Billets qui ont 'grenier' comme mot-clé.

Il a plu

Il a plu toute la journée. Les déménageurs sont impressionnants d'efficacité. Il y a le grand réservé et souriant, le typé Amérique du sud que j'ai honte d'entendre les autres l'appeler Pikachu et autres surnoms au racisme qui s'ignore, le râleur spécialiste du démontage de meubles et le dernier qui m'a dit à ma grande fierté: «j'vous aime bien, vous avez de l'humour».

Ils ont emporté cent dix cartons sur nos cent trente-trois, vidé le dernier étage, une chambre et quasi l'autre.



Pour ceux qui se souviennent.


J'ai eu honte de leur imposer mes kilos de livres.
Le râleur: — Moi les livres j'les porte, alors les lire… Vous savez qu'il existe des livres modernes sur tablette?
— Oui, je sais. Mais ce que je lis est ancien et souvent particulier, c'est rare que ce soit digitalisé.
— Mais non, tout est sur informatique maintenant.

Un autre ou le même a remarqué «SAS» ou «San-Antonio» sur certains cartons:
— On en lit un ou deux ou deux et puis on les jette. Vous, je suis sûr que vous avez la collection.

Ou encore: — Vous avez beaucoup de choses. Mais pourquoi trois écrans puisque vous zêtes que deux?

Un peu étonnée malgré tout de leur liberté de ton et leur jugement sur et devant des gens qui sont après tout leurs clients.

J'ai passé l'après-midi à redouter qu'ils ne se tuent dans les escaliers dont l'un n'a pas de rampe vers l'intérieur (le râleur: «c'est pas aux normes») et l'autre de simples barres au-dessus du vide où glisser et passer en dessous signifierait une chute de deux étages sur le carrelage.

Le loft ne leur plaît pas. Incompréhension totale. Ils sont persuadés que nous aurons vite envie/besoin de pièces fermées.

La maison de poupée

Résultat de quinze jours d'efforts. Je veux des applaudissements, des "oh" et des "ah".





Avril / septembre.

Il reste un tas à gauche dont je m'occupe dès que possible.

Par un clic droit les photos s'ouvrent dans un nouvel onglet.

Dimanche sans histoire

Un quatre le matin. Je suis au quatre, qu'au CNF on appelle le un et qu'à Fontainebleau ils appellent la vigie.
C'est joli.
Toujours pas d'accès aux vestiaires. La fédération en autorise la réouverture, mais avec de telles contraintes d'espace (les célèbres quatre mètres carré) et de nettoyage que le club y a renoncé.

J'ai trié un mètre carré (à vue de nez) de grenier: les posters, quelques planches, le sac destroy qu'on voit le long du radiateur, la radio-lecteur de DVD qui nous a accompagné dans la cuisine de longues années et qui va partir à la recyclerie. Le but est d'atteindre le fond à droite dans l'ombre de la photo, mais il faut se pencher dans les toiles d'araignée et je n'en ai pas envie.

Les cartons blancs de ramettes de papier contiennent les décorations de Noël, le coffre en plastique vert des petites voitures en bon état. C'est fou tout ce bazar qui met le cerveau en échec. Qu'en faire? Donner, garder, jeter. Certaines choses paraissent si dérisoires qu'on n'ose même pas les jeter.
Et puis avouons-le: je songe à Toy story 3 et au feu qui attend les ordures.
Il y a longtemps que je sais qu'avoir de l'imagination est une malédiction.


Photo panoramique prise à partir du seuil.

Ranger the room of requirement

J’avais l’intention durant ce long week-end de l’Assomption (quatre jours) de ranger le grenier, une pièce mal isolée, très froide l’hiver, dans laquelle sont entreposés les habits d’hiver, les jouets et les livres d’enfants que j’ai conservés, les valises vides. Peu à peu elle est devenue la porte que l’on ouvre pour déposer rapidement tout ce qui gêne, les cartons d’ordinateur qu’il faut conserver « au cas où » (il faille les emmener chez le réparateur), la caisse qui contient les ampoules de rechange, les multiples caisses de câbles et prises en tous genres pour ordinateur, les piles de papier (cours, factures, prospectus) qu’il faudrait trier, jeter, classer, quelques livres achetés dernièrement (depuis un à trois ans) qui n’ont pas encore trouvé leur place sur une étagère, des chapeaux de paille posés à plat sur les papiers pour ne pas être déformés (c’est compliqué de ranger des chapeaux), la table à repasser, les rouleaux de papier cadeaux, la crèche, l’étagère à DVD à partir de la lettre R qui n’ont pas trouvé de place dans la pièce précédente.

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Le plancher est infesté de puces, mais moins qu’on pourrait le craindre car les araignées règnent dans les angles.
Il y a également un lit d’appoint, devenu peu à peu inaccessible au fur à mesure que les objets s’entassent autour de lui.

Mon ambition est donc de ranger et réorganiser ce grenier — en particulier rapprocher le lit de la porte donc du radiateur — de façon à ce qu’il redevienne utilisable en cas de besoin. Il s’agit également de venir à bout de deux ans de cours éparpillés sur quatre mètres carré (le sol reste l’endroit le plus naturel pour stocker le papier…)

J’ai commencé hier après-midi. J’ai pris dix centimètres de papier (devant moi, sur le sol en ouvrant la porte, sans choisir) que j’ai descendu d’un étage, j’ai commencé à ranger les cours dans des classeurs entre grec, ecclésiologie et « agir chrétien » (liturgie et morale, les deux domaines de l’action, par opposition à la réflexion spirituelle ou théologique) tandis qu’Hervé m’encourageait d’un « à quoi bon ? Tu ne les reliras jamais. »
Ce n’est sans doute pas faux, mais si j’ai envie du plaisir sadique d’obliger mes enfants à trier et jeter après ma mort ?
J’ai retrouvé des notes prises pendant la présentation du Silence de la peur. Traduire la Bible sous le communisme à l’ambassade tchèque en juin 2015. Il fallait que j’écrive le billet correspondant à cette soirée du 8 juin, mais mes notes étaient trop lacunaires : elles auraient servi d’aide-mémoire à une rédaction immédiate, mais deux ans plus tard il me manquait trop de détails.
Alors j’ai abandonné mon rangement et entrepris de lire le livre.



NB : Le titre est une référence au tome 5 d'Harry Potter.
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