est pas noir. Papageno remarquable. (Avouons que je ne comprends rien au livret. Les livrets d'opéra me paraissent toujours si schématiques que je devrais me forcer à ne pas en tenir compte, à simplement écouter et regarder sans chercher de sens.)

Veille de Noël

Je passe la matinée sur ma version grecque. Je vais lentement, je ne connais pas assez ma grammaire. Je travaille beaucoup moins que l'année dernière, il va falloir que je me reprenne.

Nous déjeunons assez tard, et il est rapidement l'heure de partir à Paris pour aller voir le ballet de Prejlocaj Le Parc. C'est alors que je découvre que A. est venue avec pour tout manteau un misérable kway blanc pour chercher les champignons à l'automne (sous lesquels elle entasse trois pulls — elle profite également d'avoir maigri pour porter deux pantalon l'un sur l'autre, mais comment fait-elle?)
Je lui dégotte dans mes armoire un manteau râpé que j'ai tant porté que je n'ai pas le cœur de le jeter. Elle le porte avec sa robe et ses Doc Martens, c'est très hype. Nous arrivons vers six heures place de l'opéra. Les grands magasins sont fermés, les rues désertées. Nous trouvons un magasin de chaussures ouvert, nous serons ses derniers clients. Nous achetons des chaussures à A., talons de trois centimètres, ce qui lui permet de se sentir sur échasses (tous ces détails sont destinés à ceux qui la connaissent IRL, qui peuvent imaginer la scène.)

Quand nous sortons, des sirènes retentissent et nous voyons arriver plusieurs policiers à moto qui remontent le long de l'Opéra. Je commence à pester intérieurement contre cette démonstration de pouvoir qui doit accompagner le déplacement d'un ponte quelconque quand nous voyons passer… le père Noël en side-car, encadré par une vingtaine de gardes civils à moto.
La farce est très bonne.

Magnifique opéra (le bâtiment), spectacle parfait, avec Alice Renavand et Stéphane Bullion en vedette dans le pas de deux final.

Le soir tard dans la nuit, alors que tout le monde est couché, je monte le sapin et place les cadeaux. O. m'a fait honte et m'a fait de la peine. J'ai vu dans ses yeux au moment où il allait au lit qu'il croyait encore au miracle, qu'il espérait encore qu'il y aurait demain quand il se réveillerait un sapin décoré et des cadeaux dans des chaussons dans tout le respect de la tradition.
Alors je n'ai pas pu dormir, je me suis relevée, j'ai monté le sapin, j'ai cherché des chaussures et des chaussons dans la maison silencieuse et j'ai placé les cadeaux en me promettant de faire mieux l'année prochaine — et toutes les années à venir.

Quelques liens

Ça ne s'arrange pas : plusieurs jours sans même pouvoir arriver devant cet écran. Voici quelques liens thésaurisés avant de compléter les jours précédents (de dimanche à ce soir):

l'odeur des livres en bouteille

quelques pas de danse au ralenti

des raisons d'être optimiste

des portraits d'artistes, de savants, de chanteurs…

450 films libres d'accès (Wells, Lang, Tarkovsky, le premier court-métrage de Lynch, etc)

un projet obsessionnel en blanc (dédié à Guillaume) qui aime les obsessions (je le comprends)

le dessin technique d'une brique de lego

des ordres de grandeur démographiques: équivalence entre la population de mégalopoles et celle de quelques Etats d'Amérique

un peu de bisounours israëlo-iranien (irénisme, dirais-je à ma collègue en manque de gros mots)

l'histoire de la page de Google (conte pas du tout moral, l'incompétence récompensée)

le hashtag #jenaipasportéplainte : contre le silence qui suit un viol

un jeune blog qui raconte des histoires d'enfance, et qui m'intrigue, parce que les histoires sont assez longue: va-t-il tenir le rythme?

trajet de la Comté au Mordor (ne faites pas comme mon fils, regardez les lieux traversés)

écouter des auteurs (anglais) morts (pastiche en anglais).
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